Udps-Pprd : Monsengwo dit non à la violence !

On va déposer la candidature de Tshisekedi. Puis, au retour, on se bat devant le siège Interfédéral du PPRD. Quelques heures plus tard, alors que les gens dormaient, vers les petites heures de mardi 6 septembre, voici une surprise.

Deux coups, pour une à deux flammes. Le siège de l’Udps attaqué se retrouve partiellement brûlé. Tandis que celui de la RLTV est totalement pulvérisé. En un petit temps, ces scènes indicibles ne pouvaient guère laisser les hommes de Dieu indifférents. Voilà pourquoi Laurent Monsengwo Pasinya a sorti toutes ses griffes hier, au centre Lindonge, vers le début de l’avenue Université, non loin de l’Université catholique, juste derrière St Raphaël. Le Cardinal a, au fait, condamné l’infamie et l’intolérance. Il a appelé, en effet, le peuple congolais à s’abstenir de suivre certains hommes politiques, dans leur fatuité. Aussi, le pouvoir pour le pouvoir est-il du ressort d’une époque révolue. Tout comme la violence appelle la violence. Puisque personne n’en a ni la compétence exclusive, ni la marque déposée. Autant dire qu’il faut arrêter avec la blague ! La vie humaine est sacrée. Chacun se doit de la respecter. Laurent Monsengwo l’a si bien rappelé, en des termes propres et simples, devant un public constitué des professionnels des médias parmi ceux qui sont les plus lus à Kinshasa. La Prospérité, dans sa dextérité, était là.

L’appel de Laurent Monsengwo procède, après tout, de la volonté d’épargner à la RD. Congo, des effets pernicieux d’une guerre anodine. Dans les faits, c’est apparemment une véritable bataille des tranchées qui s’est déclarée implicitement entre l’Udps et le Pprd, les principaux partis politiques de la majorité et de l’opposition. Depuis lundi 5 septembre dernier, la ville de Kinshasa est devenue le théâtre de scènes de violences. Siège national de l’Udps, principal parti de l’opposition, à la hauteur de la 10ème Rue, Limeté mis à feu, Bureau interfédéral du PPRD, parti au pouvoir, sur Sendwe cannibalisé et les stations de la RLTV, une télévision locale proche de l’opposition et de la RTNC/ Bukavu plastiquées. Tel est le décor planté à la veille des scrutins de novembre prochain, en RD. Congo. Et, comme si cela ne suffisait pas, à Paris, le premier niveau de l’Ambassade de la RDC en France, a été, lui aussi, mis à feu par des individus non autrement identifiés. Face à cette situation qui tend à conduire le pays vers une guerre civile, le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, Archevêque de Kinshasa, a brisé son silence. Il a, à cet effet, animé hier, mercredi 7 septembre 2011, une conférence de presse au Centre Pastoral Lindonge à Limeté. Devant les sorciers de la caméra et chevaliers de la plume, le Cardinal n’est pas allé par le dos de la cuillère, pour condamner vigoureusement ces actes qui, selon lui, tendent à provoquer l’escalade de la violence dans le pays et à détourner l’attention des citoyens des vrais problèmes qui attendent des solutions rapides. Sans détour, Laurent Cardinal Monsengwo a exprimé à la presse son désarroi de voir la nation congolaise s’engager dans une voie de violence. Des actes posés par les militants de certains partis politiques, a-t-il martelé, sont susceptibles de perturber inutilement la paix sociale et de dérailler le processus électoral en cours. Eviter des provocations inutiles ! Analysant minutieusement les actes perpétrés par les militants de ces deux partis politiques, depuis le début de cette semaine, le Berger de l’Eglise catholique romaine a démontré que chacun d’eux a cédé à des provocations inutiles qui ont conduit à des dégâts matériels et perte en vies humaines du côté de la 10ème Rue Limeté.

Conscient de ce que court la nation congolaise, le Cardinal a invité les uns et les autres à garder le sang-froid mais surtout, à éviter des provocations inutiles. Cet appel est aussi adressé aux forces de l’ordre que Laurent Monsengwo sensibilise, pour éviter le recours à la force face à une population non armée. A tous, il appelle à faire preuve de calme et de retenue. Les élections ne sont une rixe « Les élections ne sont ni une rixe, ni une guerre dont il faut affûter les armes, mais une opération citoyenne », a fait savoir le Cardinal Monsengwo Pasinya. Pour le clergé, la mise à feu des sièges des différents partis politiques par les adversaires politiques n’a pas sa raison d’être. Rappelant la finalité des élections, le Cardinal souligne qu’elles sont une opération citoyenne où les nationaux choisissent leurs mandataires sur la base d’un programme de nature à relever et/ou à développer le pays. 

Laetitia Mbuyi

Déclaration du Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya face à la situation présente

Ces derniers jours, notamment ce lundi 05 septembre 2011, se sont déroulés des événements susceptibles de perturber inutilement la paix sociale et le processus électoral, que tout le monde souhaite démocratique, transparent et apaisé. En effet, des militants de certains partis politiques ont mis le feu aux sièges d’autres partis et à celui d’une radio locale. Il ne fait pas de doute que ce sont là des actes capables de provoquer l’escalade dans le pays et de détourner l’attention des citoyens des vrais problèmes qui attendent des solutions rapides. Voilà pourquoi, nous condamnons vigoureusement de tels actes. Nous invitons les uns et les autres, de même que les forces de l’ordre, à garder le sang-froid, à éviter des provocations inutiles et à faire preuve de calme et de retenue. Les élections ne sont pas une rixe, ni une guerre dont il faut affûter les armes, mais une opération citoyenne, où les nationaux choisissent leurs mandataires sur la base d’un programme, qui soit de nature à relever et à développer le pays.

Fait à Kinshasa, le 6 septembre 2011

Le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya