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Kasai Direct
22 novembre 2011

Coïncidence politique: Benoît XVI s’invite dans la campagne électorale

 



Les croyants affirment souvent que Dieu se manifeste en nous de plusieurs manières. Il s’adresse à nous par ses prophètes pour que son message soit entendu. Malheur à ceux qui n’y croient pas. Depuis le Bénin où il venait de séjourner, le Pape s’est adressé à toute l’Afrique. Il a interpellé toute la classe politique africaine, prédit la fin des « régimes politiques injustes » avant d’inviter l’Eglise catholique à « s’impliquer dans la vie sociale et politique de leurs pays ». Un véritable « message révolutionnaire ».

Le Pape Benoît XVI s’est adressé à l’Afrique, à toute l’Afrique, depuis Bénin, où il vient de séjourner. A l’image de Barack Obama, président des Etats-Unis qui s’est adressé à l’Afrique à partir du Ghana, à Accra, Benoît XVI a également choisi l’Afrique de l’Ouest pour s’adresser à l’Afrique.

Fait du hasard ? Non. Tout simplement parce que l’Afrique de l’Ouest a été le détonateur du processus de démocratisation en Afrique, avec le phénomène « Conférence nationale souveraine ». Tandis que Accra, capitale du Ghana, est le symbole de « l’alternance réussie » en Afrique. Donc, il n’y a rien de hasard pour que le Pape « réussisse » son coup, au moment où la République démocratique du Congo est à un tournant déterminant de son existence.

Ce qui est vrai avec l’organisation des élections 2011. Un message du Pape qui intervient à sept jours du scrutin et que son message touche effectivement à la tenue de ces élections. Comme si le Pape s’invitait dans cette campagne électorale dans le but d’apporter cette touche qui manque. Cette touche qui souligne, une fois de plus, les véritables enjeux de ces élections, la vision en matière de gouvernance politique, les aspirations de tout peuple africain, particulièrement du peuple congolais et le rôle actif que doit jouer l’ Eglise catholique.

Un message « révolutionnaire » du Pape pour briser le « mythe de la peur », dénoncer à haute voix l’injustice, et enfin, combattre l’apathie de l’Eglise catholique face à cette injustice, à ces mensonges, à ces mépris, à ces violences qui conduisent tous à la misère et à la mort, du peuple congolais, des peuples d’Afrique.

L’avertissement du Pape

Message révolutionnaire qui sonne fort comme un avertissement. Benoît XVI n’a pas mâché ses mots à l’endroit des dirigeants irresponsables, des tyrans et dictateurs de l’Afrique. « Ils ne pourraient plus éviter désormais la revendication légitime des peuples pour une gouvernance limpide », a dit le Pape. Le « Printemps arabe » a-t-il inspiré le Pape ? Le contraire surprendrait tant cette mutation politique en marche dans cette partie du globe demeure incontestablement une question d’actualité qui touche tous les peuples du monde.

Sa Sainteté le Pape Benoît XVI va en profondeur dans son interpellation, dans sa réflexion d’une « Afrique, terre d’espérance ». Il brandit l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de certains régimes : « Tous les régimes politiques injustes étant désormais menacés et que les responsables en place devaient partout accompagner cette espérance ». Serait-ce l’hallali ?

Le « programme électoral » du Pape

Le discours papal depuis Cotonou s’invite dans la campagne électorale en République démocratique du Congo. Un programme qui colle à la peau des préoccupations congolaises pour bâtir un Congo nouveau. Le Pape apporte ainsi sa contribution au « programme électoral » en RDC en des termes très éloquents : « La personne humaine aspire à la liberté. Elle veut vivre dignement, elle veut de bonnes écoles et de la nourriture pour les enfants, des hôpitaux dignes pour soigner des malades ; elle veut être respectée ; elle veut une gouvernance limpide qui ne confonde pas l’intérêt privé avec l’intérêt général, et plus que tout, elle veut la paix et la justice. En ce moment, il y a trop de scandales et d’injustices, trop de corruption et d’avidité, trop de mépris et de mensonges, trop de violences qui conduisent à la misère et à la mort. Chaque peuple veut comprendre les choix politiques et économiques qui sont faits en son nom. Il saisit la manipulation et sa revanche est parfois violente. Il veut participer à la bonne gouvernance ». Qui a dit mieux pendant la campagne électorale ?

L’activisme de l’Eglise catholique

Les peuples d’Afrique sont-ils en danger ? Le Pape en est convaincu. « Lorsque je dis que l’Afrique est le continent de l’espérance, je ne fais pas de la rhétorique facile. Mais j’exprime une conviction personnelle qui est également celle l’Eglise. Cette conviction, c’est le refus des préjugés sur l’Afrique nés d’une vision négative issue d’une analyse chagrine qui ne retient que ce qui ne va pas. Ou qui sur le ton sentencieux du moralisateur ou de l’expert finissent par imposer leurs conclusions et surtout peu de solutions adaptées.

Je dénonce cette autre dérive d’analyser les réalités africaines comme celui qui ne voit en elle qu’un énorme réservoir énergétique, minéral, agricole et humain facilement exploitable pour des intérêts peu nobles. Ce sont de visions réductrices qui aboutissent à une chosification peu convenable de l’Afrique…Je demande aux catholiques de s’impliquer dans la vie sociale et politique de leurs pays ». Un appel à l’activisme pour combattre de l’apathie afin d’aller effectivement au secours des peuples, à l’assistance des personnes en danger.

L’attitude de l’Eglise catholique de la RDC doit être comprise sous cet angle. L’appel à une « République de valeurs » s’inscrit dans le même contexte. La désignation de 3.000 observateurs pour surveiller les élections en ce qui concerne le réseau catholique et la publication de résultats des urnes pour rejoindre l’action de la Ceni relève de cet activisme de l’Eglise catholique.

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