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Kasai Direct
4 décembre 2011

Processus électoral en RDC : La fraude électorale à ciel ouvert

 


Mwamba Tshibangu

 

De qui se moque-t-on pourrions-nous nous demander à l’issue des élections que la CENI vient de tenir ? Il y avait bien avant l’organisation de ce scrutin des sceptiques qui ne voulaient point entendre parler d’élections. Pour eux, c’était peine perdue tant, les organisateurs allaient coûte que coûte tricher. Il fallait contrarier cette prise de position. Il ne fallait pas laisser le terrain libre aux tenants de l’actuel pouvoir, lesquels, en cas de boycott auraient jubiler et poursuivre « leurs œuvres » sans s’en inquiéter outre mesure.

La décision d’aller en élection était la bonne. Il fallait en découdre avec ces faux chantres de la démocratie. Il fallait que le peuple souverain participe aux élections et dicte sa volonté. Point de regret sur la participation aux échéances électorales. Bien sûr il fallait compter avec les martyrs en plus car l’on savait que la victoire du peuple n’allait pas s’arracher sans sacrifices. On aurait voulu s’en épargner, mais hélas !

Nous avons vu le spectacle désolant d’un pouvoir aux abois qui a séquestré l’un des candidats à la présidence pendant plus de 8 heures, le privant ainsi de conclure sa campagne. Le comportement indigne des dirigeants au pouvoir a été accompagné d’actes de violence qui ont fait plus d’une cinquantaine de morts.

Durant tout le long du processus, nous avons vu Ngoy Mulunda, le président de la CENI, proclamer sa bonne foi et vociférer le plus qu’il pouvait que les élections se dérouleront en bonne et due forme. Que la CENI était prête à garantir la neutralité et qu’elle proclamerait le vainqueur tout candidat qui aura eu la faveur du peuple. En déclamant tout cela, Ngoy Mulunda a nié l’existence des tricheries même quand les preuves étaient exhibées.

Nous n’allons pas revenir sur tout ce que l’opposition avait dénoncé. Nous allons nous attarder sur le déroulement des élections qui ont eu lieu à la date prévue. La cacophonie était généralisée, c’est le cas de le dire. Les listes électorales sans noms des les électeurs pourtant enrôlés. Les bureaux de vote inexistants. Les urnes déjà bourrées avec le nom de Kabila coché trouvées par les électeurs dans différents endroits quelques jours avant les élections et le jour même des élections. Les témoins affectés dans des bureaux chassés de force par les éléments de l’ordre pour favoriser la fraude. Tout cela fait un peu trop. Et tout cela fait désordre et discrédite naturellement les organisateurs et le principal commanditaire de ces fraudes massives opérées à ciel ouvert qui est Kabila lui-même.

La conclusion qu’on peut tirer du déroulement des élections dans plusieurs coins du pays est qu’il s’est agi d’une cabale montée à l’avance. D’une machination ayant pour finalité de frauder à tous les niveaux les élections. La CENI a manqué d’intelligence pour orchestrer sa fraude. Ngoy Mulunda a minimisé la volonté du peuple souverain de veiller à ce que, cette fois-ci, les résultats des scrutins ne lui soient pas volés. Ngoy Mulunda et ses complices – ce dossier sera ouvert après les élections pour poursuivre tous ceux qui étaient trempés dans la tricherie – n’ont pas tenu compte de la forte volonté de changement qui habite le peuple congolais.

Ils ont été pris, tour à tour, la main dans le sac comme des misérables qui ne savaient même pas comment dissimuler leurs butins.

Nous n’avons vécu qu’une étape des élections qui ne sont même pas encore terminées au moment où nous couchons ces lignes. Il reste d’autres étapes à venir, le dépouillement des votes, la signature des procès verbaux, la compilation et la centralisation des résultats et enfin la proclamation. Bien des choses pourraient encore se passer et des stratagèmes malicieux mis en place pour continuer à tricher.

Toutefois, les gens de la CENI doivent se rendre à l’évidence que leur plan ne passera pas. Kabila qui veut par la fraude se maintenir au pouvoir doit se préparer à massacrer tout le peuple pour réaliser son but. L’enjeu en question n’est pas, comme il semble le croire, seulement le pouvoir. Mais, c’est plutôt la gestion du pouvoir. Il est au pouvoir où il trône depuis bientôt 11 ans mais il n’a pas su le capitaliser pour en tirer profit le moment venu. Lui et son gouvernement ont tenu en marge de leur préoccupation le bien-être du peuple. Il a clamé sans vergogne que son bilan était positif avec la réalisation des cinq chantiers. S’ils étaient sûrs d’avoir bien semé lors de la législature qui se termine, ils devaient s’attendre à une moisson fructueuse. Tel n’est pas le cas.

La fraude en elle-même, n’explique-t-elle pas qu’ils sont conscients de leurs insuffisances ? Ceci prouve qu’ils savaient à l’avance que le peuple ne pouvait les reconduire. Ce faisant, il est temps qu’ils acceptent et assument leur sort. Ils ont été fainéants. Ils ont mis en place un processus électoral qui a montré des failles monstrueuses. Le processus a été entaché de bout en bout d’irrégularités, des fraudes massives, des tentatives d’intimidation, des menaces, des tueries pour engendrer un climat de terreur. Avec tous ces faits et méfaits très graves sur le plan légal et éthique, ils se sont d’avance disqualifiés.

En dépit tout, leur machination n’empêchera au peuple congolais de réaliser son rêve de porter au pouvoir une autre classe dirigeante. Ngoy Mulunda et sa bande de tricheurs ne peuvent continuer de se moquer indéfiniment du peuple congolais. Avec les élections, le peuple souverain a tranché. Accepter cette volonté exprimée à travers les urnes est une exigence : morale, éthique, politique. Le Congo a tant pleuré ses fils pour envisager un autre scénario.

Mwamba Tshibangu

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Commentaires
H
Voici ma suggestion pour l'intérêt suprême de la nation afin d éviter les schémas ivoirien, égyptien ou tunisien que d'aucuns évoquent. <br /> Je propose à la rédaction de Okapi de soumettre ceci dans la rubrique "sondages" et si ça passe, la proposer à la Ceni :<br /> <br /> 1° Que la Ceni arrête les publications des résultats partiels<br /> 2° Qu'elle recule de quelques jours la date du 6 décembre<br /> 3° Qu'elle réunisse des membres des bureaux de compilation des 11 candidats présidentiels et des observateurs neutres, nationaux et internationaux<br /> 4° Que chaque groupe soit muni de ses PV, et que tous ensemble, sous la supervision de la Ceni, ils traitent les résultats bureau par bureau, province par province, tous PV signés sur table. Les PV litigieux devraient être rejetés par tous.<br /> 5°Enfin, qu'ensemble, ils calculent mathématiquement -et non politiquement- les résultats et les communiquent au peuple.<br /> <br /> Je suis sûr à 100% que ceci mettrait tout le monde d'accord et éviterait tout conflit post-électoral.
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