Négociations autour de la crise de l'Est Le schéma de Kabila divise l'opposition

Une partie est pour la rencontre à Brazzaville ou au Sénégal, une autre tient mordicus au pays de Museveni. Des commissions ont été mises sur pied après de chaudes discussions hier au Palais du peuple pour débattre de la délicate question.

L'Opposition parlementaire et extra parlementaire s'est réunie hier lundi 3 décembre 2012 au Palais du peuple pour réfléchir sur les négociations qui doivent avoir lieu à Kampala face à la situation à l'Est de la République démocratique du Congo.

Selon le format de l'organisateur, seule l'Opposition parlementaire est invitée à prendre part à ces assises. L'Opposition extra parlementaire n'a pas été associée, ni la société civile, encore moins la diaspora congolaise. L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a quant à lui exprimé de manière claire son refus de se rendre à la fameuse table de négociations, de même que les Forces acquises au changement (FAC) que pilote Jean-Pierre Lisanga Bonganga.

Pour plusieurs opposants, il n'est pas acceptable qu'un pays reconnu comme étant un des agresseurs de la République démocratique du Congo puisse servir de cadre dans ces négociations congolo-congolaises. Ils ont proposé, pour ce faire, la République soeur du Congo d'en face, à défaut du Sénégal dont l'émissaire serait d'ailleurs à Kinshasa pour solliciter la médiation.

En plus, « Kabila ne peut se servir de l'Opposition comme ses béquilles pour réconforter son pouvoir qui est déjà affaibli », a ajouté un opposant surchauffé qui s'adressait à ses collègues qu'il soupçonne d'être corrompus par la Majorité présidentielle.

L'Opposition extra-parlementaire constate qu'il est inutile de voyager à Kampala où seuls les points de vie du pouvoir de Kinshasa et des rebelles du M23 primeront. En pleines discussions, Vital Kamerhe a appelé personnellement l'honorable Bitakwira de l'Union pour la nation congolaise (UNC) pour l'instruire de respecter la position de son Secrétaire général qui était présent au Palais du peuple. Selon le coup de file, il fallait boycotter, comme l'UDPS et les FAC, les négociations entre Kinshasa et M23.

Pour l'autre camp de l'Opposition composée de quatre groupes parlementaires dont l'UDPS/FAC, MLC et alliés, les Libéraux (José Makila …), il est important de rendre aux négociations pour sauver la République démocratique du chaos. Car, ajoutent-ils, c'est l'occasion ou jamais de reparler de la vérité des urnes,allusion faite aux dernières élections organisées le 28 novembre 2012. De chaudes discussions ont élu domicile dans l'hémicycle entre les opposants qui siègent au parlement et ceux qui sont en dehors des institutions. Dans la foulée, un député de l'ECiDé a fermé ses poings pour engager un duel, comme dans un ring de boxe, avec un autre député de l'ATD. C'est un honorable qui les a séparés, grâce également à l'intervention d'autres personnalités présentes.

Après cette bagarre manquée, c'était le tour de Mabanga de s'en prendre toujours à l'honorable José Makila. Au finish, l'Opposition en général a levé l'option de mettre en place six commissions composées de quatre groupes parlementaires et deux de l'Opposition extra parlementaire. Leur mission est d'accorder les vues des uns et des autres pour parler le même langage face à cette situation. Mais déjà, dans la foulée, une partie de l'opposition soutient que d'autres amis auraient touché une bagatelle de 30 000$ à chacun pour participer à ces assises.

LEFILS MATADY