Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Kasai Direct
13 février 2014

Les Fardc attaquent le dernier verrou des ADF/Nalu

Le général Bahuma commande personnellement les opérations au front. Ce n’est pas un général-bureaucrate Lucien Bahuma, un excellent chef-commando, spécialiste des techniques de guerre, formé en Belgique, est toujours sur la ligne des fronts où il commande personnellement les opérations comme on l’a vu autrefois à Kibati, Kibumba, Rutshuru, Runyonyi et Mbuzi à Bunangana. Alors que, comme commandant des opérations, sa place de choix est plutôt dans le bureau ultrasécurisé de l’Etat-major, lui, béret vert plaqué sur la tête, il fait la guerre au front.

C’est ce qu’il est en train de faire ce jour sur le front de Beni-territoire dans les dures opérations contre les islamistes ougandais des ADF/Nalu. Les combats, dit-on, sont d’une très rare violence. Mais, les Fardc ont le dessus : 11 morts côté ADF et 6 loyalistes blessés. Bahuma reconnaît devant la presse qui l’accompagne au front que l’ennemi a opposé une farouche résistance. Mais, il l’a finalement mis en déroute par la puissance de feu de ses hommes, des commandos comme lui, triés sur le volet.
Leur mission est de casser le dernier verrou des ADF/Nalu sur cet axe qui se situe à une dizaine de kilomètres du pont sur la rivière Semliki, 40 Km de Beni-ville. Ce dernier verrou ouvrirait un vaste boulevard de libération jusqu’à Kamango déjà tenu par les Fardc et la Monusco.
Pour la population, qui s’est exprimée à travers la Société civile de Beni-territoire et le caucus des députés nationaux du Nord-Kivu, une victoire des Fardc sur ces ADF/Nalu n’a aucun sens si les 800 otages congolais qu’ils gardent encore en captivité ne sont pas libérés. Une question demeure quand on sait qu’aucune information n’a pu filtrer sur la situation de ces otages. Tout au moins sait-on que les otages sont utilisés comme esclaves dans l’exploitation minière par les ADF/Nalu. Sans plus.

Combien sont-ils ces ADF/Nalu pour résister à ceux qui ont mis en déroute le M23 hyperarmé par le Rwanda et l’Ouganda ? En tout cas, ce ne sont plus seulement les quelque 1000 hommes dispersés dans la région de Kamango, dans la vallée du Ruwenzori mais on a certainement à faire à des milliers de combattants munis d’armes sophistiquées comme des lance-roquettes RPG ou encore des canons 125. Sans recul, donc automatiques, c’est-à-dire capables en un rien de temps de pulvériser des obus de 125 mm à une cadence diabolique pour un gâchis sur le plan humain.
Mais n’est-ce pas l’armement-type du M23 qui lui a permis de résister d’abord sur les collines « Trois antennes » de Kibati ensuite sur les hauteurs de Runyonyi et Mbuzi, à Bunangana. Mais qui a donc pu livrer un tel armement sophistiqué à ces paysans des ADF/Nalu et où ont-ils appris leur maniement ? Cette question procède de la recherche d’une paix durable dans le Nord-Kivu.

Car il ne servirait à rien de faire pression sur la Rdc pour en finir avec les ADF/Nalu qui imposent un calvaire aux Congolais sans avoir répondu à la question de la source de leur approvisionnement en armes. L’opération en cours menée par le général-major Lucien Bahuma aurait l’effet d’un coup d’épée dans l’eau si elle ne se termine pas par le bouchage de la base-arrière par laquelle les ADF/Nalu sont ravitaillées en armes. Or la zone où ils opèrent, Kamango, est somme toute enclavée et adossée au territoire ougandais. Ce n’est logiquement que par là que passent les armes…

La Monusco prête
à traquer les FDLR
C’est Martin Köbler qui a déclaré hier que la Monusco est fin-prête pour commencer les opérations de traque contre les FDLR. Elle a mobilisé tous les moyens logistiques à cette fin à laquelle sera concentrée l’essentiel de sa troupe présente au Nord-Kivu.
Quant à la décision de désarmement volontaire dont a parlé le président intérimaire des FDLR, Kobler leur demande de le faire dans des bases de la Monusco pour les combattants tandis que le leadership qui a un lien avec le génocide doit être jugé.
Cette position qui reprend mot à mot celle du Gouvernement rwandais qui prétend que la force contre les FDLR ne conduira pas à une paix durable au Nord-Kivu. Ces opérations auraient des répercussions fâcheuses dans la population si elles ne récoltent pas un franc succès. Raison pour laquelle il eut été mieux de privilégier d’abord le dialogue avec les FDLR.
Or ce dialogue, ce n’est pas avec les combattants, la troupe, mais le leadership. Ce dernier est qualifié aussi bien par Köbler que par Kigali comme génocidaire et qui doit être jugé. Blocage. Question : tout le monde est-il génocidaire ? C’est ce que pense Paul Kagame qui affirme, pince-sans –rire, que les enfants des génocidaires sont à considérer comme des génocidaires dans la mesure où ils ont reçu de leurs parents la culture de génocide, donc d’extermination des Tutsi. Ils doivent en répondre.
Pourtant les deux plus grands génocidaires déjà condamnés en première instance au TIR à Arusha à 30 ans de prison ont été libérés hier après avoir passé 10 ans de servitude pénale. Il s’agit du général chef d’Etat-major de la Gendarmerie nationale à l’époque des faits et d’un major, chef d’une unité d’élite de reconnaissance des FAR. La Cour, qui a statué en appel, s’est rendu compte, en ce qui concerne le général que juste après la mort du Président Habyarimana, toutes les forces étaient placées sous le commandement de l’Armée, les FAR. Le chef de la Gendarmerie ne pouvait plus donner le moindre ordre. Même chose pour le major. Ils sont relaxés faute de preuves. Qui est génocidaire entre le général commandant de la Gendarmerie et les petits hommes réunis sous la bannière FDLR dont la plupart sont nés en RDC ?

KANDOLO. M.

 

 

Publicité
Commentaires
Kasai Direct
Publicité

Enigme du kasai 30

A lire absolument

publicité 14

Présentation du livre Les contes du Congo

 

A lire
Derniers commentaires
Archives
Publicité