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Kasai Direct
22 février 2012

Provinciales : la CENI en panne Le Gouvernement appelle à l'aide internationale

Dans une sortie médiatique très remarquée, le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende, a révélé que le gouvernement congolais était à court d'argent pour financer l'organisation des élections législatives provinciales. Par conséquent, leur tenue était difficile à fixer dans le temps, à moins que les bailleurs de fonds extérieurs n'acceptent de venir à la rescousse de la  Commission Electorale Nationale Indépendante.

Le porte-parole, du gouvernement congolais a déploré le fait que les partenaires de la République Démocratique du Congo dans le pilotage du processus électoral lui ont pratiquement laissé tout le poids financier des élections présidentielle et législatives. De nombreux congolais sont franchement surpris d'apprendre que l'Exécutif national n'est pas en mesure de prendre en charge la facture des élections législatives provinciales. D'aucuns se souviennent que l'Exécutif national s'était réjoui, en fin d'année dernière, d'avoir financé les élections présidentielle et législatives à une hauteur avoisinant les 100% (97 % plus précisément).

En principe, le coût d'organisation des élections législatives provinciales se trouva inscrit au Budget 2012. Dès lors, il y a lieu de s'étonner de l'appel de détresse du gouvernement congolais en direction de la communauté internationale. Qu'est devenue l'enveloppe budgétaire destinée à couvrir les dépenses inhérentes à la tenue des législatives provinciales?

La souveraineté nationale en péril

Pas plus tard que le samedi 18 février, le ministre de la Communication et des Médias a vivement critiqué l'Union Européenne ainsi que certaines chancelleries et Ong occidentales jugées coupables d'avoir dénoncé l'usage disproportionné de la force par la Police Nationale Congolaise et les « services » dans la répression de la marche avortée des chrétiens, le jeudi 16 février 2012. Ce membre du gouvernement a singulièrement insisté sur le respect de la souveraineté de l'Etat et du peuple congolais, qui n'ont pas de leçons à recevoir de l'extérieur en matière de maintien de l'ordre public et du respect des droits de l'homme.

Il est curieux de constater que la, République Démocratique du Con- go, qui tient jalousement sa souveraineté, s'expose elle-même à l'ingérence extérieure en acceptant l'atterrissage des bailleurs de fonds étrangers dans des matières étroitement liées à son indépendance, telles l'organisation des élections. Un adage bien connu nous apprend que le financier a toujours un droit de regard sur le produit, la matière ou le résultat ayant fait l'objet de sa participation financière. C'est à ce titre que la communauté internationale s'était impliquée, entre 2005 et 2006, dans toutes les phases du processus électoral post-Dialogue Intercongolais. C'est au même titre qu'elle a eu à émettre ses avis sur la 'conduite du processus électoral de 2011 et son atterrissage chaotique.

Logiquement, l'impératif de la souveraineté devrait interdire au gouvernement congolais de se tourner vers l'extérieur pour le financement des élections législatives provinciales. Les décideurs politiques congolais ne devraient pas exiger à la fois une chose et son contraire. La souveraineté a un coût... la mendicité aussi.

L'argent est là

Pour ce qui est du débat autour de l'argent, le commun des Congolais a du mal à croire que les comptes de la République sont au rouge. En effet, il a été donné d'apprendre, en marge des débats parlementaires autour des prévisions budgétaires nationales, que notre pays, avec sa large gamme de ressources naturelles, son assiette des taxes administratives, douanières et fiscales, était en mesure de se doter, chaque année, d'un budget d'au moins 50 milliards de dollars américains. La RDC, pense-t-on, a tous les atouts pour devenir, à bref délai, un pays émergent au même titre que l'Afrique du Sud, l'Inde, Singapour, le Maroc, le Brésil, le Nigeria, etc.

Malheureusement, elle est victime d'une saignée de ses ressources financières aussi bien en termes de fraudes diverses que des détournements planifiés. L'autre tare dont souffre la République est le train de vie de la classe politique. Celle-ci brille par un embourgeoisement insultant pour la misère du grand nombre. La preuve de la haute rentabilité des fonctions politiques se traduit par la ruée vers le Parlement et le Gouvernement, chaque fois qu'il est question de renouveler une législature. Le fait que la CENI ait enregistré plus de 18.000 candidatures à la députation nationale pour 500 sièges est fort révélateur des avantages financiers et matériels que procure le statut de député national.

Lorsque 500 concitoyens se tapent chacun au moins deux grosses cylindrées tous les cinq ans et des émoluments supérieurs à cinq mille dollars américains chaque mois, sans compter l'argent que pompent ministres, mandataires des entreprises publics, gouverneurs de provinces et autres membres des cabinets politiques, le Trésor public congolais ne peut se porter autrement que mal.

Au lieu de crier à l'aide extérieure, le gouvernement congolais serait bien inspiré s'il pouvait opérer des coupes sombres dans les dépenses' de rémunérations des animateurs des institutions publiques et assimilés. C'est l'occasion ou jamais d'imaginer une thérapie de nature à permettre à l'Etat congolais de réaliser des économies de fond à affecter à l'organisation non seulement des élections provinciales, mais aussi locales. Ne pas ramener les Congolais aux urnes pour le choix des élus au niveau de la grande et de la petite territoriale, c'est laisser la gestion du Congo profond à la merci des prédateurs de tous bords, à qui personne n'est en mesure de demander des comptes.

                                                                                                                 Kimp

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