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Kasai Direct
9 août 2013

INSÉCURITÉ AU NORD-KIVU : LA SOCIÉTÉ CIVILE CHANGE DE CIBLE ET DEMANDE DES COMPTES AU GOUVERNEMENT

Written by Daphné Lemelin (Stagiaire Université Laval)
 Depuis Goma
Après avoir menacé la Monusco d’« actions de grande envergure » si elle n’élargissait pas la zone de sécurité de Goma-Saké aux territoires occupés par les groupes armés, la société civile du Nord-Kivu s’est rétractée, hier en point de presse à Goma, et a plutôt pointé la « position de faiblesse » de la stratégie gouvernementale congolaise comme responsable de l’insécurité qui perdure au Nord-Kivu.
« Nous pensons que la Monusco (…) est de bonne foi. Et elle voudrait faire quelque chose, si et seulement si, la permission lui est donnée par les autorités congolaises », a déclaré en point de presse Thomas d’Aquin Muiti, président de la Société civile du Nord-Kivu.
La semaine dernière, cette organisation avait lancé un ultimatum à la Brigade d’intervention pour qu’elle débute son action offensive,  sans quoi elle demandait à la population « de se désolidariser d’elle et de mener des actions de grande envergure devant la pousser à agir, si non, à plier bagage ».
La zone de sécurité établie par l’ONU la semaine dernière ne touche pour le moment qu’une vingtaine de kilomètres de l’axe Goma-Saké, à quelques dizaines de kilomètres des plus proches territoires occupés par le M23 et autres groupes armés. La Société civile décriait cette offensive qui ne répondait pas, selon eux, aux attentes de la population.
À la suite de plusieurs rencontres entre la Coordination de la Société civile et les forces onusiennes, M. Muiti a levé l’appel à manifester. Selon lui, la fin de l’ultimatum n’a jamais signifié un début automatique d’actions contre la Monusco et il s’agirait plutôt d’une « incompréhension » du message que l’organisation avait voulu lancé.
Thomas d’Aquin Muiti a tout de même demandé aux autorités congolaises « de relancer dans les 72 heures les actions militaires pour récupérer les zones sous contrôle rebelles et surtout Nyiragongo-Rutshuru ».
La Société civile a aussi réclamé l’ « arrêt officiel » des négociations de Kampala, arguant que « la Monusco attend la fin de Kampala pour frapper le M23 », soutenu selon lui par l’Ouganda et le Rwanda, parties prenantes des négociations.
Population « indignée »
Le président de la Société civile du Nord-Kivu a également appelé la population au calme, malgré son « indignation ». Un message qu’avait déjà transmis le lieutenant-colonel et porte-parole militaire de la force onusienne, Félix Prosper Basse,  en conférence de presse, mercredi.
« Il est très difficile de mettre sur la place publique, pour des raisons de sécurité opérationnelle, toutes les actions que la force de la Monusco dans son ensemble mène pour protéger les populations civiles et remplir son mandat », avait-il expliqué, soutenant que la population devait avoir confiance en la force.
Il a réitéré que la zone d’une vingtaine de kilomètres sur l’axe Goma-Saké était « une première étape dans toute la batterie des mesures qui vont être mises en chantier d’ici très bientôt », tout en soutenant que 24 armes avaient été saisies dans la zone onusienne depuis sa création ;  une preuve, selon lui, de son effectivité.
Vendredi dernier, des manifestants avaient jeté des pierres sur un convoi de la Monusco, afin de s’opposer à la zone de sécurité jugée trop étroite pour réellement s’attaquer aux groupes armés qui occupent l’Est du Congo.
La Société civile du Nord-Kivu a appelé hier la population de Goma à une « journée ville morte » mardi prochain, et donc l’arrêt de toutes activités, dans le but de faire pression sur le gouvernement.
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