Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Kasai Direct
4 septembre 2013

Mary Robinson souffle le chaud et le froid

Elle ne semble pas du tout convaincre la grande opinion des Congolais. Car, apparemment, l'envoyée spéciale du secrétaire général de l'ONU dans les Grands Lacs souffle le chaud et le froid. Tantôt on la voit se réjouir d'une action militaire qui a réussi du côté de la Brigade d'intervention de la Monusco, tantôt elle donne l'impression de ne rien entendre de l'action militaire, privilégiant plutôt  une option politique. A quel jeu joue donc Mary Robinson ?

     Pourtant, entre les lignes, on sent nettement qu'elle est loin de soutenir l'option militaire préconisée par la résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations unies. Il s’agit au contraire, d’une version amorcée au départ par Kigali et reprise ensuite en cœur par la Communauté internationale dont le secrétaire général de l'ONU, au détriment de la résolution précitée. Depuis, c'est la seule partition qu'on fait entendre et qu'on tente d'imposer aux Congolais.

     On comprend pourquoi, lorsque Martin Klober, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en RDC et donc patron de la Monusco, céde  aux pressions de la population à Goma et ordonne à la Brigade de la d'entrer en action aux côtés des éléments des FARDC, Mary Robinson l'appelle à quatre reprises au téléphone pour le dissuader. Résultat, Klober s'est vite ravisé pour emboucher, à son tour, la même trompette que Mary Robinson : une solution politique et non militaire.

     Mais une fois à Goma, comme pour endormir la population, c'est la même Robinson qui indique : "On a déjà essayé avec une réponse militaire qui a réussi. Maintenant, il y a aussi une fenêtre pour une réponse politique ". Une prise de position qui fut mal accueillie dans l'opinion congolaise où l'on souhaite plutôt que les FARDC, appuyées par la brigade d'intervention de la Monusco, mettent fin militairement à la rébellion du M23. C'est ce que combat, fort malheureusement, Mary Robinson en sa qualité d'envoyée spéciale du secrétaire général de l'ONU dans les grands lacs.

     L'opinion congolaise demeure aussi sceptique lorsque Mary Robinson ironise en disant : " j'étais très contente qu'on ait soutenu les FARDC. Et je crois que maintenant s'il y a une autre attaque, on peut la repousser de manière beaucoup plus forte parce qu'on a maintenant acquis l'expérience d'un travail en équipe ". Car, on ne peut pas vouloir une chose et son contraire en même temps. Mary Robinson souffle le chaud et la froid en même temps. On l'aura compris. L'envoyée spéciale de Ban Ki-Moon soutient à fond l'option politique en donnant l'impression de se réjouir de l'action militaire menée par la Brigade. Pourtant, c'est elle qui s'est investie pour étouffer une option militaire qui aurait permis, si rien ne s'y était opposé, de mettre un terme à la dernière tentative du M23 soutenu par le Rwanda au Nord-Kivu. De là à conclure que des morts congolais demeurent encore loin d'ébranler la  foi de la Communauté internationale de jouer à l'équilibriste, le pas est vite franchi.

     Apparemment, plus ça va mal à l'Est de la RDC, mieux ça vaut pour certains au sein de la Communauté internationale. C'est de la sorte que tout sursaut d'orgueil des FARDC pour défendre l'intégrité du territoire du Congo pousse les tireurs des ficelles à décréter une trêve de minimiser l'action militaire au profit d'une option politique jugée plus rentable. Et c'est d'ailleurs le rôle que semble jouer Mary Robinson à temps et à contre-temps.

Marcellin MANDUAKILA

Publicité
Commentaires
Kasai Direct
Publicité

Enigme du kasai 30

A lire absolument

publicité 14

Présentation du livre Les contes du Congo

 

A lire
Derniers commentaires
Archives
Publicité