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Kasai Direct
28 mars 2014

Conseil de sécurité : la France se fait l’avocat de la RDC

Mandats de la Monusco et de la Brigade d’intervention. Chaudes empoignades au Conseil de sécurité de l’ONU où le Rwanda espère tirer la couverture de son côté dans le renouvellement des mandats de la Monusco et de la Brigade d’intervention des Nations unies.

Il se greffe à cet effet sur les exceptions soulevées par la Russie et la Chine, consistant à dissocier le mandat de la Monusco de celui de la Brigade d’intervention. Comme toujours, la France a pris la défense de la RDC, soutenant un renforcement de la présence onusienne en RDC. Le Conseil de sécurité est donc mis devant ses responsabilités ? Va-t-il par conséquent se détourner de sa mission de stabilisation de la partie Est de la RDC ?

C’est hier jeudi 27 mars que la question de renouvellement du mandat de la Monusco a été soumise à l’arbitrage du Conseil de sécurité des Nations unies.  Par la même occasion, l’organe de décision des Nations unies devait aussi débattre de la reconduction du mandat de la Brigade spéciale d’intervention déployée sur le territoire congolais dans la zone trouble de l’Est du pays. La résolution, qui vise autant la Monusco que la Brigade des Nations unies, prévoit un renouvèlement d’une année pour chacune de ces deux composantes de la Monusco.

Gardé au secret depuis un temps, le projet de résolution a finalement filtré mardi soir des couloirs des Nations unies. L’on sait désormais que les membres du Conseil de sécurité sont loin de s’accorder sur ce projet.

Selon les sources internes des Nations unies, c’est la Russie et le Rwanda qui ont rompu le silence en ramenant à la surface les graves dissensions qui minent le Conseil de sécurité concernant le dossier de la RDC. Les mêmes sources rapportent que la France, porte-étendard de cette résolution tout en faveur de la République démocratique du Congo, a eu des discussions avec les deux membres précités du Conseil de sécurité, dans le but de dissiper d’éventuels malentendus. Ces discussions, notent les mêmes sources, étaient censées déboucher sur un nouveau projet, à soumettre finalement à l’approbation du Conseil de sécurité hier jeudi 27 mars.

LES POINTS DE DIVERGENCE

Les échos en provenance de New York, siège du Conseil de sécurité des Nations unies, font état de graves divergences au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. L’essentiel des divergences porterait, souligne-t-on, sur le format idéal du mandat à reconnaître à la Brigade spéciale d’intervention des Nations unies.

Des pays, tels que la Russie appuyée dans une certaine mesure par la Chine, se montrent réticents sur le rôle reconnu actuellement à la Brigade d’intervention des Nations unies. Selon eux, cette brigade, qui dispose aujourd’hui d’un mandat plus offensif que dissuasif, devait en principe opérer dans le cadre restreint et standard de toute mission de maintien de la paix des Nations unies. Ce que redoute la France, se référant, à ce propos, sur les résultats engrangés par la Brigade spéciale d’intervention des Nations unies, couronnée finalement par le démantèlement de l’ex-mouvement rebelle du M23.

C’est depuis la semaine dernière que les membres du Conseil de sécurité, rapporte-t-on, négocient la résolution portant sur le renouvellement du mandat de la Monusco. S’il existe un consensus sur la nécessité de renouveler le mandat basé sur un langage similaire à la Résolution 2098 qui institue la Brigade d’intervention des Nations unies, il y a cependant plusieurs points de discorde.

Au-delà de la délimitation du mandat exact de la Brigade spéciale d’intervention, les pays fournisseurs de contingents de la Monusco ont exprimé des réserves sur le rôle actuellement joué par les troupes onusiennes sur le théâtre des opérations. Par conséquent, ils ont préféré voir le Conseil de sécurité se coller davantage aux principes de base du maintien de la paix, de l’impartialité et de non usage de la force, soutenant qu’une ligne de démarcation soit clairement tracée entre la Brigade d’intervention et le reste de la MONUSCO.

La Russie, qui se fait le chef de file de ce courant, soutenue dans sa démarche par la Chine, a fait remarquer que la mise en œuvre de la Brigade d’intervention devait être conditionnée par une référence spécifique au consentement des pays fournisseurs des contingents.

Au cours des consultations préliminaires au Conseil de sécurité, la Chine et la Russie ont exprimé leur inquiétude quant à la sécurité des Casques bleus de la MONUSCO à la lumière des opérations de la Brigade contre les groupes rebelles. Pour la Russie, lorsqu’il s’agit d’engager la Brigade dans la neutralisation des groupes armés - des tâches qui, soutient-elle, ne figurent pas dans le mandat de la Monusco - les pays associés à la Brigade devaient préalablement être consultés.

Comme on pouvait s’y attendre, le Rwanda, pays maintes fois indexé dans la déstabilisation quasi permanente de l’Est de la RDC, a soutenu cette option. Le contraire aurait évidemment étonné, dans la mesure où la mise en œuvre de la Brigade d’intervention des Nations unies a fait sensiblement évoluer la situation dans l’Est de la RDC, jusqu’à la déroute en novembre 2013 des ex-rebelles du M23.

Le Rwanda, qui a vu ses ambitions annexionnistes s’ébranler totalement avec l’intervention de la Brigade spéciale des Nations unies, ne pouvait que soutenir l’option tracée par la Russie. Il ne pouvait pas en être autrement. Car pour le Rwanda, la Brigade d’intervention a consacré la fin de son aventure militaire dans la partie Est de la RDC. Réduire et restreindre le mandat de la Brigade d’intervention des Nations fait donc la part belle au Rwanda. Cette option va dans le sens de raffermir davantage les ambitions du Rwanda dans son plan de déstabilisation permanente de la partie Est de la RDC.

L’AXE KINSHASA-PARIS SE PORTE BIEN

Heureusement que la RDC peut compter sur le soutien sans faille de la France. Dans des moments difficiles, la RDC a toujours bénéficié de l’appui de la France. Toutes les résolutions prises au Conseil de sécurité en faveur de la RDC porte la marque de Paris. Autant de raisons pour redynamiser davantage l’axe Paris-Kinshasa.

Si la France prend fait et cause pour les intérêts de la RDC dans les instances de décision des Nations unies, les dirigeants congolais devaient en même temps s’activer à faire entendre leur voix. C’est aussi une façon d’aider ceux qui veulent bien appuyer la RDC. Ne dit-on pas que « la charité bien ordonnée commence par soi-même ».

La RDC ferait donc mieux de se mobiliser pour faire passer son message, avant que les autres, à l’instar de la France, ne prennent le relais. Même absent du Conseil de sécurité, la voix de la RDC doit résonner dans les couloirs, les portes et fenêtres des Nations unies. La condition essentielle pour mettre les amis en confiance et les pousser davantage vers plus de soutien au pays.

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