La Monusco réagit : «La déclaration du député Bababaswe est une insulte»

Le Potentiel

La Mission des Nations unies pour la stabilisation au Congo (Monusco) a mal digéré les propos tenus par Zacharie Bababaswe, député de la Majorité présidentielle, l’accusant de «faire du tourisme» dans l’Est de la RDC, en lieu et place de protéger les populations civiles.

A la suite de la recrudescence de l’insécurité observée ces derniers temps dans l’Est de la RDC, le député national, Zacharie Bababaswe, a, sur une chaîne de télévision émettant à Kinshasa, qualifié dernièrement des «touristes» des éléments de la Monusco déployés dans cette partie du pays. Il les a traités de la sorte sous prétexte que ces militaires onusiens ne rempliraient pas, selon lui, leur mandat convenablement, celui d’assurer la protection des populations civiles.

Réagissant aux déclarations de ce député de la majorité présidentielle, le porte-parole de la Monusco, Madnodje Mounoubai a déclaré : «Je voudrais rappeler à M. Zacharie qui l’a été journaliste avant d’être élu député national. Avant de tenir ces propos, il devait au préalable se rendre sur le terrain pour vérifier les faits».

«Nous disons à M. Zacharie que, vu la fonction qu’il occupe, il est tenu à contrôler ses propos. Etant représentant du peuple, il doit savoir que ses déclarations peuvent engager son pays», a-t-il martelé. Avant de renchérir : «M. Zacharie doit savoir que ses propos constituent une insulte à l’endroit des Casques blues et des pays qui ont accepté d’envoyer leurs filles et garçons en République démocratique du Congo».

D’un ton sévère, Madnodje Mounoubai rétorque au député élu sur la liste de l’ULDC en ces termes : «Peut-on dire que nos éléments font du tourisme dans l’Est du pays, pendant qu’ils travaillent dans des conditions difficiles, notamment en habitant et patrouillant des forêts à leur risque et péril, certains d’entre eux y laissent voir leur peau ?».

Le porte-parole de la Monusco a estimé que M. Zacharie Bababaswe a tout intérêt d’avoir des égards à l’endroit des Casques blues qui «se sacrifient pour la stabilisation» de la République démocratique du Congo.

Faisant un parallélisme entre la résurgence du phénomène kuluna (banditisme urbain) à Kinshasa et la recrudescence des attaques de groupes armés écumant dans l’Est du pays, Madnodje Mounoubai se demande : «Peut-on dire que les éléments de la Police nationale congolaise ne font rien parce que ce phénomène kuluna ne fait qu’accroître ? Je ne pense pas».

L.N