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Kasai Direct
30 août 2013

Les forces vives de la Diaspora congolaise de Belgique posent des « préalables » à leur participation aux Concertations de Kin

Les forces vives de la Diaspora congolaise de Belgique, dans une déclaration signée par Me Laurent Mutambayi et le politologue  Jean-Jacques Wondo Omanyundu et dont copie est parvenue à lepotentielonline.com jeudi 29 août 2013, posent des « préalables » à leur participation aux Concertations nationales qui s’ouvrent le 4 septembre 2013 à Kinshasa.


« Nous, les forces vives de la Diaspora congolaise de Belgique, posons comme préalables à toute participation au dialogue, ce qui suit :

 Sous les auspices de l’Envoyée spéciale et du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Mme Mary Robinson, la mise sur pied d’une commission préparatoire du dialogue national composée des délégués de la MP (Majorité présidentielle), l’Opposition parlementaire et extra-parlementaire, la société civile, de la diaspora et des confessions religieuses, les experts ;
 Le respect de l’esprit et la lettre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, de la Résolution 2098 du Conseil de sécurité du 27 mars 2013 ;
 L’opposabilité à tous des résolutions, décisions et recommandations du Dialogue Inclusif car Mr Joseph Kabila ne peut être juge et partie ;
 Une facilitation africaine neutre ;
 La mise sur pied d’un mécanisme de suivi animé aussi bien par les parties prenantes que par la communauté internationale (Secrétariat général de l’ONU) ;
 La sécurisation des délégués au dialogue, particulièrement ceux issus de la diaspora ;
 La levée sans condition de l’interdiction des manifestations publiques sur toute l’étendue de la République;
 La libération sans condition des prisonniers politiques ;
 La levée de la mesure de résidence surveillée qui frappe Monsieur Etienne Tshisekedi ;
 L’engagement par Mr Joseph Kabila et sa famille politique de ne pas toucher à l’article 220 de la constitution ;
 La décrispation de la tension politique bipolarisée entre l’Opposition rangée principalement autour de Monsieur Etienne Tshisekedi et la majorité présidentielle constellée autour de Monsieur Joseph Kabila ».

« Résolutions opposables à tous »

Les forces vives de la Diaspora congolaise de Belgique exigent également que « les résolutions, qui sortiraient du dialogue organisé conformément aux recommandations susmentionnées, soient les plus objectives possibles et opposables à tous avec des engagements clairs, signés par Monsieur Kabila et toutes les parties prenantes au dialogue, en termes » précis.

Il s’agit de :

« - respect de la Constitution et l’interdiction de modifier les articles immuables;

- mise en place d’un processus cohérent, pragmatique et transparent des réformes des services de sécurité ;

- mise en place d’un nouveau processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) drastique et crédible qui tienne compte des erreurs du passé, en évitant d’intégrer notamment les combattants des groupes armés qualifiés de forces négatives par les différents rapports d’experts des Nations Unies ;

- promotion de la bonne gouvernance, de l’Etat de droit et de la démocratie participative ;

- réforme profonde de l’appareil judiciaire, la mise sur pied de la Cour Constitutionnelle non politisée (devant succéder à la CSJ), la lutte contre l’impunité, l’instauration d’une Cour pénale spéciale pour la RDC ;

- réforme des institutions d’appui à la démocratie et Etat de droit (CENI, Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de Communication : CSAC).

- respect et promotion des droits fondamentaux des citoyens et de la liberté de presse

- engagement politique clair en faveur de l’obligation de rendre des comptes sur la gestion publique auprès des institutions ad hoc ».

« En attendant que TOUS les préalables et les recommandations susmentionnés soient rencontrés, NOUS rejetons toute participation à la formule actuelle des concertations convoquées par Monsieur Joseph Kabila aussi longtemps qu’elles ne se conformeront pas à l’esprit et à la lettre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ainsi qu’à la résolution 2098 du Conseil de sécurité des nations unies », affirment-elles.

« Absence et/ou défaillance de l’Etat »

Déclarant que « la République démocratique du Congo est en péril et présente le sombre tableau d’un Etat en pleine désintégration, les forces vives de la Diaspora congolaise de Belgique stigmatisent « l’absence et/ou la défaillance de l’Etat due à la fragilité, à l’illégitimité des institutions et au manque de volonté politique de réformer en profondeur les services de sécurité congolais ».

