L’opposition congolaise: Il y a de l’énervement dans l’air

L’annonce de la candidature de Vital Kamerhe, en plus de celle de Tshisekedi,  provoque de l’énervement au sein de l’opposition et redonne du tonus au MP qui risque de l’emporter en novembre 2011.

Comme il fallait s’y attendre, devant le manque de consensus entre différents représentants des partis politiques de l’opposition tant formelle qu’informelle, le président national de l’UNC, Vital Kamerhe a annoncé sa candidature aux élections présidentielles de novembre 2011. Du coup, cette annonce de candidature lui a attiré la colère des « résistants » qui ont failli le lyncher lors de la présentation de son livre, le 21 mai 2011 à Montréal, au Canada.

Au vu de la tension qui monte au sein de la diaspora congolaise, beaucoup craignent d’ores et déjà une guerre des partis d’opposition à partir de la diaspora. Si la candidature de Jean-Pierre Bemba se confirme, trois grands partis se rangeront en ordre de bataille contre le candidat du MP, le président sortant Joseph Kabila :

Il y aura d’abord Etienne Tshisekedi, candidat de l’UDPS., combattant de première heure. Beaucoup le présentent comme le père de la démocratie et le Mandela de la RDC. Le côté faible de sa candidature serait son intransigeance et son âge avancé.

Ensuite, vient Vital Kamerhe. Un jeune dynamique et très intelligent. Bien qu’étant artisan de l’élection du président sortant et un ancien du PPRD dont il fut secrétaire général, il a eu le courage de dénoncer les accords secrets de Kabila avec Kagame pour traquer les FDLR à l’Est du Congo sans en avoir informé le parlement et le sénat. Ce qui lui a coûté son poste du président de l’Assemblée Nationale. Il est vu par beaucoup comme souple et rassembleur. Son côté faible serait sa nationalité congolaise douteuse. En effet, certains Congolais croient qu’il serait bien Rwandais.

La troisième candidature éventuelle serait celle de Jean-Pierre Bemba, président national du MLC. Sorti deuxième des élections de 2006, Il aurait beaucoup de chance dans les élections prochaines, si seulement il était libre !

Comme on peut le remarquer, aucun candidat ne peut prétendre, à lui seul, battre le candidat sortant du MP.  Le souhait d’une candidature unique, qui semblait logique et pertinent pour être sûr de battre le président sortant dans ces élections organisées à un seul tour, s’éloigne.   De l’avis de plusieurs analystes, le candidat du MP qui avait peur d’affronter un candidat unique de l’opposition ne peut que se frotter les mains. Car, il va les engloutir les uns après les autres comme on l’a déjà vu sous d’autres cieux, au Togo et au Gabon. Alors, nos fameux « résistants » agresseurs n’auront que des yeux pour pleurer parce que la deuxième Tunisie n’aura même pas lieu au Congo.

Lumbamba Kanyiki