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Kasai Direct
17 avril 2013

Les Balubas du Kasai et d'ailleurs

Je pensais que les Balubas où qu'ils se trouvaient gardaient la même éducation telle que nous l'avons reçue de nos parents. Je me suis trompé. Je me disais que les Balubas où qu'ils se trouvaient respectaient, du moins en grande partie, les us et coutumes reçus de leurs parents. Là aussi, je me suis trompé. J'en suis arrivé à distinguer les Balubas du Kasai et d'ailleurs. Je ne m'attarderai pas sur les Balubas du Kasai. Ce sont ceux-là qui respectent leur mode de vie et leur culture, du moins la plupart. Au contact des autres peuples, ils sont restés les mêmes et ont gardé leur identité.

Les Balubas d'ailleurs. Ils vivent ailleurs ou sont nés ailleurs et ont acquis les habitudes du milieu où ils vivent. Les Balubas d'ailleurs sont des assimilés dans la culture de leurs pays d'accueil. De leur propre culture, ils n'en gardent que quelques souvenirs. Ce sont ceux-là qui parlent le tshiluba rarement. L'homme et la femme peuvent être du Kasai, ils connaissent le tshiluba, mais toute fois préfèrent communiquer en lingala ou en français.

Les Balubas d'ailleurs, surtout de Kinshasa, respectent la religion Kitendi (habillement) et préfèrent les apparences. Ils peuvent ne pas avoir beaucoup d'argent, mais ils chercheront à s'habiller au-dessus de leurs moyens, au risque de sacrifier même la famille. "Poussa ambiance; bana baliya matembele lobi." (Amuse-toi bien; les enfants se nourriront des légumes demain!) Souvent, lorsqu'ils ne peuvent se défendre de ce qu'ils ne peuvent remplir convenablement leur rôle de parents, on les entend dire: "Je ne peux tout de même, pas sacrifier ma vie pour les enfants" Mais le muluba du Kasai a appris que "Kapumbu kakatu kapungila mibanga yaku to."

Le Muluba d'ailleurs dira à son enfant: "Fais la vie tant que tu es encore jeune et tant que tu le peux, si tu meurs et que tu laisses ton argent, ce sont plutôt les autres qui en profiteront". Le carpe diem, quoi! Les épicuriens en savent quelque chose. Il apprendra à sa fille comment profiter du mari (koleyila mobali) Tandis que le Muluba du Kasai dira à son enfant: "Wadia kamue walama kamue, bualu makelela udiku"

Pendant que le Muluba du Kasai dira à sa fille qui se marie: "tu te maries une et une seule fois; tu n'as plus de lit ici chez moi, le Muluba d'ailleurs dira à sa fille, "Dès qu'il se joue de toi, plie bagage et rentre ici."  Chez les Balubas d'ailleurs, c'est souvent le flou total et artistique. L'homme et la femme vivent dans deux mondes différents. Lorsqu'ils sont en présence des étrangers, ils jouent au parfait amour. Alors, comme d'habitude, dans des telles situations, ce sont les enfants qui en souffrent. Dans certains milieux, les amis connaissant bien les habitudes des Kasaiens s'étonnent lorsqu'ils observent les comportements des Balubas d'ailleurs. Le Tshibawu n'existe plus? se demandent-ils. Bana betu, tuyaya kunyi?

D'ailleurs, un de mes frères voulait appliquer la génèse 24. C'est-à-dire qu'il voulait comme Abraham chercher une femme muluba pour son fils. Je lui ai demandé de faire beaucoup d'attention. En effet, 'il mettrait beaucoup de temps avant de découvrir chez les filles balubas d'ici les mêmes signes que les ouvriers d'Abraham attendaient de la fille qui allait devenir la femme d'Isaac. Les Balubas d'ailleurs ne sont plus comme ceux de chez nous. "Kulu kumuenesha muana dikenga" lui ai-je dit.

