Le Centre Carter condamne la répression de la Marche des Chrétiens.

Dans un communiqué daté du 16 février, le Centre Carter a resurgi sur la scène politique congolaise. En effet, après avoir donné le ton des missions d’observation internationales en publiant son rapport accablant sur les élections présidentielles et législatives du 28 novembre dernier, le Centre Carter « déplore la répression de la « Marche des Chrétiens » qui a eu lieu » ce jour en RDC.

En effet selon plusieurs témoins sur place une violente répression se serait abattue sur les marcheurs qui devaient “sans signes politiques”, mais avec “des rameaux, des chapelets, des croix, des Bibles ” commémorer les vingt ans de la mort des chrétiens réclamant la réouverture de la Conférence Nationale Souveraine fermée par le Premier Ministre d’époque Nguz Karl I Bond.

Malheureusement les cortèges formés ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène et selon La Libre Belgique, « des “kulunas” (voyous) avaient été recrutés pour tabasser les fidèles ; un collectif regroupant 11 organisations des droits de l’homme parmi les plus connues cite notamment le cas de St-Raphaël, à Limete, où “le judoka Munshi [...] de la Ligue des Jeunes du PPRD, le parti présidentiel, à la tête d’un groupe de jeunes armés de machettes, menaçait d’entrer dans l’enceinte pour s’attaquer aux chrétiens”. Selon une de nos sources, de s “kulunas” ont également envahi la parcelle de Saint-Augustin de Lemba munis d’armes blanches ; la police a ensuite empêché les chrétiens d’en sortir “pour leur sécurité” ».

Ce qui pousse le Centre Carter à rappeler au gouvernement congolais que « les arrestations de prêtres, sœurs religieuses et militants des droits humains à Kinshasa, ainsi que la fermeture de trois stations radios, mettent en danger le processus démocratique » alors que « les dirigeants de l’Eglise ont demandé à leurs paroissiens d’exprimer d’une manière pacifique leur mécontentement vis-à-vis du processus électoral récent. »

In fine, le Centre Carter demande à la RDC de « de revenir sur ces décisions en permettant la réouverture des radios qui ont été fermées et la libération des personnes arrêtées pour avoir exercé leurs droits démocratiques ».

Pour rappel, prévue de longue date par l’Eglise Catholique la marche des chrétiens du 16 février 2012 a connu une récupération politique de plusieurs partis dont l’UDPS et certains partis de l’opposition ce qui a poussé le Gouverneur de la Ville de Kinshasa, André Kimbuta a annuler cette dernière car selon lui le Conseil de l’apostolat des laïcs catholiques du Congo (CALCC), organisateur de cette manifestation, « n’aurait pas respecté la procédure légale”