Le parti présidentiel PPRD lance sa pétition pour le changement de la constitution

(KINSHASA)- Les masques commencent à tomber. Le parti présidentiel vient de lancer officiellement sa pétition pour réviser ou mieux changer la constitution. L'initiative est de Claude Mashala, l'un de ses secrétaires nationaux. Lui-même parle du changement total de la constitution et non d'une simple révision des articles verrouillés parce que, dit-il, l'actuelle constitution était le fruit d'un simple compromis politique entre belligérants après le dialogue inter congolais. ''Je ne pense pas qu'il n'y aura pas déluge.

S'agissant de la constitution elle-même, on doit la changer totalement. Déjà, l'article 2, elle parle de 26 provinces.

Aujourd'hui, est-ce qu'elles sont 26 ? Quand un investisseur vient de l'Indonésie, et vous pose la question où se trouve la province de la Mongala, vous allez dire elle est où ? Qui est son gouverneur ? Vous voyez les iniquités pareilles qu'il faut vite corriger '', a argumenté Mashala. Le dur kabiliste mari de la pop star congolaise, Tshala Muana interpelle les congolais leur demandant de voir la vérité en face pour éviter le ridicule. Il ajoute qu'à la rédaction de cette constitution en 2005, le peuple congolais n'avait pas de choix à faire devant la volonté des belligérants. Selon lui, cette fameuse constitution souillée au départ par les criminels ne peut plus continuer à avoir le soutien de la population. ''Nous devons éviter à chaque fois de vouloir brandir aux yeux du monde cette loi fondamentale, celle qui régit un si grand et beau pays. Vous le savez bien, notre peuple n'avait pas de choix en 2005 parce qu'il fallait avoir la paix. On a vu même des criminels participer à la rédaction de constitution.

Je crois qu'un document souillé au départ, ne peut pas continuer à avoir le soutien populaire'', a martelé le secrétaire national du parti présidentiel. Le temps est venu, assure-t-il, pour doter la république d'une constitution dynamique, qui s'adapte aux enjeux et aux urgences de l'heure mais surtout à la cohésion nationale. Claude Mashala qui s'est attaqué violemment à Lambert Mende, le porte parole du gouvernement pour avoir confirmé sur Tv 5 Monde que le président Kabila  va passer le flambeau de manière civilisée à son successeur en 2016,  trouve injuste et s'interroge pourquoi seuls les députés et sénateurs ont le privilège de postuler autant de fois mais pas le président de la république dont le mandat est très limité. ''Pourquoi il faut changer cette fameuse constitution ?

A un député national, à un sénateur, on ne détermine pas le nombre de mandats. Ces gens là peuvent se présenter autant de fois tant qu'ils sont physiquement forts mais au chef de l'état à qui on demande tout dans un pays qui a été mis à terre. Et Cinq ans, on trouve que c'est suffisant pour qu'une vision politique, rationnelle et raisonnable soit réalisée. Pourquoi pas le laisser revenir même vingt fois'', a-t-il souligné. A la veillée des élections, cette initiative s'adresse d'abord aux députés appelés à amander le texte. Ainsi, le cadre Pprd ne croit pas en la tenue des élections en 2016. Il affirme que le recensement recommandé aux concertations nationales va aller au delà de 2016.  ''L'élection n'est pas pour demain, ni même en 2016 parce qu'il y a des préalables comme le recensement recommandé aux concertations'', dit-il.

Ensuite, Mashala prévient que le mandat de Joseph Kabila a commencé le jour où le brave Mamadou Ndala et ses hommes ont planté le drapeau congolais sur la colline de Tshanzu après avoir chassé les nazi polpotistes du M23 conduit par le bishop Runiga. Donc, Kabila n'a que six mois au pouvoir et il doit continuer, a affirmé le très proche de Boshab pour qui le chef de l'état congolais doit achever tous ses chantiers pour permettre à la population de Nyiragongo, Aketi, Ankoro, Tshiela et Bumba de bénéficier aussi de la révolution de la modernité.