Washington met en marche son plan B sur la RDC !

Le plan A consistait à soumettre les troupes de la SADC, qui doivent se déployer à l’Est du Congo, au contrôle de la Monusco. L’administration américaine a gagné la partie. La signature de l’Accord-cadre à Addis-Abeba le dimanche 24 février a justement pour but de formaliser la mise sous tutelle Onusienne des troupes de la SADC.

Les USA ont usé de tout leur poids au sein de la communauté internationale pour arracher cette clause. Ils étaient même décidés à l’imposer en cas de résistance continuelle des partenaires ayant posé problème le 28 janvier à Addis-Abeba, à l’instar de l’Afrique du Sud. Washington s’est donné tout ce mal, car le succès de son plan B dépendait exclusivement de la conclusion du premier plan.

Bras séculier

Le plan B, lui, vise à obtenir, des garanties politiques au sommet de l’Etat congolais en prévision du plan global stratégique américain arrêté sur la RDC. De ce point de vue, les pourparlers de Kampala apparaissent pour l’administration Obama comme capitales. Certes, Washington a placé sur la liste noire un certain nombre, non négligeable, des leaders à la fois, politiques et militaires du M23. Mais ce n’est pas tant que le pays de l’oncle Sam tient à voir ce mouvement disparaître en tant que philosophie d’approche. C’est dire en clair que les USA invitent Kigali à s’appuyer sur des relais crédibles et sans cursus entaché de crimes contre l’humanité. C’est le seul sens à donner à la position américaine sur le M23 et les sanctions retenues contre ce mouvement.
La preuve : à la tête d’un lobbying international sans précédent, les USA exercent une terrible pression sur les pourparlers de Kampala. La dernière descente des diplomates occidentaux auprès du médiateur ougandais dit tout sur cette pression exercée en très haut lieu.

Des sources crédibles indiquent qu’au même moment où Washington s’est impliqué pour la signature sans faille de l’Accord-cadre sur la RDC, il tient à voir les pourparlers de Kampala s’accélérer sur les questions sensibles de sorte à parvenir à un accord avant l’entrée en danse des troupes de la SADC.
Dans l’entendement de l’Afrique du Sud, de la Tanzanie et de l’Angola, l’entrée en action des troupes de la SADC devait s’opérer rapidement et ainsi vider les pourparlers de Kampala de tout leur sens. En décidant la longue et fastidieuse intégration de ces troupes à la Monusco, les USA ont ouvertement démontré qu’ils sont opposés à cette solution qui, tout bien considéré, désavantage totalement Paul Kagame et son système.

A la place, Washington soutient une solution globale qui va prendre en compte la donne militaire sur le terrain, mais aussi intégrer une solution politique globale en RDC. En s’appuyant tout naturellement sur les revendications du M23. Ainsi, les USA comptent faire d’une pierre deux coups : pacifier l’Est et arriver à tout le moins à obtenir des gardes fous politiques pour le reste du processus global décidé depuis les hautes sphères américaines. Processus dont, ne l’oublions jamais, le Rwanda reste le bras séculier sur le terrain.
LP