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Kasai Direct
10 avril 2014

Roger Lumbala, comment il interprète les propos de Kabila à Kingakati à son endroit


Roger Lumbala a annoncé son retour au pays dans les prochains mois. Il l’a fait savoir dans une interview accordée à «RD-CONGONEWS».

A cette même occasion, Lumbala a déclaré qu’il sera candidat à l’élection présidentielle de 2016. (Ci-dessous l’interview)

- La défaite du M-23 ne vous revient- elle pas à la figure comme une faute pour un opposant qui était engagé dans le processus électoral?

- Lorsque nous sommes sur la voie de la paix et de la réconciliation, on se refuse de faire des déclarations qui fâchent. Pour ce qui concerne la fin de la guerre j’avais déjà donné la réponse à ce sujet. Depuis le départ, je disais que la solution à la crise qui secoue notre pays était politique. Le secrétaire général des Nations- Unies l’avait déjà dit dans son rapport au Conseil de sécurité.

- Est-ce que la rébellion du M-23 n’a-t-elle pas été une guerre de trop?

- La rébellion du M23 reflète l’état de notre nation. Le triomphalisme est une des causes aussi mais, c’est la lenteur dans l’exécution des engagements pris dans la résolution des crises internes. Il n’y a pas une guerre de trop parce qu’aujourd’hui encore il y a les «kata kata» qui revendiquent aussi certains droits. Nous devons les écouter et chercher à comprendre pourquoi ils se battent.

- Si c’était à refaire ou qu’une nouvelle rébellion  venait à éclater  enfilerez- vous de nouveau votre treillis d’ancien chef de guerre?

- Tant qu’il y aura le mauvais traitement des congolais, la discrimination entre les ethnies, la corruption érigée en système, le 10% pour toutes les entreprises qui veulent s’installer dans notre pays, la mauvaise répartition des richesses entre les provinces, entre les citoyens je crois que la brigade d’intervention restera éternellement en RDC. Mais pour ce qui me concerne il y a un temps pour tout, j’ai assisté à la rébellion de l’AFDL, j’ai fait la rébellion du RCD et du RCDN, j’ai soutenu la rébellion du M23. Tout ça je l’ai fait pour mon pays. Vous savez on ne jette la pierre qu’à un arbre qui porte des fruits. Mais c’était des grosses pierres. Une occasion pour le pouvoir de diaboliser Lumbala. Alors que moi j’étais très content que les médias publics parlent de moi gratuitement presque chaque jour. Ils me maintenaient présent dans le mental collectif de mes compatriotes. C’est Lumbala qui était présent et apprécié pour son courage et sa détermination. Je peux vous avouer une chose dans tous les pays du monde la population n’est pas avec le pouvoir, elle est avec l’opposition et surtout avec les politiques qui sont victimes du pouvoir.

- Si vous n’êtes pas éligible à l’amnistie, que ferez-vous ?

Je suis exactement comme Sisyphe. Je ne me fatigue jamais pour une cause comme la situation de mon pays. Mais je crois que la réponse à mon éligibilité se trouve dans l’entretien qu’a eu le président Kabila avec les membres de sa majorité. La nouvelle m’est tombée comme un coup de grisou. Tout de suite après j’ai eu des échos, certains se sont mordus les lèvres de colère parce que le président venait de citer mon nom. Je suis éligible parce que je menais un combat de juste et en dehors des faits politiques, la République ne m’a jamais reprochée les faits de droit commun. Je n’ai pas été soupçonné de viol sur des mineurs ni de vol des véhicules ni de détournement de fonds.

Que celui qui a quelque chose à me reprocher lève le doigt. Mais nous sommes en politique. La politique n’est pas une science exacte. Je peux perdre aussi parce que celui qui combat peut perdre mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. Pour les bruits de sirène, il ne faut pas suivre des oiseaux de mauvaise augure, qui ne chantent que le malheur des autres.

- Comment avez-vous interprété les propos de Joseph Kabila à Kingakati sur votre éventuel retour?

- Les propos du président sont responsables à mon avis. Il y a eu la signature des déclarations de Nairobi sur base des onze points discutés. L’amnistie est l’une des conditions partielles de la paix dans notre pays.

Ceux qui ne connaissent pas la guerre pensent que les choses sont faciles. Ils ne voulaient pas de l’amnistie. Ils n’ont pas eu gain de cause. Le président Kabila a voulu faire taire les plus extrémistes qui criaient sur le toit que Lumbala ne bénéficiera pas de l’amnistie. Le fait de leur dire dans une réunion de la majorité que Lumbala va bénéficier de l’amnistie et qu’au nom de la cohésion sociale, il sera à Kin, leur a évité de faire la crise d’épilepsie politique. Joseph Kabila a la mission et le devoir de préserver et de renforcer la solidarité nationale singulièrement lorsque celle-ci est menacée. Il a jugé bon de parler de moi. En fait je ne suis pas son ennemi, c’est un adversaire politique. Il a sa majorité et moi je suis de l’opposition. Il sera plus sécurisé par l’opposition actuelle que par les hommes qui le flattent aujourd’hui et que très souvent ne sont pas totalement satisfaits.


- Il semble  que vous ne pouvez plus mettre les pieds à Paris et à Bruxelles à cause de l’hostilité des combattants contre votre personne. Le confirmez-vous?

- Il y a des gens qui tournent autour du président Kabila et lui racontent du n’importe quoi. Les combattants sont des congolais de l’opposition. Ils savent que Lumbala est de l’opposition. Tout le temps, je suis à paris, à Bruxelles, à Stockholm, en Afrique du Sud. Je suis libre et je vais où je vais et quand je le souhaite.

- Quelle est votre position sur le scrutin indirect proposé par l’Abbé Apollinaire Malumalu?

- Je crois que la position de l’Abbé Malu Malu ne se justifie nullement.

- Kabila cherche à s’offrir un troisième mandat. Qu’est- ce que vous lui conseiller?

- Je ne pense pas que le président Kabila cherche à s’offrir un nouveau mandat. Mon conseil est gratuit, le respect de la constitution. Je ferai des propositions lorsque je serai sur place à Kinshasa.

- Etes-vous  candidat pour la présidentielle de 2016?

- Oui, je serai candidat comme je l’avais déclaré une année auparavant mais à condition que le président Étienne Tshisekedi ne se présente pas. S’il est candidat, je le soutiendrai comme je l’ai fait en 2011; par contre, s’il ne l’est pas, je me battrai à sa place pour donner la victoire de la démocratie à notre pays. Comme je l’avais dit aussi, au cas où je serai élu président de la République, je rendrai au président Étienne Tshisekedi son imperium, par la révision de la constitution. paul mulaNda

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