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28 décembre 2013

RENCONTRE KABILA - DÉPUTÉS DE L’OPPOSITION PARLEMNTAIRE : LA CONTROVERSE

Écrit par LE POTENTIEL

Annoncée pour le vendredi 27 décembre 2013

Une tradition tacitement instaurée voudrait que le chef de l’Etat partage avec les élus du peuple sur des questions d’actualité dans un cadre informel. Cette fin d’année, une rumeur répandue dans la ville prévoyait cette rencontre pour hier vendredi 27 décembre 2013. Malheureusement, pour les uns la rencontre n’a jamais été prévue. Pour les autres, les méthodes de convocation sont d’une autre époque, donc inacceptable ! La controverse enfle depuis entre la Majorité et l’Opposition dans toutes ses déclinaisons.

Le fossé se creuse de plus en plus entre la Majorité et l’Opposition. La polémique actuelle a pour objet la convocation prétendue annoncée d’une rencontre entre le président Joseph Kabila et les députés nationaux. Pour le député Sam Bokolombe de l’UNC, « Joseph Kabila a lancé une invitation verbale aux députés de l’Opposition ce vendredi 27 décembre 2013 à la Cité de l’OUA ». Au sein même de l’Opposition, un autre son de cloche vient de l’UDPS Serge Mayamba. Celui-ci s’étonne que ses pairs aient réagi sur quelque chose qui n’existe pas. « Il n’y avait ni SMS, ni invitation écrite. Ils ont réagi sur base de quoi. Qui a donc invité les opposants émotionnels ? », s’est-il interrogé. Du côté de la Majorité, on observe les opposants se déchirer avec délectation.

Toutefois, une jurisprudence existe. La première réunion du genre avait eu lieu le 13 décembre 2012.  « Pour la rencontre du 13 décembre 2012, les députés de l’Opposition avaient été conviés à cette rencontre sans invitation écrite, ni SMS. Tout s’était passé de bouche à oreille et la rencontre s’était bel et bien tenue », affirme un observateur.

En fait, que le chef de l’Etat échange avec les députés de l’opposition sur des questions d’intérêt majeur pour le pays est un exercice normal, voire encourageant, pour celui qui passe pour le garant de la nation. Joseph Kabila est au service et de la Majorité et de l’Opposition. Des mécanismes pour des concertations permanentes entre les acteurs de tous les bords sont voulus par les Congolais dans leur ensemble.

REFUS CATEGORIQUE DE L’OPPOSITION

Justifiant leur présence à la rencontre du jeudi 13 décembre 2012, les députés de l’Opposition arguent s’y être rendus afin de s’enquérir de tenants et aboutissants de la prise de Goma par le M23 de triste mémoire. L’élu-UNC de Basankusu à l’Equateur déclare : « Si la dernière fois, il y avait quelque intérêt à l’écouter sur le regain de crise à l’Est du pays, rien ne semble justifier la démarche actuelle après le cirque du palais du peuple nommé ‘’concertations nationales’’ ». A l’UDPS, le même refrain est repris : « Personne ne se rendra à cette rencontre », martèle-t-on au sein du premier groupe parlementaire de l’Opposition.

A la Majorité, les ténors restent perplexes sur cette envolée de bois vert contre l’initiative attribuée au chef de l’Etat. « L’Opposition doit devenir responsable. Ignorent-ils que le chef de l’Etat a mis en place un comité de suivi des Concertations nationales coprésidé par Kengo et Minaku ? »,  indique un cadre de la MP. Il poursuit, refusant de s’afficher dans un débat interne à l’Opposition : « Aubin Minaku assume des responsabilités lui confiées par le chef de l’Etat.

L’opposition doit éviter de réagir face à un vide. Le temps qu’une frange de l’Opposition induise toute l’opposition en erreur est révolue ». Jusque-là, aucun groupe parlementaire de l’Opposition n’a embouché un son de cloche contraire. Visiblement, les opposants réservent une fin de non recevoir à une éventuelle invitation présidentielle pour un échange informel sur les questions cruciales de l’heure. Si initiative il y avait, elle est donc étouffée avant même qu’elle ne voie le jour.

AUCUNE REACTION DU BUREAU DE L’ASSEMBLEE NATIONALE

A l’Opposition, cette attitude se justifie : « On ne saurait en effet se comporter en républicain dans une non-République, bien pire, dans un pays qui est géré comme une latifundia  privée », renchérit l’UNC Sam Bokolombe. Quant au cadre de la MP contacté, il se défend en ces termes : « En l’absence d’une invitation formelle, ce débat est sans objet ».

Aussi curieux que cela puisse paraitre, les services d’Aubin Minaku, accusés d’entretenir la confusion autour de cette insolite invitation, restent aphones. Le mode opératoire en pareille circonstance est connu suivant les habitudes vécues. Or, tout se passe comme si les moyens modernes de communication n’avaient jamais existé. Les invitations écrites ne sont pas adressées aux députés. Ce sont des messages sur les portables qu’affectionne le bureau de l’assemblée nationale. Son caractère impersonnel et unique pour tout le monde aurait reçu l’assentiment du bureau dudit bureau.

Face à cette polémique qui implique le chef de l’Etat, Aubin Minaku aurait dû adopter une posture de transparence en mettant un terme à la rumeur. En laissant cette polémique prendre de l’ampleur dans un environnement politique assailli par des suspicions de toutes sortes, le président de la chambre basse du parlement entretiendrait indirectement le pourrissement au moment où chacun s’est engagé sur la voie de la recherche de la cohésion nationale. Au contraire, il devrait prendre son courage à deux mains et éclairer la religion de l’opinion.

En fait, s’il est prouvé que ces rencontres s’organisent oralement, il n’y a pas de honte à faire toute la lumière sur un éventuel raté. S’il n’y a jamais eu d’invitation ou d’initiative dans ce sens, pourquoi alors entretenir le suspense ? Dans un cas comme dans l’autre, la démocratie congolaise perd en éclat à cause des pitreries de ses principaux animateurs.

 

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