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13 juin 2011

Gel des dépenses prioritaires de l’Etat: Le complot

Par  Le Potentiel

Le gouvernement a pris la mauvaise décision de geler certaines dépenses contraignantes telles que les rémunérations des fonctionnaires de l’Etat, des militaires et des policiers. Pire, dans certains secteurs de la vie nationale (énergie, enseignement, transports, etc.), l’Etat a démissionné de ses fonctions régaliennes. Tout est fait pour compliquer l’organisation des élections, ouvrant la voie à une nouvelle transition. Le mode opératoire choisi, consistant à asphyxier l’Etat et pousser à un soulèvement populaire, est ni plus ni moins un complot.

Sur papier, les finances publiques paraissent au vert. Mais, dans la réalité, c’est autre chose. Pour preuve, jusqu’au 18 mai 2011, il était renseigné un solde négatif de plus de 15 milliards FC dans les caisses – solde sans appui budgétaire ni recettes de participations. Pourtant, la grande masse de fonctionnaires (administration publique, FARDC et PNC) qui émarge du budget de l’Etat sont restés impayés à cette date. Les condensés statistiques de la Banque centrale du Congo en font foi.

Ces chiffres sont certes provisoires, mais ils ont l’avantage de donner une idée sur les priorités de l’Etat en matière de finances. Ainsi, à la date du 18 mai 2011, rien n’avait débloqué comme rémunérations des militaires des Forces armées de la RDC (FARDC). Même cas de figure pour la Police nationale congolaise (PNC) où aucun rond n’avait été, à cette date, affecté à la rémunération de ce corps de maintien de l’ordre. Quant à la rubrique « Autres » d’où émargent probablement les fonctionnaires de l’Etat et personnel des institutions pris en charge par le budget de l’Etat, à peine 8.538.957.898,94 Fc avait été débloqué à cette date.

Si l’Etat ne sait pas s’occuper de ses fonctionnaires, des militaires et policiers chargés du maintien de l’ordre et de la sécurité, il en est de même pour le secteur privé qui passe pour le parent pauvre du budget de l’Etat. Dans la rubrique « Dette publique », c’est la dette extérieure qui passe pour la priorité du Gouvernement au détriment de la dette intérieure qui, à la date du 18 mai, n’a bénéficié d’aucun crédit de l’Etat contre 1.873.787.604,89 Fc sortis du Trésor pour le compte de la dette extérieure.

LE PARADOXE

Il faut craindre un embrasement sur le front social. Qu’est-ce qui se passe donc ? Personne ne s’explique cette situation, apparemment paradoxale, surtout lorsque le Gouvernement accumule des satisfécits de la part des partenaires extérieurs, dont le Fonds monétaire international. Nombre d’observateurs sont d’avis qu’il y a quelque chose qui se prépare derrière ce calme apparent. Calme qui précède une tempête. Aussi d’aucuns supputent-ils un complot qui vise à soulever les masses de fonctionnaires, avoir comme conséquences d’exacerber les tensions sociales à l’approche des élections. Ce qui, logiquement, devait rendre difficile la tenue du scrutin dans le délai prévu par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

certains milieux politiques, il est fait état de la défense de la thèse relative à une nouvelle transition. Le mode opératoire est connu. Mais, au niveau du gouvernement, on fait semblant d’ignorer le problème. Y aurait-il des complicités internes à tous les niveaux ? C’est fort probable. Pour preuve, le gel systématique des dépenses contraignantes. Même au niveau des régies financières, des signes d’asphyxie dans la mobilisation des recettes sont de plus en plus perceptibles. La thèse du complot d’Etat partirait aussi de ce décret du Premier ministre datant de janvier 2011. Un décret jugé suicidaire pour les finances de l’Etat. Dans sa lettre et dans son esprit - le Premier ministre légalise la fraude dans les régies financières. Comment dès lors exiger des régies financières plus de mobilisation lorsque le gouvernement, par l’entremise de son chef, légalise la fraude et la corruption, excluant le ministère public de la chaine de répression.

C’est fait à dessein, notent certains observateurs avertis. « Tout est fait pour asphyxier l’Etat, le rendre incapable de faire face à ces charges publiques, dont la paie des fonctionnaires. On espère ainsi créer des tensions sociales, soulever notamment les fonctionnaires, les militaires et autres policiers. Ainsi, on va se trouver dans l’impossibilité d’organiser les élections dans le délai. La voie sera alors ouverte pour des négociations en vue d’une nouvelle transition », commentait sous le sceau de l’anonymat un analyste, très enclin aux réalités politiques congolaises.

Des sources très au fait des opérations financières, rapportent que jusqu’à une date récente, le budget de l’Etat pour l’exercice tarde à être exécuté. Bref, l’Etat fonctionnerait à un rythme exceptionnel, sous un calme apparent. Or, il suffit d’une étincelle pour embraser la maison RDC, confirment ces sources. La faute, estiment-elles, revient au gouvernement qui souffle le chaud et le froid, là où il se devait d’agir en urgence pour éviter que le front social en ébullition.

LE FEU COUVE

L’on est bien en face d’un danger. Même si l’on ne sait pas encore prédire le pire, tous les éléments du puzzle sont bel et bien en train de se mettre en place. Il y a un big-bang à l’horizon, un phénomène qui aura la grande conséquence de faire planer l’incertitude sur le processus électoral.

Outre les finances de l’Etat, d’autres situations corroborent cette thèse. Que se passe-t-il par exemple à la Société nationale d’électricité (Snel) ? Elle est incapable aujourd’hui d’offrir un service de qualité à ses abonnés, malgré toutes les réformes initiées au niveau des ministères du Portefeuille et de l’Energie pour en accroitre la performance. Même constat dans le secteur de l’eau où la majeure partie de la population congolaise n’a toujours pas accès à l’eau potable. Et que dire encore du secteur des transports où l’Etat a presque démissionné livrant ses citoyens aux caprices des transporteurs privés. Depuis le samedi 11 juin 2011, les prix du carburant à la pompe ont été revus à la hausse, soit 1.220 Fc pour l’essence et 1.215 Fc pour le gasoil.

Un réajustement des prix des transports en commun pourrait intervenir incessamment. Il s’ensuivra un effet d’entrainement, d’autant que le coût de transport pèse énormément les prix des biens et services. Pas de surprise si jamais ces prix prenaient l’ascenseur. Le feu couve.

Malheureusement, personne au sein du gouvernement ne s’en émeut. Or, il y a lieu de parer au plus pressé avant que la situation ne dégénère. Toute cette atonie légitime bien la thèse d’un complot. Il y a certainement quelque part des gens qui aimeraient que le pays s’embrase. Aussi, auront-ils la facilité de faire passer la thèse d’une nouvelle transition devant l’impossibilité de tenir les élections dans un environnement troublé.

pas payer les militaires, les policiers et les fonctionnaires de l’Etat revient à exposer le pays à un grand danger. Car, il suffit d’une moindre étincelle pour que tout l’édifice s’effondre.

Il faut éviter à ce que le pays ne débouche sur le chaos. Il ne sera nullement dans l’avantage de la RDC en créant de manière artificielle des conditions pour rendre de plus en plus hypothétique la tenue des élections dans le délai. Le gouvernement a intérêt à se ressaisir pour ne pas donner champ à ceux qui prédisent le chaos pour brandir enfin l’option d’un report des élections et d’un gouvernement d’union nationale.

Le peuple, qui s’est investi dans le processus électoral, n’a pas besoin de tous ces scenarii. Il a déjà choisi sa voie : les urnes pour se doter de nouveaux dirigeants des institutions en cette année 2011.

 

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