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Kasai Direct
21 décembre 2011

Rdc : fraus omnia corrumpit

Par Dr René Malaba

Oui, les Romains ne croyaient pas si bien dire : ‘‘la fraude corrompt tout’’. J’ai failli intituler ce billet de la manière suivante : ‘‘Kabila, président de la Communauté internationale’’. Mais, j’ai décidé finalement de maintenir ce titre latin, car il m’a semblé qu’en ce moment, la maxime est particulièrement vraie pour le Congo, ex Zaïre, et qu’elle dit l’essentiel de mon propos. Mais, les racines de la fraude électorale du pouvoir en place à Kinshasa plongent profondément plus loin. La fraude semble vêtir le visage d’un complot international surréaliste. Tous, et en particulier cette Nébuleuse qu’on appelle Communauté internationale, semblent se liguer contre le peuple congolais. Du coup, les élections présidentielles de 2011 fournissent une explication claire au silence de la Nébuleuse internationale devant le génocide qui se poursuit en RDC et dont le bilan macabre est des plusieurs millions des morts.

Les élections en RDC ont eu lieu il y a trois semaines. Le perdant, Kabila Kanambe, a été proclamé vainqueur au grand dam du grand vainqueur, Tshisekedi. C’est vraiment le monde à l’envers ! Toutes les missions diplomatiques au Zaïre savent que ce n’est ni juste, ni vrai. Mais, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement occidental n’a pris une décision claire, non ambigu contre le hold up électoral au Congo. Des missions d’observation occidentales se sont contentées de relever les dysfonctionnements, les irrégularités et les erreurs qui ont jonché le processus d’élection en RDC. Et après le verdict de la Cour Suprême d’injustice de Kinshasa, les occidentaux se sont dit déçus. Mais, de qui se moque-t-on ? Non, il n’y a pas eu erreurs, irrégularités ou dysfonctionnements. Il y a eu fraude et ce n’était pas accidentel. Dès lors, ce n’est pas la même chose. Là où le bas blesse, c’est quand des observateurs, tout en disant que les élections n’ont pas été crédibles, ajoutent que ces fraudes massives ne remettent pas en cause l’ordre des candidats communiqué par la CENI. Qu’est-ce que cela veut dire ? Ont-ils seulement conscience de l’ampleur nationale de la fraude ? Comment ne voient-ils pas que la fraude change tout parce qu’elle corrompt tout ? Tout est fraude chez Kabila : nom, nationalité, élections. Je m’étonne de la cécité intellectuelle de nos chers observateurs qui ne demandent ni annulation du scrutin, ni recomptage des voix. D’ailleurs, s’ils l’avaient demandé, je ne l’aurais pas accepté. Leur verdict devrait être davantage plus sévère : un élève qui triche est carrément disqualifié de l’examen. C’était l’unique verdict que ces missions d’observation auraient dû rendre.

J’ai cru depuis longtemps que les démocraties occidentales reposaient sur certaines valeurs, notamment la condamnation de la tricherie, la fraude et sur la solidarité avec les peuples dont on se dit ami. Mais, quand il s’agit de la RDC, les règles de démocratie changent subitement. On fait éloge des antivaleurs au nom de l’appât du gain. Au nom du dieu Mammon, on tolère les génocides au Congo, les holds up électoraux, les pillages des ressources, la chosification des peuples. On préfère nouer le pacte avec le diable du moment qu’il permet d’avoir de l’argent et que tous ces antivaleurs se déroulent loin des ‘‘terres civilisées et démocratiques’’. Mais, c’était sans compter avec la diaspora congolaise disséminée à l’intérieur des ‘‘terres civilisées et démocratiques’’ qui a décidé d’importer le conflit en se l’appropriant dans son milieu de vie. Sa revendication  est simple : trancher avec l’indifférence coupable et délibérée de l’Occident et obtenir sa position claire et nette sur les conséquences de la fraude massive par Kabila Kanambe aux élections congolaises. C’est malheureux de compter les infiltrés casseurs qui n’honorent pas ce peuple dans sa revendication légitime. Que cela n’arrive plus. Ça décrédibilise une démarche si noble.

Parfois, on entend demander les preuves de la fraude orchestrée par ce type ! Il faut alors être vraiment de mauvaise foi pour ne pas avoir vu toutes ces images que les télés du monde et les réseaux sociaux sur Internet ont montrées et dites à propos des bourrages et de tentatives de bourrage des urnes ou alors habiter une autre planète pour exiger les preuves sur ce que tout le monde a vu et dénoncé, en particulier les candidats surpris avec des bulletins de vote ‘précochés’ Kabila en dehors des bureaux des votes, dans toutes les provinces, par les membres de la Majorité Présidentielle et les militaires à la solde de Kabila Kanambe. Pour quel bilan Kabila Kanambe devrait-il l’emporter ? A cause du rafistolage des quelques tronçons de route, non achevés d’ailleurs, à Kinshasa ? Soyons sérieux. Politiquement et éthiquement sérieux quand même.

Mais, puisque Kabila Kanambe a décidé de se maintenir au pouvoir par tous les moyens, c’est au peuple congolais de le défénestrer du pouvoir par tous les moyens. Avec ou sans la Nébuleuse internationale qui ne marche qu’avec son ventre. J’ai cru retenir cela du message de l’ambassadeur USA à Kinshasa, quand il a reçu les femmes congolaises qui campaient devant l’ambassade à Kinshasa. Depuis que le monde existe, c’est au peuple déterminé qu’est toujours revenu le dernier mot quelle que soit la terreur du chef dictateur et la complaisance de la Communauté internationale. Pinocchio, Marcos, Franco,… sont passés par là. Pourquoi pas au Congo Zaïre ? L’article 64 de l’actuelle Constitution nationale offre cette opportunité.

Quant aux Congolais collaborateurs de la répression du peuple, je voudrais paraphraser un prélat belge pour leur dire que la justice immanente est suspendue sur leurs têtes ; même leurs os attendront leur procès un jour. Je pense à Mende Omalanga, ce monsieur je sais tout sur tout et presque tout sur rien, à Ngoy Mulunda qui a besoin d’une forte prière de délivrance sur lui pour qu’il apprenne au moins à mentir proprement, à Boshab Mabunj, ce pseudo intellectuel de professeur qui fait notre honte en tant que cadres universitaires, à Kalombo Francis, cette espèce de kuluna en cravate et exécuteur de basses besognes, à Tshala Mwana, objet de distraction concupiscente de la Présidence zaïroise, à Tshibanda Raymond, le meilleur parmi les architectes des malheurs des Congolais, … S’ils avaient mis leur malice au service du pays, nous aurions certainement fait un pas en avant. Le pays ne serait pas classé 187è sur 187 pays les plus pauvres de la planète. Sachez, sieurs et dame, que chaque chose a un début et une fin ; il y a un temps pour tout, comme dirait l’Ecclésiaste. Je comprends que vous devez justifier votre gagne-pain. Mais, ne pouvez-vous pas, pour une fraction de seconde seulement, cesser de regarder votre nombril pour voir la majorité de la population qui broie du noir en cette période des fêtes de fin d'année ? Je vous renvoie à votre conscience si vous en avez encore une.

Que Dieu l’Emmanuel vienne élire son domicile parmi le peuple qui marche vers sa libération et que la paix règne au Congo Zaïre.

A. Dr. René Malaba

 

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