Explosion de Mbuji-Mayi : Les familles indemnisées attaquées par des bandits armés

 
A en croire des témoins, les bandits attaquent les familles du quartier où se compte le plus grand nombre des victimes et exigent qu’elles leur remettent toutes les indemnisations reçues.

L’explosion de la poudrière du camp militaire Nyongolo de la ville de Mbuji-Mayi, au Kasaï Oriental le 23 janvier dernier, n’a pas encore fini de faire des malheurs. Car, en plus des Victimes officiellement mortes dans cette catastrophe et qui ont été inhumées le 29 janvier 2014 au cimetière de Tshitenge, mais bien plus, les familles victimes indemnisées sont devenues la cible des bandits armés.
En effet, selon des sources concordantes, des bandits armés surnommés “ suicidaires s’attaquent depuis plusieurs semaines aux habitants du quartier Snel dans la commune de Dibindi à Mbuji-Mayi. Depuis l’explosion de la poudrière du camp militaire Nyongolo en janvier dernier, ils s’attaquent aux familles de victimes qui ont été indemnisées.
A en croire des témoins, les bandits exigent que ces familles leur remettent les indemnisations reçues.
 
Chaque famille qui a perdu un parent ou un enfant dans l’explosion avait reçu une enveloppe d’environ 1 500 dollars américains. Dans une ville comme Mbuji-Mayi frappée par la crise suite à la faillite de la MIBA et qui a obligé de nombreuses familles à fuir la province en vue de chercher fortune ailleurs, une telle somme suscite des convoitises et fait des jaloux parmi les jeunes désœuvrés.
 
Un homme dont les parents habitent le quartier raconte que ceux qui dénoncent ces malfrats à la police courent le risque d’être pris aussi pour cible.
“A partir de 19 heures, circuler dans le quartier Snel est devenu très dangereux. Le chef de quartier est informé. Si vous citez les malfrats, ces derniers vont commencer à vous filer pour vous tuer “, explique-t-il.
 
Le ministre provincial de l’Intérieur et de la Sécurité, Hypollite Mutombo Mbwebwe, affirme avoir été informé de cette situation et met en garde les bandits.
Il assure que des mesures ont été prises pour mettre fin à l’insécurité dans le quartier Snel. Des policiers auraient été chargés d’y patrouiller à bord d’un 4x4.
De leur côté, les habitants du quartier déplorent le sort réservé aux bandits qui sont arrêtés. Ces derniers seraient relâchés aussitôt après au point qu’ils s’attaquent à ceux qui les ont dénoncés.
Le quartier Snel est la partie de la ville qui a été la plus touchée par les projectiles lors de l’explosion du dépôt d’armes du camp Nyongolo. On y a enregistré le plus de morts, des blessés et des maisons endommagées.
C’est dans ce quartier qu’on dénombre le plus grand nombre de familles indemnisées par le gouvernement.
CIKO