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7 août 2012

GROUPE CONSULTATIF : KAMERHE ET BEMBA DISENT NON A JOSEPH KABILA

Congo News

 (Interview de Saïo Lisanga, l’Homme qui à dit non à la rencontre du palais de la nation)

 

Jean-Pierre Lisanga Bonganga a décliné l’invitation de Joseph Kabila à la concertation du Palais de la nation. Il s’en explique dans une interview à « CONGO NEWS ». Avec lui, d’autres forces de l’opposition se disent pas concernées par le Groupe consultatif mis en place sous la direction du président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku. A commencer par le groupe parlementaire UNC-Alliés de Vital Kamerhe qui ne se reconnait pas dans la présence, au palais de la nation, de Christian Badibangi. En tout cas, son président Justin Bitakwira n’avait été mis au parfum de rien. Il a appris la convocation de cette réunion par les médias comme le commun des mortels. José Makila embraye dans le même sens au nom du groupe parlementaire de Libéraux de Mbusa Nyamwisi. « ce n’est pas avec la présence de Thomas Luhaka et Christian Badibangi seuls que le pouvoir peut prétendre avoir associé l’opposition à une quelconque concertation », affirmé Makali joint au téléphone depuis les Etats-Unis. Du côté du MLC, la participation du secrétaire général Luhaka a été vivement contestée. Et la contestation ne vient pas de n’importe qui. Du président du groupe parlementaire MLC-Alliés, Jean-Lucien Bussa, qui a fait savoir, à « Congo News » que les structures officielles du parti n’ont jamais été saisies. Il s’agit donc d’une initiative unilatérale de Luhaka qui a même irrité Jean-Pierre Bemba Gombo, depuis sa cellule à la CPI. Celui-ci avait prévenu, il y a quelques jours, de ne jamais prendre un quelconque engagement avec Kabila s’il est question de prendre langue avec le pouvoir. Luhaka a transgressé la consigne pour donner son adhésion au Groupe consultatif à la mise en place duquel il a activement contribué. Que dire de la représentation de l’opposition au Sénat à laquelle les organisateurs de la messe du Palais de la nation n’ont pas pensé. Hier, dans la soirée, la très majorité de l’opposition prenait acte de son exclusion et s’apprêtait à une concertation pour livrer une position commune.


Du côté des Kamerhistes, on rappelait que le parti a déjà fait connaitre ses avis quant à comment restaurer la paix à l’Est de la RD.Congo. Un de ses délégués en avait présenté les principales lignes dans une émission sur télé 50. Ce qui n’exclut pas l’éventualité d’en reparler dans un cadre formel mais pourvu que le pouvoir procède par une représentation conforme aux forces en présence avec la possibilité d’élargir l’ordre du jour aux préoccupations liées à la crise née de la contestation des résultats des dernières élections, à la transparence du processus démocratique et au respect des droits de l’homme.

 (Interview de Saïo Lisanga, l’Homme qui à dit non à la rencontre du palais de la nation)

 Vous avez été invité à la concertation du Palais de la nation mais vous avez décliné l’offre. Pourquoi ?

Nous avons voulu d’abord, qu’on nous invite comme Forces acquises au changement. Nous devrions être informés à temps pour réunir le groupe et lever l’option de l’opportunité de la présence des Forces acquises au changement à ce rendez-vous. Nous devrions en plus de cela avoir une idée sur l’ordre du jour de ces assises. Nous ne devons pas aller échanger ou palabrer avec les institutions de la République sans maitriser au préalable l’objet des discussions. Et, aussi, il fallait nous inviter dans le respect.

Ces éléments que vous évoquez n’ont pas été remplis ?

Non, parce que nous avons été contacté par téléphone. Il fallait qu’on nous écrive officiellement en indiquant l’ordre du jour.

Qui vous a appelé. Est-ce le président de la République lui-même ?

C’est une dame, qui se faisait passer tantôt pour conseillère à la présidence de la République, tantôt pour collaborateur du ministre Lambert Mende. Qu’à cela ne tienne, nous voulons comprendre, c’est quoi, ce groupe consultatif.

Vous ne trouvez pas que vous vous mettez en minorité, parce que le MLC et l’USC étaient présents avec Thomas Luhaka et Christian Badibangi ?

Quand nous parlons opposition, nous devons tenir compte des groupes parlementaires. A ce niveau, nous avons l’Udps-Fac, le MLC, l’UNC, l’Union des démocrates et libéraux, tous avec leurs alliés. Si les deux personnalités politiques que vous évoquez se sont présentées au nom de leurs forces politiques, tant mieux. Mais, nous les FAC, nous ne pouvons pas accepter de répondre à une invitation pour laquelle  nous ne connaissons pas la raison.

