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Kasai Direct
6 août 2012

Après la marche contre la balkanisation - La CENCO appelée à s’attaquer aux véritables causes de la guerre d’agression



Chapeau, hommage et déférence à l’Eglise catholique romaine en RDC. Cette fois-ci elle a tenu son pari sans se heurter à aucune contrariété officielle, si moindre soit-elle. Le pouvoir n’avait pas le choix. C’était l’occasion ou jamais sur laquelle il fallait sauter. Comment pouvait-il envisager de contrarier une initiative inespérée qui le soulageait du discrédit et de l’opprobre dont il s’était couvert à cause du silence énigmatique et des compromissions supposées ou avérées par rapport aux rebondissements dramatiques de la situation au Nord-Kivu, avec l’implication de Paul Kagame du Rwanda dans le soutien notoire de son Cheval de Troie CNDP-M23 se prévalant des accords signés avec Kinshasa ?
Les analystes critiques disent avec un peu d’humour qu’il s’agit d’une réconciliation et d’un flirt entre l’Eglise et le pouvoir jusque là brouillée par la question de la vérité des urnes.

L’Eglise a-t-elle jeté l’éponge ? A-t-elle réellement fumé le calumet de la paix avec le pouvoir ce mercredi 1er août 2012?
Atout seigneur, tout honneur. L’Eglise catholique a bien mérité de la patrie par cette démonstration de patriotisme collectif antibalkanisationniste du pays, dévoilant sa capacité de mobilisation populaire et confirmant sa crédibilité.
Handicapé par l’ambiguïté de sa position dans l’équation tragique au Kivu, le pouvoir n’a pas pu récupérer la marche comme il semblait s’y attendre.
Elle est restée dans l’opinion marque déposée de l’Eglise catholique, sans partage et sans contestation possible.
Mais, et puis après la marche à quoi peut-on encore s’attendre ? Après cet avant-goût d’éveil de la conscience collective, quelles sont les autres actions dont l’Eglise ferait encore un secret d’Etat? Des marches, des offices divins et des prières sont des pratiques spirituelles qui ne produisent pas automatiquement d’effets escomptés sans être assorties d’efforts concrets de lutte.
L’Eglise et les fidèles n’étant pas armés pour aller au front et combattre le CNDP-M23 et FDLR, ces efforts concrets de lutte incombent au pouvoir. L’Eglise et les fidèles peuvent faire preuve de leur patriotisme à la limite, c’est en vain si les sphères officielles sont incapables de remplir leur contrat. On va pataugeant de trahison en trahison.
On semble se préoccuper seulement de l’épiphénomène de l’équation. Pourquoi en sommes-nous arrivés aujourd’hui là où se trouve actuellement notre pays, voilà 8 mois après les élections de novembre 2011 ? C’est la question fondamentale qu’on doit nécessairement se poser. On ne peut pas prétendre guérir ou éradiquer le mal sans d’abord en poser un diagnostic de la cause. La CENCO, l’institution suprême de l’Eglise catholique, a déjà mis le doigt sur la plaie, la preuve en étant la recherche de la vérité des urnes qui s’est soldée par l’abomination de la désolation le 16 février 2012.
Ce qui se passe au Nord Kivu actuellement, menaçant l’intégrité territoriale avec la proclamation possible, un jour ou l’autre d’une République fantoche du CNDP-M23 sous les auspices de Paul Kagame du Rwanda, est la conséquence logique des tripatouillages électoraux du 28 novembre 2011. C’est ça la vérité. Le pays a raté l’occasion de se doter d’un leadership visionnaire, éclairé, intelligent et responsable, de représentation nationale composée de patriotes dévoués, aux intérêts du pays et du peuple. On a vu l’Assemblée nationale terminer sa session extraordinaire en se consacrant à des choses accessoires, sans se soucier de la guerre qui fait rage au Kivu.
On décrétait le huis clos et on étouffait des motions d’interpellation du gouvernement à ce sujet.

Dénoncer des hypocrisies et complicités

Tant que la recherche de la vérité des urnes n’a pas été couronnée de succès, on ne sait pas dans quelle mesure et par quel miracle les actions antibalkanisationnistes du pays que l’Eglise est déterminée à entreprendre pourront-elles aboutir. Le gouvernement et le parlement agissent à contre-courant, sans être en symbiose avec la majorité des couches sociales du pays concernant cette situation au Nord-Kivu, ce qui complique la solution de l’équation. On n’a pas le courage de désigner du doigt le manipulateur du CNDP-M23, pourtant bien connu et divulgué par tous les rapports internationaux qui dénoncent ces bandes armées instrumentalisées par celui qui se fait passer pour l’homme fort du Rwanda. On accrédite la thèse- piège d’une affaire purement congolo-congolaise, et les sphères officielles y adhèrent lorsqu’elles parlent de mutins au lieu d’agresseurs ou d’envahisseurs.
C’est cette hypocrisie sous-entendant la complicité que l’Eglise catholique devrait dénoncer et condamner sévèrement. Elle préfère utiliser la langue de bois. On est encore loin d’assimiler et de faire sienne la théologie de la libération.
La protection de Bosco Ntaganda présenté à l’opinion comme l’élément indispensable pour la pacification du Kivu et le refus obstiné de le livrer à la CPI; des accords signés entre le Rwanda et la RDC d’une part, et d’autre part entre le pouvoir et le CNDP; l’adhésion du CNDP à l’Alliance de la mouvance présidentielle (AMP) ; l’ordre intimé aux FARDC de stopper les opérations alors qu’elles sont à deux doigts de capturer le gibier de potence réclamé par la CPI et pourchassé dans ses derniers retranchements détournement de rations et de soldes des militaires au front l’Eglise n’ignore pas tous ces faits qui ne sont plus un secret pour personne dans ce pays. Ce sont les auteurs de ces faits, agissant comme des agents de la cinquième colonne tapis dans les institutions, qui démotivent les troupes loyalistes et font justement le jeu des envahisseurs opérant en éclaireurs de la balkanisation. C’est tout un réseau complexe de malfaiteurs sans foi ni loi, sans feu ni lieu, oublieux de Dieu et que Dieu a condamnés à l’oubli d’eux-mêmes. Ce sont des tigres altérés de sang, ayant le cœur de marbre.

Pas de miracle de la délivrance providentielle

Puisque le gouvernement entonne la trompette de la mutinerie plutôt que de l’agression ou de l’invasion, ce qui sous-entend la reconnaissance implicite de la thèse de l’affaire congolo-congolaise avancée et propagée par Kigali, comment pourrait-il se refuser à négocier avec le M23, le Rwanda ne se sentant concerné ni de près ni de loin dans ce qui se passe au Kivu ? Ce faisant, ce serait garder encore le loup dans la bergerie, c’est-à-dire accepter de laisser le cheval de Troie rwandais consolider sa position de fait d’un Etat dans l’Etat jusqu’à la proclamation d’une république fantoche dénommée “République Unie du Kivu “. Quand on s’enferme dans pareil cercle vicieux, quel miracle de la délivrance peut-on attendre de la Providence, quand bien même on s’astreindrait à d’exténuants jeûnes et veilles de supplications ? On est trahi et bloqué à partir du sommet de l’échelle sociale.
JEAN N’SAKA WA N’SAKA

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