Opération « Mbata ya Bakolo ». Les conséquences se font désormais sentir à Brazzaville

Un adage populaire stipule : « après la pluie, c’est le beau temps ». Cependant, dans les relations tumultueuses entre Kinshasa et Brazzaville en raison de son opération qui a refoulé plus de 200.000 Congolais, les plus avisés disent « qu’après la pluie, c’est l’ouragan ».

L’opération « Mbata ya bakolo » qui semblait apporter le réconfort aux habitants du Congo voisin pour avoir chassé violemment et dans les conditions inhumaines les familles congolaises de Kinshasa, commence à apporter son lot de malheurs dans leur vie quotidienne.

En effet, cette ville qui dépendait à 90% de Kinshasa a choisi mal son opération de refoulement massif en s’en prenant à la République Démocratique du Congo, pourtant plusieurs nationalités vivent en situation irrégulière sur son sol. Cette situation d’irrégularité des sujets congolais vivant à Brazzaville et dans d’autres provinces a été avancée comme motif majeure de leur refoulement massif.

Des sources sûres d’un Kinois qui a requis l’anonymat et qui a traversé le fleuve par canon rapide en aller-retour, nous apprenons que les mesures prises par Brazzaville contre les sujets de Kinshasa commencent à avoir des méfaits néfastes contre eux-mêmes.

Du fait de dépendre à 90% de Kinshasa (hôpitaux, enseignement, alimentation, électricité, produits vivriers, etc., les choses se gâtent parfois même pour ceux qui avaient du travail en République Démocratique du Congo. Le fait d‘imposer le visa d’entrée sur leur territoire, la politique de réciprocité pèse de plus en plus sur les épaules de ceux-là même qui ont trouvé mieux de lyncher les Congolais en les dépouillant de tous leurs biens.

La question que les observateurs et analystes diplomatiques ne cessent de se poser est celle de savoir, dans quelle Ambassade les Congolais voisins iront-ils chercher le visa pour entrer en RD Congo ? Et ce, lorsqu’on sait que lors du déclanchement de cette opération dit « Mbata ya bakolo », l’Ambassadeur de la République Démocratique du Congo au Congo Brazzaville n’avait pas été informé.

Malgré ses notes verbales de protestation contre les traitements inhumains réservés aux compatriotes congolais, l’Ambassadeur n’a pas été écouté. Même la mission d’information parlementaire conduite par le député Emmanuel Shadari Ramazani, Brazzaville est resté intransigeant dans son opération. Plusieurs cas de morts ont été enregistrés et plusieurs biens saisis.

Ainsi, lors de l’examen du rapport de la mission d’information à l’Assemblée nationale, certains députés ont souhaité l’application de la politique de réciprocité, voir la fermeture des frontières, afin de donner une réponse civilisée à l’opération similaire dite « Leki tosa mokolo ».

Cependant, dans sa dimension géostratégique, la République Démocratique du Congo, comme un géant sur qui tout le monde se cramponne avec ses neufs voisins, considère ce refoulement comme un moyen de la relecture de sa politique extérieure. Le Congo Kinshasa reste un pays respectueux des droits humains, ayant de la considération sur ses frères africains.

Pius Romain Rolland