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6 janvier 2012

Etant déjà dans nos murs : Les experts devant un dilemme



L’issue du travail des experts britanniques et américains divisent les Etats-majors de la Majorité présidentielle et de l’UDPS, principal parti politique de l’opposition. Pour l’UDPS, la CENI ne devra pas interférer dans le travail des experts qui devront recompter toutes les voix des scrutins du 28 novembre 2011. * Une position que n’accepte pas la Majorité présidentielle qui pense que la Cour suprême de justice agissant comme le juge électoral, rend ses arrêts en premier et dernier ressort. Et le président de la République ayant déjà prêté serment, le recomptage des voix est impossible. *Même si la CENI promet de prendre en compte toutes les plaintes, on ne doit pas pour autant sous-estimer le travail des experts dont le résultat est vivement attendu par tous les Congolais et par la Communauté internationale qui menace de revoir son aide financière. Ils sont devant un véritable dilemme !

Annoncés pour début janvier 2012, les experts britanniques et américains séjournent déjà en Rd Congo. Déjà, des sources proches de l’opposition, nous apprenons qu’ils ont été rencontrés hier jeudi l’opposant Etienne Tshisekedi wa Mulumba, président national de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et président de la République auto-proclamé.

Même s’il est difficile à ce jour de savoir de quoi il a été question, nous osons croire que ces experts dont le travail est attendu non seulement par tous les Congolais que la Communauté internationale ont écouté les propositions de ce parti politique, du reste fille aînée de l’opposition congolaise.

Ils devront faire le même exercice auprès d’autres plates-formes, avant de s’intéresser de l’essentiel de leur mission en Rd Congo. Avant même de connaître l’issue de leur travail en Rd Congo, des débats ont lieu dans les différents Etats-majors de la Majorité présidentielle et de l’UDPS, principal parti de l’opposition qui conteste la réélection de Joseph Kabila Kabange. A l’UDPS, toute révision de la compilation des résultats des élections de 2011 doit impérativement inclure les élections législatives et présidentielles. Et pour elle, toute alternative est inacceptable tant pour elle-même que pour d’autres forces du changement.

En plus, l’UDPS recommande de procéder aux investigations nécessaires sur toutes les allégations de fraude intervenu avant, pendant et après le vote et en évaluer l’impact global entre autre procéder à l’audit du fichier électoral et la contrevérification des commandes des bulletins de vote ; collecter l’ensemble des PV des bureaux de vote et informations recoupées rendus disponibles par la CENI en évaluer l’authenticité et procéder à une nouvelle compilation des voix.

Son secrétaire général explique que le recomptage des voix sera exclu du processus étant donné les allégations et soupçons de bourrage des urnes du fait de la CENI ; évaluer la crédibilité globale résultats obtenus et désigner le véritable vainqueur de l’élection présidentielle ainsi que les véritables gagnants des législatives.

Une démarche inutile

C’est la position de la Majorité présidentielle qui estime que la démarche de l’UDPS est inutile. Car selon elle, au regard de la loi électorale qui dispose pleinement que la Cour suprême de justice agissant comme le juge électoral, rend ses arrêts en premier et dernier ressort. Le président de la République ayant déjà prêté serment, le recomptage des voix est impossible, précise-t-elle. Pour sa part, la CENI indique qu’elle prendra toutes les plaintes en compte. La Commission Electorale Nationale Indépendante promet de dépêcher ses équipes dans des circonscriptions où il y a contestation. Ce qu’elle a fait en ce qui concerne la Fikin à Kinshasa et Gungu dans le Bandundu. Quant à l’appel au recomptage des voix formulé par l’UDPS, la CENI indique que c’est le point de vue de l’UDPS.

Pour conforter la thèse de la Majorité présidentielle, disons que la CENI qui avait annoncé la suspension de l’opération de compilation des résultats ainsi que leur publication en attendant l’arrivée des experts internationaux a fait marche arrière, en autorisant leur poursuite. Une position qui n’a pas été du tout du goût de l’opinion nationale et internationale qui ne trouvait pas cette décision de la CENI fondée. C’est au regard de tout ceci qu’une certaine opinion n’a pas hésité de poser la question de savoir ce que viennent réellement faire ces experts, d’autant plus que la CENI est en voie de clôturer avec la publication des résultats ?

C’est ici que certains répondront qu’il ne s’agissait que des résultats provisoires, oubliant que c’est sur cette base que la Cour suprême de justice qui fait office à la Cour constitutionnelle a rendu public les résultats de la présidentielle. Logiquement, la CENI de devrait pas se contenter de verser tous les dossiers à la Haute cour, pendant qu’elle-même était capable de le faire. La conséquence est que, dépassée, la Cour risquera de rendre publics des résultats qui ne reflèteront pas la vérité des urnes. Lesquels seront encore et toujours contestés.