Tshiamba ya Bende 

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Commentaires
I
Bonjour comment traduire mot a mot l'expression mwana wa mwena kasayi ? L'enfant des gens de kasai ? Merci
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N
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> je découvre cet article un peu surprise. Mais bon chacun a droit à penser comme il l'entend. J'interviens plutôt pour donner le témoignage d'une vraie Muluba du Kasaie oriental avec ses mutations. Qui peut dire que je suis davantage d'ailleurs que d'ici ? Une origine ne se gomme pas à coup de clavier, il me semble. Mais je tenais à dire que bien que l'environnement, la société soit différente, bien que nés grandis ailleurs nous sommes Kasaiens, nos parents nous ont rappelés sans cesse nos origines, un autre conte, que celui des Milles et Unes nuits, nous berçait chaque jour, nous avons vécu les difficultés de concilier culture Luba et culture occidentale, sachant qu'à la maison c'est la culture Luba qui prime.La langue n'est pas révélatrice du Luba ou de celui d'ailleurs, c'était parfois le choix des parents afin de faciliter l'intégration scolaire et professionnelle, cependant on exigeait d'une fille, en particulier, les mêmes choses que chez celle qui vit au Kasaie. En effet, je ne prépare pas au feu de bois, ne vais pas chercher l'eau dans un seau posé sur ma tête. Cependant, je sais respecter mes anciens, mes parents, mon mari. Le sens du partage s'obtient plus facilement car bien souvent c'est bien, nous, Lubas d'ailleurs, qui faisons vivre nos familles malgrè les trahisons multiples des uns et des autres : vente de la maison familiale, attribution de bien car nous ne sommes pas sur place, réquisition d'argent parfois la moitié de la somme envoyée même en cas de décès, et j'en passe... Tout ceci n'est pas digne du Luba du Kasaie, me direz-vous ! Et pourtant... Les lubas du Kasai s'enrichissent bien souvent grâce à nous, travailleurs sacrifiés pour nos familles. Malgrè cela, nous pardonnons, toujours ! Quel sens du partage, alors !! C'est la famille, nous acceptons, nous nous soumettons et pardonnons, priant que Dieu touche l'âme de chacun. <br /> <br /> <br /> <br /> Kasaiens d'ici ou d'ailleurs : nous sommes avant tout des hommes et des femmes avec leurs défauts !<br /> <br /> <br /> <br /> Bien à vous chers lecteurs !<br /> <br /> <br /> <br /> Une Kasaienne, citoyenne du monde !
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L
Wetu Mashimba, Je me sens très touché par vos paroles et je vous remercie, à mon tour, de votre intervention, ô combien pertinente. Soyez rassuré, j'ai déjà passé l'éponge sur les propos auxquels vous faites allusion. C'est par respect de mes lecteurs et c'est surtout pour susciter les débats que je les laisse sur le blog. Permettez-moi de vous voler un peu de votre temps avec cette petite histoire que j'ai vécue dernièrement. <br /> <br /> <br /> <br /> J'étais à une réunion des combattants ici à Cologne. J'espère que vous les connaissez; ce sont les jeunes congolais qui manifestent souvent bruyamment ici en Europe comme aux Etats-Unis et au Canada contre Kabila et son système. Plusieurs jeunes gens venus de Belgique, de France et d'Angleterre s'y étaient donné rendez-vous pour discuter de la suite à donner à leur mouvement et si possible créer une structure d'organisation. Après plusieurs heures des discussions intenses et souvent houleuses, nous voici autorisés à prendre une petite pause. Je suis un frère qui m'avait conduit dans ce lieu. Nous nous retrouvons en rang devant un comptoir derrière lequel trois jeunes dames étaient postées en train de servir à boire et à manger. A côté de moi, un garcon interpelle un autre: "Kayembe, tu rentres à quelle heure?". Je suis très surpris et tout