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Kasai Direct
11 septembre 2013

Les rwandaises révendications du M23

mkenga-m23
Pour déposer les armes, les rebelles exigent le démantèlement immédiat des FDLR-Hutu et le retour des refugiés Tutsi au Nord-Kivu. Prévues pour reprendre hier lundi, pour une durée de 14 jours maximum, les négociations de Kampala entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 ne reprendront qu’aujourd’hui mardi, la délégation de Kinshasa n’ayant pu atteindre la capitale ougandaise qu’hier dans la soirée. Mais auparavant, le chef politique du M23, M. Bertrand Bisimwa, a tenu une conférence de presse à Bunangana, pour fixer l’opinion sur la position de son mouvement par rapport à la reprise des négociations. Réagissant à la déclaration de Mary Robinson qui, dans un communiqué officiel de l’Onu, a exclu toute possibilité d’intégration des rebelles du M23 dans les Fardc et encore moins une quelconque mesure d’amnistie pour ceux qui ont commis des crimes contre l’humanité. Bisimwa réplique que le M23 ne désire pas intégrer les Fardc qui ne sont pas une armée attirante, et encore moins de faire partie des institutions politiques de la Rdc. Il soutient que les rebelles sont prêts à déposer les armes mais à deux conditions: la première est que le gouvernement mette immédiatement fin à l’existence des FDLR. La deuxième est le retour de tous les refugiés congolais qui vivent en Ouganda, au Rwanda et au Burundi. Ce que Bisimwa a caché et qui est connu de tous, c’est que ces réfugiés dont le M23 exige le retour immédiat ne sont pas n’importe lesquels. Mais ce sont les Tutsi qui ont fui les différentes guerres dans les Kivu et qui se sont refugiés dans des pays limitrophes. Avec ces conditions qui ne sont pas authentiquement du M23 mais qui sont dictées par Kigali, l’ombre de Paul Kagame plane sur les rebelles congolais aux négociations de Kampala. Voici comment ces deux conditions émanent du Rwanda. Pour ce qui est des FDLR, c’est bien une lapalissade que c’et une affaire personnelle de Paul Kagame. Il la concrétise avec n’importe quel Congolais de service comme il l’a fait à travers les temps. C’est la première fois que le M23 exige le démantèlement des Hutu des FDLR. ça n’a jamais été sa préoccupation. Lors du premier round des négociations, il avait tout rafistolé à son cahier des charges, sauf la fin des FDLR. Et pour cause. Le mouvement sait qu’après la signature de l’Accord de Goma entre le CNDP, géniteur du M23 et le gouvernent congolais en mars 2009, les rebelles qui avaient en bloc intégré l’armée nationale, les Fardc et qui avaient exigé leur déploiement seulement au Nord-Kivu sous commandement du général Bosco Ntaganda afin de combattre les FDLR. De 2009 à 2012, ils n’ont jamais capturé un seul Hutu FDLR. Ntaganda a même fui lors des combats entre les deux factions du M23 pour se retrouver aujourd’hui à la CPI. II n’est pas venu à bout des FDLR. Ceux-ci sont actifs même dans le territoire contrôlé par le M23 qui n’a pas réussi à les démanteler malgré d’immenses moyens opérationnels que le Rwanda a mis à sa disposition. Ce qui montre que le dossier des FDLR requiert une approche de solution qui intègre d’abord un dialogue interrwandais, comme proposé par le Président tanzanien Jakaya Kikwete. En clair, les FDLR, qui ne sont pas tous des génocidaires, doivent se mettre autour d’une même table avec le gouvernement rwandais pour échanger Il n’y a pas une autre piste de règlement de cette épineuse question qui dure depuis près de 20 ans. A ce sujet, l’aile politique des FDLR, installée en France, avait favorablement réagi à l’appel du Président tanzanien en soutenant qu’ils étaient prêts à dialoguer avec le pouvoir rwandais. Mais Kagame n’avait rien voulu entendre, préférant que ce problème reste toujours en suspens pour justifier ses agressions en Rdc. QUEL INTERET? La deuxième condition posée par les rebelles pour déposer les armes et qui est le rapatriement de tous les refugiés congolais évoluant dans des pays limitrophes, en l’occurrence le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi est aussi dictée par Kigali. Quel intérêt le M23, comme rébellion, a devoir les refugiés congolais revenir au pays. En fait de refugiés, il s’agit tout simplement des Tutsi congolais réfugiés dans ces trois pays. Cette condition existe bien avant même la création du M23, en mai 2012. Le CNDP l’avait exigé. Avant lui, le Rcd-Goma et bien avant encore la révolte des Banyamulenge en 1996. La condition est transmise de mouvement à mouvement. Par qui? Par le Rwanda. La difficulté de son application réside dans le fait que dès qu’on décide le retour de ces Tutsi congolais, le Rwanda va profiter d’une telle opération pour rapatrier des Tutsi rwandais en Rdc à la place de vrais ayant-droit. Le danger, c’est celui de voir les faux Congolais Tutsi rapatriés au Kivu constituer la 5ème colonne du Rwanda en Rdc. Comme on le voit, le casse-tête chinois pour ce rapatriement des Tutsi dont il est question, c’est l’identification des vrais Congolais. Car à chaque mouvement de rapatriement des refugiés congolais, le Rwanda en profite toujours pour exporter sa population en Rdc, dans les rangs des réfugiés congolais Tutsi. C’est ainsi que la difficulté ne se pose qu’avec la communauté tutsi et non les autres communautés réfugiées dans les pays voisins. Quant aux négociations elles-mêmes, la balle est dans le camp du Médiateur ougandais Museveni. Selon le chef de la délégation congolaise, François Muamba Tshishimbi, le Médiateur doit apprêter une nouvelle mouture de l’Accord à proposer aux deux parties. Les deux premières formulations avaient indistinctement été rejetées par les deux camps. Le travail devra se faire par écrit, ce qui éviterait de longues séances de rhétorique inutile. Côté rebelle, le chef de délégation, René Abandi, qui est déjà sur place ne l’entend pas de cette oreille. Pour lui, tout est encore sur la table. Certaines sources font savoir que le M23 va également exiger une transition politique à laquelle ils vont prendre part et qui devra faire table rase des institutions actuelles issues des élections de novembre 2011 qu’ils contestent et qu’ils ont ajouté à leur cahier des charges. A Goma, la population a négativement réagi à l’ouverture du deuxième round des négociations de Kampala. C’est le même sentiment dans tout le Nord-Kivu où on ne croit pas à un quelconque aboutissement de ces énièmes pourparlers. Ici, on demande au gouvernement d’obtenir purement et simplement l’autodissolution de ce mouvement rebelle. Kandolo M.

Un article de Direct.cd Lisez la version originale ici: Les rwandaises révendications du M23 | Direct.cd
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