Israël: incendie d’un immeuble abritant des immigrés africains
Un immeuble du centre de Jérusalem a été incendié dans la nuit de dimanche à lundi 4 juin. Un acte criminel visant les migrants africains qui dormaient à cet endroit. Le sinistre n’a fait que des blessés. Mais il est révélateur du climat de plus en plus tendu en Israël autour de la question des 60 000 Africains qui sont entrés illégalement dans le pays ces dernières années. Dimanche 3 juin, une directive est entrée en vigueur dans le pays. Elle prévoit jusqu'à trois ans d’emprisonnement pour les immigrés clandestins.
Avec notre correspondant à Jérusalem, Nicolas Falez
Le mois de mai a vu 2 031 migrants africains entrer clandestinement en Israël par sa frontière sud avec l’Egypte. Ils sont 8 634 depuis le début de l’année. Cet afflux préoccupe de plus en plus les autorités de l’Etat hébreu.
Le Ministère de l’Intérieur a donc annoncé l’entrée en vigueur d’une directive permettant d’emprisonner les clandestins interpellés après avoir franchi la frontière. Une annonce immédiatement critiquée par les associations de défense des droits de l’homme qui jugent la mesure « illégale, inhumaine et irréaliste ».
Interrogées par la presse israélienne, des sources au sein de l’autorité pénitentiaire doutent de la capacité des prisons du pays à accueillir chaque semaine des centaines de nouveaux clandestins.
Dans ce contexte, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a par ailleurs demandé au gouvernement d’accélérer le processus d’expulsion des migrants qui peuvent être reconduits dans leur pays d’origine.
Cela concerne les ressortissants sans-papier de Côte d’Ivoire, du Ghana, du Sud-Soudan et d’Ethiopie notamment. En revanche, les Soudanais et Erythréens qui constituent l’essentiel de la population des demandeurs d’asile en Israël ne sont pas expulsables, au regard de la situation dans leur pays d’origine.