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Kasai Direct
17 mars 2014

Confrontation diplomatique Kigali – Pretoria : Le Rwanda, un pays conflictuel et provocateur


(La Référence Plus) En réagissant aux expulsions de ses diplomates, le Rwanda, qui en a fait de même, accuse les diplomates sud-africains expulsés d’espionnage. Cependant, outre que cette justification rwandaise ne persuade pas les observateurs, il y a lieu de s’apercevoir qu’elle est gratuite.

Car, qu’est- ce que l’Afrique du Sud espionnerait au Rwanda ? La réplique rwandaise entre, selon les analystes, dans la droite ligne de la conduite du Rwanda qui, depuis la fin du génocide, s’affiche comme un obstiné pays conflictuel et provocateur.
Depuis la semaine écoulée, le Rwanda et l’Afrique du Sud se sont engagés dans une confrontation diplomatique à la suite d’une tentative d’assassinat d’un opposant rwandais qui est sous protection sud-africaine en territoire sud-africain. La confrontation consiste en une expulsion réciproque des diplomates. La dernière expulsion de six diplomates sud-africains est une initiative rwandaise qui prétend avoir agi en réaction à l’expulsion sud- africaine de ses diplomates aussi. Pour ce faire, la RSA a accordé 72 heures, depuis le 7 mars, à l’Ambassadeur du Rwanda pour qu’il quitte son territoire.
Cette brusque détérioration des rapports entre les deux pays fait suite aux meurtres d’opposants rwandais en territoire sud-africain, dont le dernier en date est Patrick Karegeya, un ancien chef des renseignements à Kigali et proche collaborateur de Kagamé. Celui-ci avait ouvertement revendiqué cet assassinat et promis de faire de même “ avec tous ceux des rwandais qui se poseraient en ennemis de son pays “, confondant ainsi son pouvoir à l’Etat et à la Nation rwandaise.
 
Comme si cela ne suffisait pas, en milieu de semaine, la police de sécurité sud-africaine avait repoussé une attaque contre la résidence de l’ancien général et chef d’Etat major rwandais, Kayumba Nyamwasa, compagnon de Karegeya qui dit disposer des preuves de l’implication de Kagame dans l’assassinat du Président Habyarimana ayant déclenché le génocide au Rwanda. Il y a deux ans, le même Kayumba, pourtant placé sous protection, avait échappé à une attaque armée, toujours en Afrique du Sud.
 
Le Rwanda, un obstiné pays conflictuel
 
En réagissant aux expulsions de ses diplomates, le Rwanda, qui en a fait de même, accuse les diplomates sud-africains expulsés d’espionnage. Cependant, outre que cette justification rwandaise ne persuade pas les observateurs, il y a lieu de s’apercevoir qu’elle est gratuite. Car, qu’est-ce que l’Afrique du Sud espionnerait au Rwanda ? La réplique rwandaise entre, selon les analystes, dans la droite ligne de la conduite du Rwanda qui, depuis la fin du génocide, s’affiche comme un obstiné pays conflictuel et provocateur.
 
Il attaque et déstabilise sa voisine, la RDC, qu’il cherche à contrôler ou à balkaniser avec la complicité de certains pays. Dans l’entre temps, il lui pille ses richesses à travers la création et le soutien des rébellions qui établissent un guêpier dans sa partie orientale et un sinistre humain beaucoup plus meurtrier et plus sévère que le génocide rwandais de 1994. Il justifie ses interventions militaires en RDC par la traque des FDLR qui le déstabiliseraient depuis la RDC.
 
Refus de la carte politique Fdlr
Lorsque le Président tanzanien Jakaya Kikwete, pour apporter sa contribution à la recherche des solutions à la crise dans les Grands Lacs, propose que Kigali négocie avec ses opposants de même que la RDC a eu à négocier avec ses rebelles, Kigali bat en brèche Dar-E-Salem. Il en découle expulsion de peuple, guerre médiatique entre Rwanda et Tanzanie ainsi que rupture de relations diplomatiques.
 
