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Kasai Direct
17 octobre 2013

Kinshasa-M23 : logique des plaintes, le ras-le-bol des Congolais !

Le Phare

Depuis mai 2012, date de la mutation du mouvement rebelle CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) en M23 (Mouvement du 23 mars 2009) et du déclenchement de l’insurrection armée des troupes du colonel Sultani Makenga contre celles des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), le gouvernement congolais passe le plus clair de son temps à se plaindre. Depuis une année et demie, l’opinion nationale a déjà pratiquement tout entendu : appuis militaires et logistiques de l’Ouganda et du Rwanda au M23, blocage des négociations de Kampala par la facilitation ougandaise, concentration des troupes rwandaises et ougandaises aux frontières, invasion du territoire national par des réfugiés rwandais présentés comme des tutsi congolais, pillages des minerais, violation massives des droits de l’homme, enrôlement d’enfants congolais et rwandais, etc.

 

          Les dernières alertes en date ont été données par le ministre Lambert Mende des Médias et le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku. A les entendre parler, tout porte à croire que le décor d’un nouveau conflit armé à l’Est du Congo est solidement planté.

          Mais, au fur et à mesure que s’enlise la situation sécuritaire au Nord-Kivu et que se précise l’autonomie non déclarée d’un nouvel Etat dans le territoire de Rutshuru, les Congolais commencent à en avoir marre d’un Etat congolais pleurnichard. Nombre de compatriotes pensent que face à des voisins qui n’arrêtent pas d’intensifier les préparatifs d’une nouvelle guerre et une communauté internationale qui s’accroche au schéma d’un compromis politique global manifestement irréalisable entre Kinshasa et le M23, il est temps d’aller au-delà des jérémiades.

Préparer aussi la guerre

           Il est vrai qu’il serait maladroit, de la part du gouvernement congolais, de déclarer ouvertement la guerre au M23, à l’Ouganda et au Rwanda, même si ces deux pays et le mouvement rebelle qu’ils parrainent se trouvent déjà sur le pied de guerre. Un tel geste pourrait être interprété comme une violation de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba et un sabotage des négociations de Kampala.

A défaut d’une annonce publique des dispositions prises par Kinshasa en vue de parer à toute nouvelle agression extérieure à l’Est du pays, nos compatriotes souhaiteraient au moins recevoir, de la part du gouvernement central, des signaux clairs de sa volonté de ne plus tomber dans le ridicule, comme ce fut le cas en décembre 2012, avec la chute de la ville de Goma aux mains du M23.

          Cela devrait se traduire notamment par la mise en place des verrous sécuritaires visibles dans les territoires encore sous contrôle des FARDC, où on a encore l’impression que les populations congolaises ne sont à l’abri ni des attaques du M23, ni des armées ougandaises et rwandaises. Lorsque l’on apprend qu’un hélicoptère de la Monusco a essuyé des tirs de la part de ce mouvement rebelle et que l’axe Goma-Rutshuru court un risque d’asphyxie à cause des barrières rebelles, l’on ne peut que se poser des questions sur l’état réel des lieux.

          En tout cas, beaucoup de Congolais exigent de leurs gouvernants la proclamation d’un état de siège ou d’urgence, de manière à envoyer un message clair au M23, à ses sponsors ainsi qu’aux Nations Unies, afin que les ennemis de la paix en RDCongo prennent la mesure de leur ras le bol.

          Même si, pour des raisons des secrets militaires, l’on ne peut pas étaler sur la place publique toutes les stratégies de défense du territoire national imaginées par les FARDC, les Congolais voudraient au moins être assurés qu’un travail de fond est fait pour stabiliser l’Est du pays et construire progressivement une paix durable. Ce qu’ils n’aimeraient pas revivre, c’est le spectacle des villes et villages qui tomberaient sans combat dans l’hypothèse d’une nouvelle offensive du M23, comme le laisse préfigurer l’activisme militaire ougando-rwandais de l’autre côté de la frontière commune. Le pays traîne un passif si lourd avec les douloureuses images des villes tombées aux mains des rebelles lors des guerres de 1996-1997 puis 1998-2003 et tout récemment Goma en novembre 2012 que tout le monde se méfie des dirigeants qui affirment que tout va bien pendant que la ligne de front donne des signaux inquiétants.

          Quant est-ce que la RD Congo va redevenir le «gendarme» de l’Afrique Centrale et des Grands Lacs comme à l’époque d’or des ex-FAZ ?

Kimp

 

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