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11 septembre 2023

La souris-mère et son fils

souris

La forêt et la brousse souffraient à cette époque où se déroule cette histoire d’une forte sécheresse, et la disette décimait des familles entières. La souris-mère prit son petit et sortit à la recherche de la nourriture. Ils quittèrent la forêt et s’engagèrent dans une savane boisée dont l’herbe et les feuillages étaient brûlés par un soleil ardent. Ils poursuivirent leur chemin, traversèrent la brousse qui succédait à la savane boisée. Finalement, ils arrivèrent à l’entrée d’une ville que la mère connaissait bien. Elle dit à son fils: „ À partir de maintenant, tu ne devras pas te séparer de moi! Les gens de cette ville ne nous aiment pas; ils pensent que nous leur apportons des maladies, alors ils veulent nous exterminer.“ Ils entrèrent dans la ville, le petit trottinant toujours derrière sa mère. Ils fouillèrent dans des poubelles et trouvèrent une nourriture abondante et variée. Le soir venue, ils passèrent leur première nuit sous la clôture de la parcelle d’une très grande maison. Le petit, émerveillé par la beauté du lieu, demanda à sa mère pourquoi ils ne pouvaient pas y passer la nuit; en effet, ils n’étaient pas très grands et pouvaient même se cacher dans leur garage, sans y être remarqués. Sa mère reprit la parole et lui dit:

Je te redis, mon fils, que ces gens sont très méchants envers nous. S’ils t’attrapent, tu n’as aucune chance de te sauver. Voilà ce qui est arrivé à ton père, il y a quelques années après ta naissance. (Attention, les années des souris ne sont pas comme les tres!):

La sécheresse était aussi rude que celle-ci. Nous avions décidé, ton père et moi, de sortir pour chercher à manger. C’est à ce moment que nous avons découvert cette ville, et nous y sommes entrés, exactement comme aujourd’hui. Mais à l’époque, nous n’avions trouvé aucune graine, ni noix partout où nous passions. En continuant à chercher, nous sommes arrivés dans une salle. Oh! qu’elle était vaste! Il y avait des sacs partout et ça sentait très bon! Nous voulions aller tout de suite pour voir ce qu’ils contenaient, mais les voix des humains, qui causaient, nous ont obligés à nous cacher et donc à ramper sous de vieux meubles cassés pour ne pas nous faire voir. Et c’est là que le malheur est arrivé. Pendant que nous attendions le moment propice pour nous ruer sur les sacs, ton père aperçut une jolie noix de palme bien charnue qui brillait juste devant ses yeux, sous une vieille armoire. Il m'a dit:“Attends ici, je te l’apporte tout de suite comme avant-goût!“ Il a avancé sa tête, et au moment où il allait attraper la noix, PAK! Un truc s’est abattu sur son cou, il a eu quelques spasmes, puis s'est immobilisé pour de bon. J'étais paniquée. En me rapprochant, j’ai vu que ses yeux étaient grands ouverts, sortis de leurs orbites. Un filet de sang coulait de son museau. Il était mort sur le coup“ La souris-mère se tut après son récit, secouée par le flux des images effroyables qui remontaient à la conscience. Le silence permit aussi au fils de s'imprégner du récit et du conseil de sa mère.

Le jour suivant, la souris-mère et son fils se promenèrent dans la ville où ils rencontrèrent plusieurs de leurs congénères. La nourriture y étant abondante, ils se décidèrent à y rester pour le restant de leur vie. Des années s’écoulèrent ; la souris-mère mourut de vieillesse, laissant son fils dans sa communauté de souris.

Un jour, le fils sortit avec des amis comme à l'accoutumée, à recherche de la nourriture. Ils virent une belle maison dont la porte du garage était grandement ouverte. L’un dit aux autres, là nous aurons certainement de quoi nous mettre sous la dent, sans beaucoup de peine. Le fils, ayant déjà grandi, lui répondit qu’il ne pouvait pas les suivre, et il leur raconta le conseil de sa mère. Pour toute réponse, ils éclatèrent de rire. « Nous ne sommes plus au temps de nos mères ! Les souricières, nous les connaissons déjà ; il n’y a que les enfants qui tombent dedans. » lui répliquèrent-ils. Ils s’introduisirent furtivement, l’un après l’autre, dans une chambre très spacieuse, et virent beaucoup de rayons avec des sacs, des sachets, des boîtes, des cartons et des bouteilles. Le fils était derrière les autres, très prudent. Sous des étagères, des noix étaient éparpillées partout. Sans hésiter, les pauvres commencèrent à se régaler. Le fils, toujours en retrait, les observait. Une voix lui disait dans son for intérieur de ne pas participer à ce repas suspect. Il a suffi seulement de quelques minutes pour assister à une situation dramatique : ses amis se mirent à se tortiller sur le sol, portant leurs frêles membres supérieurs sur le ventre. La mort venue de l’intérieur fut brutale et instantanée , car les noix étaient empoisonnées. Le fils était le seul survivant.

Moralité: Enfants, écoutez les conseils des aînés et vous vous éviterez des ennuis!

Lumbamba Kanyiki

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