Pourtant, les FDLR veulent finalement décrocher face au feu nourri des Fardc et ne trouvent mieux que de battre en retraite en attendant. Mais le danger ne sera pour autant pas écarté dès lors qu’on n’en a pas capturé un seul. Ils se sont tous enfui dans des forêts avoisinantes où ils se sont mis au frais bien conscients que personne n’irait les y chercher.
Mais ces FDLR, qui ne sont pas vaincus, vont comme d’habitude, organiser des descentes punitives dans des villages environnants afin de faire payer aux habitants cette attaque qu’ils ont essuyée de la part des Fardc. C’est donc encore une fois la paisible population congolaise sans défense qui va en payer le lourd tribut.
 
Il se pose ici la question de la pertinence de la traque des FDLR en ce moment où des négociations avec leur direction politique n’ont pas encore commencé afin d’obtenir par la voie politique leur désarmement; Une voie qui épargnerait le martyre des populations exposées à leur hargne.
 
C’est la même voie politique que Kampala, Kigali et la Communauté internationale avait privilégiée afin de préserver le M23 d’une déconfiture militaire. C’est la même voie politique que le Président ougandais Museveni et rwandais Kagame avaient utilisée comme argument pour s’opposer à la création d’une Brigade d’intervention de la Monusco chargée de traquer les forces négatives y compris le M23.
 
Pour eux, ce genre d’opérations militaires de grande envergure auraient des fâcheuses répercussions sur les populations et seraient contreproductives. La démarche n’avait d’autre but que de tenter de sauver le M23. On est à ce jour devant le même constat en ce qui concerne la traque contre les FDLR, la voie militaire induit le calvaire des populations sans pour autant réduire le degré de nuisance de ces miliciens Hutu.
 
Ces derniers deviennent encore plus résistants, dispersés en forêt comme c’est le cas dans le Masisi. Mais Kigali ne veut rien entendre d’une quelconque négociation avec les FDLR qu’il continue à considérer comme des génocidaires de 1994. Il faudra peut-être attendre la création effective de la Coalition de l’Opposition rwandaise réunie à Bruxelles il y a deux semaines avec comme Président, l’ancien Premier ministre de Paul Kagame, Faustin Twagiramungu.
Sa coalition prône l’ouverture d’un dialogue avec le Rwanda. Les FDLR faisant partie de 7 formations politiques ayant siégé à Bruxelles, avaient déjà validé l’option de dialogue avec le Rwanda. Ils sont donc inscrits dans la voie des négociations.
 
C’est une perche que pourtant la Communauté internationale se devrait de saisir pour éviter le calvaire aux Congolais. Kagame ne peut que s’opposer farouchement comme il le fait, car il sait très bien que la traque des FDLR n’a aucune conséquence sur les populations rwandaises que ces miliciens-Hutu n’ont jamais inquiétées.
 
Manque de considération à l’égard des autres Etats
 
Kigali a aussi assené des coups à la France qu’il accuse d’être à l’origine du génocide rwandais et dont il a abandonné la langue en faveur de l’anglais. Il oublie que deux pilotes français sont morts dans l’attentat contre Juvénal Habyrimana. Et comme si cela ne suffisait pas, c’est maintenant l’Afrique du Sud qui est dans lé collimateur rwandais avec ce dernier événement.
 
Comment y aura-t-il paix et stabilité en Afrique centrale et australe aussi longtemps que Kigali persiste impunément avec sa folie meurtrière sans égard à la souveraineté des Etats ? Pour Kigali, c’est seul le Rwanda qui doit vivre en paix et non les autres Etats qui, eux, doivent payer les frais de sa furie de vengeance, de sa paix ou de sa soi-disant prospérité économique et sociale, qui n’est rien d’autre que la résultante de plusieurs rapts opérés en RD Congo.
 
Alors que Kigali poursuit son génocide des Hutus la question qui reste est quel est le prochain pays avec lequel le Rwanda sera à couteaux tirés ? Nombreux sont aussi les analystes qui trouvent dans les provocations rwandaises contre la RSA, le courroux rwandais a à la logistique et au gros des contingents fournis par l’Afrique du Sud pour la constitution de la Brigade internationale qui aide les FARDC à en finir avec les forces négatives opérationnelles dans l’est de la RDC pour le compte du Rwanda.
 
Enfin, beaucoup de soutien des pays occidentaux, qui influencent la communauté internationale, -laquelle d’ailleurs - partagent cette responsabilité avec le Rwanda. Comme quoi, Kagame reste un leader soutenu bout des bras par Londres et Washington. Une fois abandonné, une ère nouvelle va souffler sur toute la région des Grands Lacs.
 
Dr Fernand Mutabwisi

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