Elles soutiennent que « l’absence et/ou la défaillance de l’Etat plonge l’Est de la République démocratique du Congo dans l’insécurité généralisée, allongeant presque tous les jours la longue liste des victimes causées par les conflits armés qui ravagent le pays depuis deux décennies ».

« Une des conséquences de ces guerres à basse intensité est que notre pays est devenu la capitale mondiale du viol des femmes, touchant même les vieillards, les hommes et les enfants de bas âge. L’Est de la République démocratique du Congo devient le théâtre des tueries et des massacres à grande échelle forçant des centaines de milliers de nos populations au déplacement et à l’exil », déplorent-elles.

Elles observent que, « sur le plan économique, malgré la croissance conjoncturelle macro-économique, plusieurs rapports d’experts nationaux et internationaux classent la République démocratique du Congo, pays non libre économiquement, parmi les Etats les moins performants du monde et où il ne fait pas bon vivre ».

A leur avis, « ces rapports mettent en exergue le pillage systématique des ressources naturelles favorisé par certaines autorités politiques et militaires congolaises, en complicité avec des firmes étrangères sans scrupule ».

« La traque taxatoire des opérateurs économiques et la corruption quasi institutionnalisée entraînant la fuite des capitaux vers l’étranger, rendent l’environnement des affaires précaire et hostile aux investissements étrangers par l’apport des capitaux frais, nécessaires à la création de l’emploi en faveur du relèvement du pouvoir d’achat du Congolais dont le revenu moyen s’élève à moins d’un dollar US par jour », s’inquiètent-elles.

Elles notent, par ailleurs, que « la situation sociale reste au bord de l’implosion ; la desserte en besoins sociaux de base comme l’eau et l’électricité est quasi nihil ; l’éducation, l’habitat, le transport, le droit au salaire et à une retraite dignes, la sécurité sociale et les soins de santé ne sont pas la priorité des gouvernants dont le seul objectif reste l’enrichissement personnel illicite ».

Les forces vives de la Diaspora congolaise de Belgique constatent que « l’insécurité juridique et l’indépendance judiciaire ne sont presque plus garanties ; l’indépendance du pouvoir judiciaire est devenue un principe vidé de toute sa substance ; la justice, infantilisée et instrumentalisée par le pouvoir exécutif, fonctionne à la carte et ne joue plus son rôle démocratique républicain de lutter contre l’impunité, ni de réguler l’ordre social ».

« La détérioration croissante de la situation des droits de l’homme, dans l’ensemble du pays, reste des plus préoccupantes. La liberté de la presse est loin d’être garantie, les activistes des droits de l’Homme et les opposants sont constamment traqués et subissent les répressions des services de sécurité inféodés au pouvoir politique », relèvent-elles également.

La Diaspora congolaise, « une véritable force sociale et politique »

Dans la même Déclaration, les forces vives de la Diaspora congolaise de Belgique affirment être « une véritable force et politique du changement ».

« Depuis la tenue des élections congolaises de 2006 et de 2011, dans des conditions qui n’appellent aucun commentaire, la diaspora congolaise, forte de sa contribution financière estimée selon les experts de la Banque Mondiale à 1,1 milliard US en 2010, s’érige en une véritable force sociale et politique du changement qui ne cesse d’exprimer les revendications d’une population congolaise dont les libertés et droits fondamentaux sont constamment bafoués par les gouvernants »,soulignent-elles.

Cette position, expliquent-elles, justifie « l’organisation régulière des manifestations d’indignation contre le régime congolais dans plusieurs villes en dehors du Congo ».

 

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Commentaires
P
Analyse pertinente de la situation actuelle en RDC,objective et ancrée sur des réalités flagrantes traduisant la faillite totale de l'Etat, représenté par un gouvernement illégitime.La non participation de ces"forces vives" à la mégafoire"de Kinshasa(700 participants !!! tous préoccupés exclusivement par le fameux per diem !!!)constitue un signal fort de la volonté de la Diaspora de mettre tout en oeuvre pour l'émergence en RDC d'un véritable Etat de Droit, respecté tant au niveau régional <br /> <br /> qu'international.
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