Ne pas sous-estimer le travail des experts

Même si la CENI a semblé banaliser le travail des experts internationaux qui sont déjà dans nos murs, il est tout de même important de rappeler que c’est la Communauté internationale qui a défini leur cahier des charges. Un cahier des charges qui ne devra pas s’éloigner de ce que pensent bon nombre de Congolais.

En effet, au regard des irrégularités qui ont été dénoncées sur la place publique tant par la Mission d’observation de l’Union européenne, le Centre Carter, les partis politiques de l’opposition et de la Majorité présidentielle, que par le Cardinal Laurent Monsengwo, la Communauté internationale a dépêché cette mission d’experts qui devront certifier que les résultats tels que rendus publics par le pasteur Daniel Ngoy Mulunda ne proviennent pas de la tricherie ou du bourrage d’urnes. C’est un travail de titan qui va exiger non seulement du temps, mais aussi des moyens financiers conséquents.

Pour les Congolais qui ont prouvé leur maturité en participant massivement à ces élections, la mission des experts devra passer en revue toutes les pièces détenues par la CENI et par les partis politiques contestateurs pour affirmer de la compatibilité des résultats. Ce n’est qu’après qu’ils pourront dire si oui ou non les résultats sont conformes aux normes internationales en matière électorale. Peut-être qu’à l’issue de leur mission, ils exigeront l’annulation des scrutins du 28 novembre dernier.

Car en effet, si la CENI n’avait rien à se reprocher, un peu comme elle le dit, la Communauté internationale n’est pas du tout folle ou aveugle pour ne pas voir que les élections se sont bien déroulées. En plus, elle ne pouvait même pas s’hasarder, comme l’a fait savoir l’Union européenne, à revoir son aide financière accordée à la Rd Congo. Derrière l’UE, c’est toute la Communauté internationale qui serait dans l’obligation de rompre tout contact avec la Rd Congo, comme ce fut lors de la tuerie des étudiants à Lubumbashi (Katanga).

Pour preuve, même si la Rd Congo est reprochée pour ne pas avoir publié tous les contrats miniers signés ces derniers temps, le Fonds monétaire international (FMI), par la bouche de sa directrice générale, Christine Lagarde a indiqué que la situation en Rd Congo était préoccupante et qu’elle la suivait de près jour après jour. Il s’agit des positions qui devraient pousser les autorités de la CENI à adopter la transparence comme principe de gestion, si l’on ne veut pas conduire la Rd Congo à se fermer toutes les ressources extérieures dont elle a tant besoin pour son développement.

Qu’on ne se trompe pas. Même si la Rd Congo a financé à 95% les dernières élections présidentielles et législatives, l’apport de la Communauté internationale demeure toujours non négligeable. Et tous les pays qui ont tenté de fermer leurs portes à la Communauté internationale se sont attirés les foudres de tous les partenaires. C’est la raison pour laquelle le travail des experts devra accoucher d’un bon résultat qui sera dans l’intérêt du peuple congolais que de la Communauté internationale. Cela, dans la mesure où la Rd Congo ne peut jamais vivre tout étant renfermé sur elle-même.

De la certification

L’on ne doit pas se voiler le visage. La CENI doit accepter qu’elle n’a pas bien fait son travail. Sinon, comment expliquer des arrestations et des démissions des membres du CLCR de Gungu, dans la province du Bandundu, qui ont refusé de cautionner cette tricherie à grande échelle ?

La CENI doit être courageuse et accepter qu’elle a mis dans les mauvais draps les candidats déclarés gagnants pendant qu’ils ne l’étaient pas. Un peu comme on l’a dit, son rôle n’est pas seulement de traiter les dossiers d’une manière quelconque et de renvoyer tout le travail à la Haute cour. Elle devrait se comporter en responsable et éviter au pays de tels résultats contestés qui décrédibilisent tout un processus. Elle doit s’assumer devant le peuple Congolais et devant l’histoire.

Dans la conduite du processus, l’on devrait éviter l’arrogance et privilégier l’humilité qui seule élève. Car, si les autorités congolaises avaient refusé que la Monusco ne puisse jouer le rôle de la certification des résultats comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire, c’est pratiquement au même résultat auquel on devra arriver. Surtout que ce sont les conclusions des experts qui seront acceptées par la Communauté internationale. S’ils concluent que des irrégularités sont de nature à entacher tous les résultats des scrutins du 28 novembre 2011, la CENI sera-t-elle capable d’assumer sa responsabilité ?

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