naturellement, mon regard se tourne vers celui qui répondait au nom de kayembe (Nom changé pour le besoin de discrétion) et je suis devant un bel homme, calvitie naissante et élégant dans son manteau brun. Il est dans la trentaine. "Kayembe, udi Muluba?". Gêné, il accepte tout de même. Je lui demande si ses parents vivent encore en Belgique. "Ils sont déjà rentrés depuis des années au Congo", il me répond. Mais lorsque je lui demande s'il connaît l'UKE (Union Kasaienne de l'Extérieur) et certains noms des Kasaiens très connus dans les milieux des Kasaiens en Belgique, il renfrogne son visage et me lance: "ces histoires-là ne m'intéressent pas", puis se retourne et disparaît dans la foule. Je reste là, planté avec la carte de visite que je voulais lui remettre. Voilà pour la petite histoire.<br /> <br /> <br /> <br /> Dois-je aller chercher un diplôme de sociologie pour être autorisé à parler de ca? Ou devrais-je me dire que je dois faire une étude statistique pour connaître combien de Kasaiens sont dans ce cas pour pouvoir en parler? Je suis un observateur. C'est pourquoi j'ai créé ce personnage "Tshiamba ya Bende pour en parler. Encore une fois, excusez-moi du temps que je vous ai volé.
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K
Cher Monsieur, <br /> <br /> <br /> <br /> Je me permets de répondre à votre message, car s'il y a bien une chose que j'exècre par dessus tout, c'est la mauvaise foi. Je vous répondrai que ce sont au contraire vos propos caricaturaux qui sont injurieux à l'égard des balubas qui ne sont pas nés au Kasaï ou n'y vivent pas. Dites moi quels sont les mots d'insulte que j'ai proféré à votre égard ? Si le fait d'exprimer une opinion différente de la vôtre est une injure, alors SOIT....Dans la réponse que je vous fais, je vous oppose des arguments mas je ne m'attaque pas à votre personne. C'est uniquement votre raisonnement que je remets en question et je rebondis sur vos propos selon lesquels vous affirmez que vous n'êtres ni anthropologue etc...pour dire effectivement que vos affirmations sont infondées. C'est vrai, vous n'êtes pas l'éminent Elyka M'bokolo et cela transparait. De toutes les façons tout sociologue ou historien digne de ce nom a toujours des propos mesurés et ne verse jamais dans des affirmations aussi tranchées quand bien même il dispose d'un faisceau d'indices ou de preuves concordantes. La plupart des spécialistes s'expriment souvent au conditionnel. En effet, je persiste et signe ce n'est pas sur un ressenti que l'on peut se permettre de juger l'autre ou toute une frange de personnes...On peut tout au plus relater une expérience personnelle mais ne pas mettre tout le monde dans le même panier. A aucun moment je n'ai proféré d'injures à votre encontre. Je pense que ce qui vous dérange c'est plutôt le fait que je mette en exergue vos propos réducteurs et l'esprit de discorde qu'ils suscitent au sein des balubas en considérant qu'il y de vrais balubas qui élèvent bien leurs enfants dans les coutumes et de mauvais balubas qui ne pensent qu' à s'habiller. Je le dis et le redis, votre article crée et sème la division au sein de MON peuple et il serait plus constructif d'essayer de fédérer, de rassembler plutôt que de faire preuve d'orgueil en pensant être meilleur que l'autre. C'est dommage que vous n'ayez pas encore pris la mesure de la situation et compris que l'UNION fait la FORCE et que seul un peuple UNI demeure un peuple FORT dont les valeurs ne peuvent que s'inscrire dans la Pérennité. C'est d'autant plus grave que l'Afrique souffre déjà suffisamment d'un mal qui s'appelle tribalisme pour qu'au sein d'une même tribu, certains individus en soient encore réduit à diviser. C'est hallucinant... Non vraiment l'Afrique dans son entièreté doit mûrir.... S'il s'agit de faire un constat basé sans