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Kasai Direct
6 mars 2013

La formule de Joseph Kabila n’a rien d’un dialogue



Joseph Kabila a levé le voile sur sa conception du “Dialogue national”. Il en a donné les contours, le 1er mars, à la ferme présidentielle, à Kingakati, devant le bureau politique de la Majorité présidentielle. La formule Kabila se résume en une consultation plutôt qu’un dialogue à proprement parler, selon ce qu’en ont rapporté des par¬ticipants à la grand-messe de Kingakati qui n’avait plus vu les sociétaires kabilistes se réunir depuis février 2012. Elle écarte le médiateur et place Kabila lui-même au cen¬tre, assisté d’Aubin Minaku, pour réceptionner les cahiers des charges des différentes parties à tour de rôle. Cette étape bouclée, le Président de la République viendra répondre aux doléances réceptionnées via le Congrès -le Sénat et l’Assemblée nationale réunis ensemble- ou par une autre voie. Voilà le Dialogue made in Kabila. De l’unilatéralisme, rien que de l’unilatéralisme. Unilatéral¬isme en ce que Kabila refuse de se considérer comme une partie à la crise pour se placer en juge. Juge à qui est octroyé le privilège de faire défiler les autres devant lui comme des enfants à l’école, les uns après les autres avec leurs copies sous l’aisselle. Juge à qui les autres vi¬endront soumettre leurs préoccupations pour qu’il en fasse selon ses caprices ou mieux, selon son pouvoir discrétionnaire. Jugé érigé en maître après Dieu, de sorte que les réponses attendues de sa bouche auront valeur d’ukase. Tant mieux. Si telle est la volonté de Kabila, il ne faudra pas compter avec les forces les plus représentatives de l’opposition, notamment l’UNC et son leader Vital Kamerhe, le MLC et les FAC -Forces acquises au changement. La plupart d’entre elles ont fait savoir à “CONGONEWS” leur rejet. Elles n’attendent seulement que Kabila officialise sa démarche pour prendre position publiquement.
S’il y en un autre qui risque de prendre mouche, c’est le voisin Denis Sassou N’Guesso. Selon des sources dignes de foi, les va et vient de De N’Guess entre Braza¬ville, Kigali et Kinshasa l’ont été pour obtenir la médiation dans la crise rd-congolaise. Kabila lui-même avait donné des assurances à son ho¬mologue, lors d’un voyage à Ohio.
La communauté internationale, non plus, ne pourra pas s’en flattrer. L’idée du dialague qu’elle a traduite dans l’Accord d’Addis-Abeba se situe aux antipodes de ce que Kabila a présenté à Kingakati. Que Ban Ki-Moon eut effectué le déplacement de la capitale éthiopienne dit suffisamment combien y tient. A tout considérer, la RD-Congo est retournée à la situation d’avant 2006. Pire cette fois-ci, rien ne rassure que le processus électoral sera respecté. En tout cas, les provinciales ne seront pas organisées cette année. Hypothétique en 2014 sans parler de la gageure de convoquer les complexes élections locales, municipales et urbaines à temps pour avoir la présidentielle et les législatives couplées en 2016. Que des incertitudes qui font que 2016 se présente déjà comme l’année de tous les risques.
Pour revenir à la réunion de Kingakati, Kabila y a donné également son entendement sur la suite de Kampala. “Le Président de la République a mis un terme aux négociations. Il a affirmé que la seule issue qu’il offre désormais au M-23, c’est la réddition”, ont rapporté des dignitaires de la majorité. Le lendemain, il s’est retrouvé à Kampala où il a concédé le retrait des FARDC de Rutshuru-Centre et d’autres localités.
PAUL MULAND

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