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Kasai Direct
18 décembre 2012

Congrès de la CIB : pour ne pas cracher sur les millions des morts Les avocats disent non au Rwanda !

Le Congrès de la Conférence Internationale des Barreaux de tradition juridique commune a ouvert ses travaux lundi 17 décembre à Kigali, au Rwanda, sans la participation tant souhaitée des avocats de la RDC. Cette absence, a été fort remarquée car le barreau du Rwanda et les autorités politiques de ce pays comptaient beaucoup sur la présence des Congolais afin de montrer à la face du monde que l’entente, la cohabitation et la coopération sous toutes ses formes existent entre les deux peuples car unis par d’innombrables traditions communes depuis des millénaires. Pour marquer d’un sceau particulier la tenue de ces assises, c’est le président rwandais Paul KAGAME en personne qui a non seulement présidé la cérémonie d’ouverture solennelle mais en plus il a instruit son gouvernement de prendre en charge tous les frais de séjour, d’hébergement, de transport, de santé, de location des salles, matériels didactiques pour tous les participants ainsi que d’autres charges que sollicitent une telle rencontre.

A l’unanimité le Conseil National dit non

Au lendemain de la réception de l’invitation lui adressée par le barreau du Rwanda, le Conseil National de l’Ordre des avocats de la RDC s’était réuni sous la présidence du bâtonnier national MBUY Mbiye Tanayi pour donner sa position à ce sujet. Après débats et délibérations, les membres du conseil national ont décidé à l’unanimité d’opposer une fin de non recevoir à cette invitation. En avançant comme motif principal que ce n’est pas au moment où des viols, des massacres, des déplacements massifs des congolais condamnés à l’errance et exposés aux maladies et intempéries, que des avocats congolais vont se rendre au pays accusé, preuves à l’appui, d’être le commanditaire de ces violations massives des droits de l’homme par le biais de son bras armé qu’est le M23, ont indiqué au Phare des membres ayant siégé lors de cette séance.

Paris à la rescousse de Kigali

Alerté, le barreau du Rwanda a alors recouru au siège social de cette conférence internationale des barreaux de tradition juridique commune (CIB) pour faire pression sur le conseil national des ordres des avocats de la RDC afin qu’il revienne sur sa décision. Le 2 décembre par une lettre adressée au bâtonnier national MBUY Mbiye, le bâtonnier Ahmed Salem BOUHOUBEYNI, président de la CIB, et contresignée par le secrétaire général et son adjoint, s’est permis de toucher la fibre sensible en rappelant que « le but de la CIB est, comme vous le savez, de promouvoir la Paix et la Primauté de l’Etat de Droit, en facilitant le dialogue et l’entraide entre les avocats du monde, entre confrères.

La CIB est, comme le disait avec force notre Ami, feu le bâtonnier Mario STASI, un « lieu » ; Lieu de parole et d’amitié, parfois également de confrontation, sans aucune obédience politique, confessionnelle, ethnique ou religieuse ».

Mais hélais ! Ces mots n’ont pas du tout ému les membres du conseil national des ordre des avocats de la RDC qui, réunis pour la seconde fois vendredi dernier, ont confirmé à l’unanimité la décision de ne pas autoriser un avocat du Congo à participer à ces travaux, sous peine des sanctions disciplinaires. Un membre de ce conseil national ne s’est pas empêché de rappeler que, portant invités, les journalistes du Rwanda et du Burundi, n’avaient pas fait le déplacement de Kinshasa en septembre dernier pour participer au congrès des Médias Francophones. Lequel avait connu, pendant quatre jours, la présence des journalistes provenant des quatre coins cardinaux de la Planète et entièrement pris en charge par le gouvernement de la RDC.

La position des responsables de la CIB est ambiguë car dans leur lettre du 2 décembre, ils estiment que « L’Est du Congo vit actuellement une période dramatique, et des familles sont dans le deuil et la souffrance. Mais il importe que l’avocat demeure, dans la tourmente, un socle permettant qu’une parole inspirée par le Droit et la Paix soit donnée ».

Comment peuvent-ils tenir des assises pareilles dans la capitale du pays qui est convaincu d’être le commanditaire des tous ces malheurs qui frappent la RDC ? Le gouvernement en exil de Charles De Gaule pouvait-il demander aux avocats de France de faire pareil en 1942 en se rendant à Berlin pour y serrer la main d’Adolf HITLER, a indiqué l’un des doyens de ce conseil national.

F.M.

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