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Kasai Direct
28 novembre 2013

Tshisekedi-Mpwila : il n’y a pas match



L'ancien représentant de l'Udps au Benelux, Dr François Tshipamba Mpwila fait parler de lui depuis quelque temps. Lui et certains de ses compagnons ont produit un document coupe-gorge dont la quintessence les met en porte-à-faux avec la vision de la direction politique et la base au pays.

En un mot, Mpwila demande au Président Kabila de composer avec l'Udps pour gérer l'Etat et propose même la clé de répartition des responsabilités publiques. A Joseph Kabila, il laisse le poste de Président de la République tandis que la Primature avec certains ministères de souveraineté reviendraient à l'Udps avec comme Premier ministre son Président national, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba.

      A la chambre basse, l'Udps devra disposer d'un poste au Bureau. Le partage concerne aussi les provinces et le Portefeuille de l'Etat. Cette proposition de Tshipamba Mpwila, qui n'est pas endossée par la direction politique du parti, n'est ni plus ni moins que l'instauration d'une nouvelle transition qui serait dominée par les deux principales forces politiques du moment qui sont le Pprd, pour la Majorité et l'Udps pour l'Opposition.

      C'est le retour à la bipolarisation de la scène politique que les Congolais ont connue à l'époque du Zaïre du Maréchal Mobutu dans les années 90. Alors qu'à ce jour, la volonté des Congolais c'est d'avoir des dirigeants qui disposent du leadership nécessaire pour leur offrir des élections crédibles et incontestables, au cycle légal qui est de 5 ans. Pour François Tshipamba Mpwila qui, jusqu'hier, a continué à défendre son schéma, il s'agit de l'ascenseur à renvoyer à Tshisekedi Wa Mulumba pour tout ce qu'il a fait pour ce pays. Il revient à d'autres et non lui-même de faire cette proposition pour l'honorer.

      Pourtant, Mpwila, qui n'est pas un néophyte à l'Udps, sait très bien que sa proposition d'un Tshisekedi «Premier ministre de Kabila aujourd'hui» là où lui-même continue à se considérer comme le seul Président de la République élu, mais qui attend de récupérer son imperium, est perçue comme une injure au lider «Maximo», mieux un crime de lèse-majesté.

      Il est complètement en hiatus avec son leader. Il l'aura voulu. Bruno Mavungu, le secrétaire général de l'Udps est déjà monté au créneau et a lancé des anathèmes au groupe qui a initié cette réflexion qui n'engage aucunement le parti. La guerre est lancée. Mais entre les deux hommes, Tshisekedi et Mpwila, il n'y aura jamais match. Et pour cause. L'un pas très connu de la base de l'Udps tandis que l'autre, Tshisekedi est une icône sur la place politique.

      On n'affronte pas une icône. Le combat est inégal comme dans le récit biblique de David et Goliath. Mpwila a frappé à côté avec son schéma de transition qui ne dit pas son nom. Lui et son groupe de réflexion auraient fait œuvre pour réfléchir sur les options que doit courageusement lever l'Udps dans la perspective des élections de 2016.

MORT SUBITE


      Car le constat qui se dégage 24 mois après les élections contestées de 2011 est que malgré son annonce, Tshisekedi n'a toujours pas recouvré son imperium. Il ne lui reste plus que quelque 3 ans pour le faire. A ce jour, aucun indice ne vient étayer le fait que ce vœu serait concrétisé demain. D'où il faut être réaliste.

      Ce qui renvoie à une réalité qui veut que l'Udps ne peut se payer le luxe de se saborder comme en 2006 en se déclarant non partante pour les élections de 2016 ? Un tel boycott signerait net la mort subite du parti. C'est cela que le " Lider Maximo " doit éviter à tout prix, l'Udps ne lui appartenant pas.

      C'est là où Mpwila Tshipamba et son groupe de réflexion devraient dégager des pistes plutôt que de se limiter à élaborer un tableau de partage du gâteau avec Joseph Kabila, celui-là même dont ils continuent à contester la légitimité. Il n'y a que par une réflexion froide que l'Udps va répondre à une question que l'on peut légitimement se poser et qui est de connaître la durée du boycott des institutions.

      Logiquement, c'est une seule législature, celle qui est en cours, celle dont le parti conteste les résultats des élections d'un certain 28 novembre 2011. Il faudra aussi savoir comment l'Udps va s'y prendre lorsqu'elle reviendra dans la course en 2016 avec des scrutins qui seraient préparés par la CENI de Malumalu que l'on considère dans toute l'Opposition comme un sociétaire de la MP.? Quelles stratégies mettre en place pour un contrôle efficient par le parti de tout le processus de 2016 qui commence déjà dans cette législature. Par exemple toutes les opérations préélectorales.

      Alors qu’au même moment, l'Udps n'a aucun contact avec les institutions ne serait-ce que celles chargées des élections. S'il n'y a aucune collaboration, il lui serait difficile de mettre en place un dispositif permettant d'éviter à l'avenir la fatalité de se voir voler ses  voix.

      C'est là où François Tshipamba Mpwila et ses amis devraient briller. Eux ont préféré quémander la Primature pour Tshisekedi. Pour  quoi faire ? En a-t-il vraiment besoin ? Elevé déjà au niveau d'emblème, Tshisekedi ne peut redescendre du piédestal, entrer dans l'arène pour gérer. Il est dans la catégorie de Mandela, Ghandi…des  surhommes dont la mission n'est pas la gestion des affaires publiques. Il y a donc dichotomie entre l'Udps et son chef au sujet de la gestion institutionnelle. C'est cela que le parti qui en a vu d'autres se doit de lever.  

KANDOLO M.

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