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Kasai Direct
4 janvier 2013

MESSAGE DES FORMATEURS DES SEMINAIRES DE LA PROVINCE ECCLESIASTIQUE DE KANANGA

MESSAGE DES FORMATEURS DES SEMINAIRES DE LA PROVINCE ECCLESIASTIQUE DE KANANGA REUNIS EN SESSION DE FORMATION AU GRAND SEMINAIRE CHRIST-ROI DE MALOLE DU 17 AU 22 DECEMBRE 2012

 
·        Aux Gouverneurs des deux Kasaï
·        Aux Présidents des Bureaux des Chambres des Assemblées Provinciales des deux Kasaï
·        Aux Acteurs politiques ressortissants du Grand Kasaï
·        Aux Filles et Fils des deux Kasaï
·        Aux Personnes de bonne volonté
 
          1.   A l’occasion des Festivités de Noël et de Nouvel An 2013, Nous, Prêtres Formateurs  des Séminaires de la Province Ecclésiastique de Kananga, réunis en Session de Formation au Grand Séminaire Christ-Roi de Malole, avons le réel plaisir de vous adresser nos vœux les meilleurs pour une sainte fête de Noël et une nouvelle et fructueuse année 2013.
 
             2.   Cette Session a permis de réunir les prêtres provenant de tous les coins de notre Province Ecclésiastique comprenant les deux Kasaï, de nous imprégner ainsi de toutes les réalités de l’ensemble des populations du Grand Kasaï et de prendre conscience de sa situation dramatique.
              Elle s’est voulu ainsi un effort de renforcer l’unité des prêtres de la province Ecclésiastique en vue du partage des expériences en même temps qu’elle nous a offert le lieu de faire le point sur nos méthodes de formation au sacerdoce et de les réajuster. Elle nous a prêté le flanc au jet d’un regard critique sur la situation socio-économique de notre Pays.
 
               2. Ainsi, nous nous saisissons de cette occasion pour exprimer notre profonde indignation par rapport à la situation de guerre qui prévaut à l’Est de la RD Congo. Nous disons non au sang versé de nos frères et sœurs. A la suite de nos Pères les Evêques, nous disons non à la balkanisation de notre cher et beau pays et nous plaidons pour la restauration immédiate de son unité et la pacification de sa partie Est.
 
               3. Aussi profitons-nous  de cette même opportunité pour dénoncer la situation tragique et inadmissible dont est victime la population de deux provinces du Kasaï, situées au cœur du pays. Cette triste situation apparaît à plus d’un observateur comme une volonté de marginalisation et d’exclusion savamment orchestrée.
 
                    En effet, ces faits criants et non exhaustifs étayent ce qui vient d’être avancé :
 
                    a. Le manque d’électricité
 
                    Nous notons en passant que le courant électrique de Inga traverse le pays en passant par les deux Kasaï pour alimenter le Katanga et d’autres pays africains en ne laissant aux Kasaïens que l’esthétique des pilonnes dressées et des fils pendants. La finalisation du projet alternatif du barrage de Katende reste une fiction idéologique destinée à des fins électoralistes.
 
 
                      b. Le manque d’eau courante et potable
 
                       L’eau étant la vie, comme cela est connu de tous, priver toute une population de l’accès à l’eau potable, c’est la condamner à la mort et l’exposer à plusieurs épidémies hydriques du fait de la consommation d’une eau insalubre.
 
                      c. Le manque d’infrastructures routières
 
                       Il n’existe pas à l’heure qu’il est des routes praticables pouvant joindre les différents centres urbains de deux provinces. Pourquoi ne peut-on pas songer ici à rétablir le réseau routier à travers les coins et recoins de ces deux provinces ? On miserait ainsi sur les routes pouvant relier les chefs-lieux des provinces à l’arrière province. Du coup, ces routes joindront les différents centres urbains. L’allusion est faite, entre autres, à la nationale n° 1 qui passe par les deux Kasaï et aux multiples routes reliant les différents territoires de nos deux provinces.
                        Il est aujourd’hui scandaleux de constater que la liaison routière unissant Kananga à Mbuji-Mayi reste littéralement impraticable sans que cela n’interpelle la conscience des autorités politico-administratives tant provinciales que nationales. On notera ici que ces deux chefs-lieux les plus rapprochés de notre pays (180 Km) ne peuvent se joindre que par voie aérienne.
                        En effet, cette situation désastreuse des routes n’offre plus qu’une seule issue à la circulation : la voie aérienne. Malheureusement, ici encore, la compagnie reliant les chefs-lieux des deux provinces n’offrent guère des liaisons régulières. Qui arrivera à comprendre que pour se rendre de Kananga à Mbuji-Mayi, il faille contourner par Kinshasa ? Pourquoi n’existe-t-il pas des liaisons aériennes régulières entre les différents centres urbains des provinces ?
 
 
                          d. Le manque de réseaux de communication
 
                          On ne peut imaginer qu’en ce 21è siècle, certains grands centres tels que Dekese, Kole et Lomela manquent un réseau de téléphonie cellulaire et soient ainsi condamnés à l’oubli et au plus grand enclavement.
 
                           e. Le manque d’infrastructure ferroviaire.
 
                            Depuis quelques années, la SNCC traverse une situation catastrophique qui ne lui permet plus d’assurer régulièrement le transport des marchandises et des autres produits de consommation indispensables à la survie de la population kasaïenne. Un tel état des choses est à la base de l’instabilité du marché. Il engendre l’inflation des prix pour une population dont le pouvoir d’achat est très bas.
                            Et parmi les conséquences désastreuses pour l’avenir des deux provinces du Kasaï, nous notons le fait que la population bascule vers la sphère de la non humanité ou de l’humanité de seconde zone. Elle se trouve obligée à survivre du sang de ses propres fils. Nous voulons parler ici du phénomène dramatique des « Bayanda » (pousseurs des vélos extrêmement chargés) recrutés parmi les jeunes de 15 à 40 ans et qui effectuent des très longues distances en essayant d’approvisionner les centres de consommation des produits de première nécessité.
 
                             4. En ce moment où les chrétiens s’apprêtent à célébrer l’irruption du Sauveur dans l’histoire des hommes, l’avènement de celui qui est entré dans le monde pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance, nous réaffirmons notre foi Inébranlable en l’avènement d’un monde nouveau et en appelons au sens de l’humain et de responsabilité de tous ceux qui sont impliqués, de près ou de loin, dans la gestion de la chose publique.
                              Nous sommes conscients de la crise généralisée qui affecte gravement notre pays. Toutefois, nous remarquons avec amertume qu’il se fait quelque chose dans les autres provinces pour tenter d’éradiquer la misère. Mais  au Kasaï, hélas ! les traces de cette action ne se font pas voir aisément.
                              Enfin, nous nommons, à travers cette interpellation, les acteurs politiques, les femmes et les hommes de bonne volonté, ainsi que les filles et les fils du grand Kasaï dont nous dénonçons le silence et l’indifférence de sortir notre peuple de cette situation infernale et inhumaine.
 
Fait à Malole, le 22 décembre 2012
 
Les participants
Sankuru Forum, Antenne de Mbuji-Mayi
 
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