Le M23 menace de « destruction immédiate » les hélicoptères survolant son « espace à très basse altitude »

Written by Angelo Mobateli/Lepotentiel

La rébellion du M23 menace au Nord-Kivu (Est de RD Congo) de « destruction immédiate et sans sommation » les hélicoptères qui survoleront son « espace à très basse altitude », à la suite de ce qu’il qualifie d’« actes de provocation ».

 « Ce mardi, deux hélicoptères peints aux couleurs blanches et portant la mention UN ont survolé, à très basse altitude, notre espace pendant plus de trois heures au départ du sud de la localité de Kibumba en passant par celles de Rugiri, Bukima, Runyoni, Ntamugenga pour sortir par Tongo », a indiqué son porte-parole Amani Kabasha dans un communiqué cité par Xinhua. 

Il a signalé qu’« un autre hélicoptère portant les mêmes indications a refait mercredi, le survol » du même « espace dans les mêmes conditions d'altitude ».

« Ils sont dès lors avertis qu'en cas de récidive, les instructions claires et sans équivoque de notre armée sont celles de s'assurer de la destruction immédiate et sans sommation de ces engins de la mort », a-t-il menacé.

La Monusco « nie avoir opéré de tels vols »

Le porte-parole du M23 a, cependant, dédouané la Monusco qui « nie avoir opéré de tels vols » aux jours et heures indiqués.

« Après vérification auprès de la haute hiérarchie de la Monusco, il s'est avéré que ces hélicoptères armés n'appartiennent pas à la Mission de l'ONU en RDC qui, quant à elle, nie avoir opéré de tels vols dans notre espace aux moments indiqués », a affirmé Amani Kabasha.

Selon le M23, ces « engins ennemis » - non autrement identifiés - auraient usé d’« un camouflage sous le label de l'ONU des pour tromper l'attention de l'armée du M23 en vue d'assurer la couverture des opérations militaires de reconnaissance, d'attaques surprises notamment ».

Pas d’intégration du M23 « dans son ensemble » dans les FARDC

L'envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs et la République démocratique du Congo Russ Feingold a affirmé vendredi 04 octobre 2013 qu’il n’est pas question d’intégrer le M23 « dans son ensemble » au sein des FARDC.

« Non, pas le M23 dans son ensemble. Certains peuvent réintégrer au cas par cas. Dans le passé, on a autorisé des groupes armés à réintégrer leurs unités, à garder leur organisation en tant qu’entité distincte sous contrôle des FARDC. C'est ce qui a permis au M23 de se créer », a-t-il déclaré dans un entretien à la Voix de l’Amérique.

S’agissant du fait qu’« il n’y a aucun signe d’un prochain accord à Kampala entre le gouvernement congolais et le M23 », il a rappelé la « pression » que fait son pays sur le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles.

« C’est déjà ce que nous faisons. Nous  avons été à Kampala et demandé exactement ce dont vous parlez. Suite à la réunion de la CIRGL, nous avons appelé à un accord de paix où le M23 cesse de fonctionner en tant que groupe illégal », a-t-il rassuré.

Espérant par ailleurs que « les discussions de Kampala vont aboutir », il a relevé que « l’Accord d’Addis-Abeba est plus global puisqu’il concerne tous les groupes armés ».