preuves réelles sur ses propres certitudes et rester derrière un ordinateur à critiquer sans agir, à regarder le soi-disant "désastre" s'installer voire même à y participer en l'instrumentalisant et en enfonçant le clou, je trouve cela plutôt dommageable pour MON peuple ! Oui, ma démarche est totalement différente de la vôtre, j'essaye au contraire d'inculquer à mes enfants et aux jeunes autour de moi l'esprit d'une vraie culture kasaienne (histoire, cuisine, coutumes, contes etc..). Je ne crée pas la division en considérant que les kasaiens vivant au Kasai sont mieux que ceux n'y vivant pas ou inversement. Et oui, dans la vie, il faut éviter d'avoir des préjugés et savoir faire preuve de tolérance.<br /> <br /> Par ailleurs, sachez que je vous remercie mais je n'ai nullement besoin de vos leçons d'éducation, j'ai été extrêmement bien élevé par un papa médecin né en 1925 à Tshikapa et une maman née en 1931 à Mbulungu qui ont inculqué à leurs 11 enfants les vraies valeurs HUMAINES entre autres la politesse (je ne vous connais pas, contrairement à vous, je ne me permets pas de vous tutoyer), l'amour, le respect d'autrui, le non dénigrement et l'humilité c'est à dire à ne pas se sentir supérieur, mais également d'autres valeurs telles que le travail et l'effort. <br /> <br /> C'est dommage que vous n'ayez pas su me répondre avec des propos argumentés...Mais bon je peux comprendre que lorsque l'on a rien de convaincant à objecter on ne peut seulement dire des choses qui n'ont pas grand sens telles que : "Il n'y a que les Balubas d'ailleurs, ayant acquis les habitudes d'ailleurs, qui peuvent écrire comme tu l'as fait là" exit vos propos me concernant. Votre réponse est d'autant plus affligeante, qu'après avoir critiqué les "balubas d'Ailleurs" pour reprendre votre expression de prédilection, c'est vous qui osez en plus parler d'humilité : "Mona muntu yonso bu mukutambe". C'est vraiment le monde à l'envers...C'est d'autant plus dommage, que ma précédente réponse ne vous a même pas amené à réfléchir... Vous restez inexorablement bloqué sur votre concept de Baluba d'Ailleurs qui n'est fondé sur aucune étude sociétale ni sociologique tangible et sérieuse, seulement sur du vent, juste sur votre ressenti. <br /> <br /> J'ajouterais que vous n'avez pas le monopole du bon Muluba, car un vrai Muluba même s'il est fier de sa culture et d'être muluba, n'est pas imbu de sa personne, reste hospitalier et ne rejette pas l'autre. Malheureusement, c'est ce que vous contribuez à faire par vos propos.<br /> <br /> Je vous rejoins néanmoins sur un unique point, nous n'avons effectivement pas reçu la même éducation ni les mêmes valeurs et de fait, nous n'avons pas grand chose en commun ni plus rien à nous dire. <br /> <br /> Je suis pour ma part fière, heureuse et reconnaissante envers mes parents de m'avoir transmis des valeurs humaines essentielles à la vie, notamment l'HUMILITE. Et je peux dire sans vergogne que bien que nous ayons tous réussi dans nos vies (mes frères et soeurs) et que nous ayons de belles situations professionnelles et familiales, cette HUMILITE nous a forgé et nous a permis d'aller vers l'Autre sans porter de jugement ni penser qu'il est moins bien que nous. <br /> <br /> Sur ce, à bon entendeur, salut !
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L
Un Muluba du Kasai ne m'insulterait jamais. Car il a appris à respecter l'autre. "Mona muntu yonso bu mukutambe". C'est ce que j'ai appris de mes parents et c'est par ces choses simples que nous reconnaissons les Baluba du Kasai. Tes propos injurieux me donnent raison. Il n'y a que les Balubas d'ailleurs, ayant acquis les habitudes d'ailleurs, qui peuvent écrire comme tu l'as fait là. Je ne te suivrai pas sur cette voie. Dommage.
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