Déception

À Shimata Bakajika Tshinanga, mon ami d’enfance

Cher ami,

À travers ce poème, je viens me décharger de l'agréable devoir de répondre favorablement aux recommandations d'un ami que tu es sur un thème dont nous avons longuement parlé ce dernier temps. Je t'en aurais réservé la primeur de la lecture, mais souffre de le découvrir au même moment que mes lecteurs. Qu'importe! Il est à toi; je te le dédie. Bonne lecture!

Sur le chemin désert de cette vie morne
Mon coeur solitaire ayant quitté tous les miens
Frères de sang, amis d’autres fois
errait ici et là, sans savoir où il allait

Je croisai au bord d’un lac paisible
Des gens que je croyais être frères
J’ ouvris mon coeur; ils me tendirent leurs bras
Nous nous regardâmes dans l’eau du lac paisible:
Des visages sereins pleins de jeunesse et de gaieté.
Bientôt sur le lac paisible, une tempête souffla
Les vagues en accordéon sur le lac en colère
brouillèrent nos visages pleins de jeunesse et de gaieté
Et moi, toujours incliné, attendais que la tempête passât.
Et lorsque les éléments en furie se calmèrent
Je me retrouvais toujours incliné au bord du lac paisible
Mais Ceux que je croyais être frères avaient disparu!

J’eus tort!

Alors, je compris que les amis comme les frères
Ne se rencontrent pas au bout de chaque chemin,
Que la fraternité est dans les dispositions d’esprit
Que, dans la confiance et le respect partagés, réside l’amitié, la vraie,
Et comme l’amour, d’ailleurs.

Sur le chemin désert de cette vie morne
Je me dis au fond de moi-même
Que mieux vaudrait vivre avec un ennemi déclaré
qu’avec un prétendu frère ou ami
Au coeur corrompu, et à l’esprit perfide!
Le dernier est plus dangereux que le premier!

Sur le chemin désert de cette vie morne
Je me demandais et me demande toujours:
Pourquoi est-il plus facile à l’homme
de faire le mal que le bien,
De séparer que d’unir,
De détruire que de construire?

Déception

Lumbamba Kanyiki