Ces noirs qui veulent devenir blancs!
Malgré son interdiction en France, la dépigmentation se pratique dans l'Hexagone, mais également en Afrique et dans les départements d’Outre-Mer.
Pourquoi un tel engouement pour cette pratique?
«Pour répondre à des normes culturelles qui établissent que la peau claire est « plus belle que la peau foncée», lit-on sur le site Terrafemin.
Un diktat culturel que les femmes s’imposent, selon la militante anti-raciste Rokhaya Diallo:
«Défrisages réguliers, perruques, voire produits éclaircissants, tout cela a un coût. Ce budget exceptionnel n’est pas le fait d’une coquetterie particulière ou d’une hypothétique culture portant aux nues le culte du corps, mais bel et bien le prix d’une normalisation.»
L’histoire coloniale permet de comprendre ce phénomène. Certains chercheurs font un lien entre la politique d’assimilation de la France et cette pratique.
«Il faut comprendre que lors de la colonisation, il y avait une volonté d’assimilation culturelle. Cette pratique assimilatrice faisait considérer la couleur de peau des blancs et des métisses comme un critère de beauté», affirme Djiby Diakhaté, sociologue à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
En Afrique, la pression de la peau blanche serait encore plus forte que chez la diaspora.
«Là-bas, les hommes aiment les femmes plus claires, même si cela a beaucoup diminué. Il y a des complexes. Je pense que c’est pour les hommes si elles s’éclaircissent la peau», confie Emma, une pharmacienne d’origine ivoirienne.
Jusqu’ici, seules les femmes étaient attirées par cette pratique, mais selon Djiby Diakhaté, même les hommes suivent cette tendance et commencent à s’éclaircir la peau à l’aide de crèmes éclaircissantes.
«Cette pratique était encore inimaginable il y a dix ans en Afrique de l’Ouest», note-t-elle.
Lu sur Terrafemina