Vu l’urgence, la guerre à l’Est, ça ne demandait pas un certain dépassement de soi en mettant de côté toutes ces conditions que vous évoquez ?

Oui, mais nous n’avons pas que la guerre. Nous avons d’abord un sérieux problème de légitimité du pouvoir dans notre pays. Si certains parlent de la guerre, nous ne pouvons pas jeter dans les oubliettes la crise de légitimité au sommet de l’Etat. Il y a aussi les préalables pour la tenue du prochain sommet de la Francophonie. Tous ces dossiers réunis nous poussent, nous de la classe politique de la RD.Congo aux concertations politiques afin de trouver une solution à la crise. Nous devons dialoguer pour dégager des solutions, pas seulement dans un seul secteur, mais dialoguer et résoudre les problèmes de manière générale. La majorité qui gère par défi aujourd’hui, doit ensemble avec l’opposition se mettre autour d’une table pour trouver des pistes de sortie de crise. Nous avons toujours réclamé un dialogue, un dialogue élargi aux forces de la société civile. C’est le pouvoir qui rejette le dialogue ou cherche à l’organiser dans une logique de débauchage. Dans les concertations du groupe consultatif, nous avons appris qu’il avait, au total, plus de quatre-vingt cinq membres. Et, seulement deux personnes ont représenté l’opposition. Comprenez que, c’est groupe consultatif est constitué à plus de 80% des membres de la majorité.

Vous souhaitez que Joseph Kabila propose un ordre du jour auquel, vous l’opposition allez ajouter vos préoccupations. En ce moment-là, vous pouvez accepter un dialogue ?

Nous nous en tenons au dialogue national avec la finalité de décrisper le climat politique dans notre pays. Le groupe consultatif national ne peut pas répondre à cette exigence dans son format actuel. Seul le dialogue va nous permettre de traiter tous les dossiers à la base de la crise politique point par point. La meilleur formule sera seule de réunir les délégués de la majorité, de l’opposition et de la société civile tous en face du président de la République. Le tout, dans une représentation équitable.

Dans ce cas, vous accepteriez que le M23 soit associé ?

Si c’est pour mettre définitivement fin à la guerre, pourquoi le M23 ne sera-t-il pas présent. Cependant, il ne faut donc pas que nous nous réunissons sous le format du groupe consultatif national convoqué le week-end dernier. Il faut par exemple constituer des équipes des délégués en groupe de quinze par représentation. Quinze pour la majorité, quinze pour l’opposition et dix pour la société civile. S’il faut maintenir le format du palais de la nation samedi, en tout cas, je vous affirme que les Forces acquises au changement ne sentiront nullement concernées.

Donc, vous ne voulez pas vous impliquer dans le groupe consultatif qui est mis en place ?

Nous ne sommes pas représentés. Je ne suis pas au courant de ce que pensent les autres forces de l’opposition, mais quant aux FAC, nous ne sommes pas impliquées dans ce qui s’est passé le samedi.

Ce qu’on vous reproche, vous, ce que vous manquez les initiatives. Maintenant que Kabila a fait un pas, vous ne savez pas vous retrouver vous entant qu’opposition pour parler d’une seule voix ?

Vous avez vu qu’à l’arrivée de la ministre française de la Francophonie, les opposants ont parlé d’une seule voix. Ceux qui prétextent la division de l’opposition cherchent à geler la désignation du porte-parole de l’opposition. Malgré toutes ces manœuvres, nous allons finir par désigner notre porte-parole. L’opposition a toujours cherché à rencontrer le président de la République. Mais, elle n’a pas reçu une suite favorable de la part du chef de l’Etat.

Vous voulez dire que Kabila est animé de mauvaise foi ?

Nous constatons que jusqu’à ce jour, le rendez-vous entre le président de la République et l’opposition n’a jamais eu lieu. Nous constatons par contre qu’au lieu de s’attaquer à l’essentiel, on s’adonne à régler les à peu-près. Cette même situation, nous la vivons au sein de l’armée avec des termes comme mixage et brassage au lieu de former une armée républicaine et responsable. Aujourd’hui, si le président de la République décide de rencontrer l’opposition dans son ensemble, je vous assure que celle-ci sera présente avec toutes ses revendications. Mais, chercher à faire impliquer les gens dans des discussions d’une manière isolée, sans leurs donner le temps de consulter leur base, ce n’est pas résoudre un problème.

H.M. MUKEBAYI NKOSO & JOHN TSHINGOMBE

 

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