Selon le rapport médical établi par des médecins des Fardc : Morgan a été torturé avant de mourir

 
Des blessures profondes causées par un objet tranchant ont été trouvées, de même que des fractures au niveau du tibia et des blessures par balles.

Les choses sont désormais claires. Le chef milicien Paul Sadala alias Morgan a effectivement été tué, alors qu’il répondait positivement à l’appel à la reddition lancée par Kinshasa pour pacifier la partie orientale de la République démocratique du Congo (RDC).
Telles sont les conclusions de la première phase des enquêtes judiciaires réalisées autour des circonstances qui ont entouré la mort de ce rebelle, ladite phase ayant été clôturée le lundi 19 mai à Bunia. En effet, le rapport médical établi par des médecins des Forces armées de la. République démocratique du Congo indique que l’ex-milicien est mort suite à de nombreux traumatismes causés par des tortures dont il a été objet.
Les enquêteurs ont, en plus, fait recours à un examen radiologique de la dépouille du milicien décédé. A l’issue de cet examen, un rapport médical établi par une équipe de médecins des FARDC fait état des blessures profondes causées par un objet tranchant sur le corps du disparu.
Le même rapport fait également état des fractures au niveau du tibia et des blessures par balles.
Ces résultats donnent raison à plusieurs députés provinciaux de la Province Orientale, députés nationaux et bien d’Organisations non gouvernementales locales implantées dans cette partie du pays, qui avaient soutenu immédiatement après cet acte déplorable ,que ce rebelle était bel et bien tué alors qu’il s’était déjà rendu avec une quarantaine de ses hommes dans la localité de Bandegaido, village de Molokaï, en Ituri. Pour eux, il avait été abattu par les éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo.
 
D’ailleurs, la Monusco qui avait livré cette information en premier, avait clairement dit avoir reçu Morgan déjà décédé, alors que le gouvernement congolais saluait sa reddition.
Le risque était que d’autres chefs rebelles pouvaient hésiter de répondre à l’appel de Kinshasa, craignant subir le même sort que celui réservé à Morgan.
Il faut noter qu’au terme de ces premières enquêtes menées par le premier avocat général de la République des FARDC, le général-major Munkuntu Kiala, la dépouille de Morgan a finalement été inhumée, 34 jours après sa mort.
Pendant ces enquêtes, le commandant de la zone opérationnelle des FARDC en Ituri, le général Fal Sikabwe, ainsi que certains éléments de sa garde rapprochée, ont été auditionnés. Jusque-là, seul le Major Enoch Kinzambi, considéré comme suspect dans ce crime, a été arrêté. Mais les résultats de ces enquêtes devront aboutir à plusieurs autres arrestations dans les rangs des FARDC et établir des responsabilités.
Le premier avocat général de la République des FARDC a indiqué, avant de  quitter la ville de Bunia hier mardi 20 mai 2014, disposer désormais d’informations nécessaires pour établir des responsabilités.
 
Mais il n’a pas déterminé si de nouvelles poursuites vont être lancées à la suite de ces éléments.
Pour rappel, Morgan a été abattu le 14 avril courant au village de Molokaï en Ituri. Deux jours plus tôt, il s’était rendu à l’armée en compagnie d’une quarantaine de ses combattants dans la localité de Bandegaido.
Pour les FARDC, Morgan et ses hommes ont refusé de se rendre à Bunia pour la suite du processus de leur reddition. Ils auraient alors ouvert le feu contre les militaires congolais envoyés pour les escorter. Touché aux deux jambes, le chef milicien aurait succombé à ses blessures.
Ceci n’est que la première phase des enquêtes judiciaires. L’opinion pense que la deuxième étape donnera encore bien de révélations par rapport à cette situation tragique qui risque de décourager d’autres miliciens appelés à déposer les armes et participer aux efforts de la RDC dans sa démarche de pacifier sa partie Est.
LEFILS MATADY