La RDC et l'UE: Le désamour ?

La délégation des Etats membres de l'UE accrédités en République Démocratique du Congo condamne, dans une déclaration commune, l'intervention des forces de l'ordre pour disperser les manifestants le 16 février dernier. Le gouvernement, dans sa réaction, dénonce l'ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat souverain.

La délégation des Etats membres de l'union Européenne accrédités en République Démocratique du Congo a publié une déclaration en rapport avec les incidents survenus lors de la marche des chrétiens, dispersée de manière brutale par la police nationale congolaise le 16 février dernier. Elle condamne l'interdiction par le pouvoir en place d'une marche pacifique, car le droit de manifestation comme celui de l'expression sont garantis par la constitution comme la déclaration universelle des droits de l'homme. Elle déplore les incidents survenus aux lieux des cultes et la profanations de ces  lieux par la police de Kabila.  Enfin, elle demande au pouvoir de monsieur Kabila de garantir les libertés de manifestation et d'expression en RDC et de créer un climat propice au dialogue pour l'évolution de la démocratie.

Voici cette déclaration: "L'Union européenne réaffirme l'importance qu'elle attache au respect des libertés publiques, y compris le droit de manifestation et d'expression exercé d'une manière responsable.

L'Union européenne regrette l'interdiction de la marche pacifique qui devait se dérouler le 16 février, et la décision du Ministre de la Communication et Médias de couper les signaux de cinq chaînes de télévision et de radio.

L'Union européenne déplore les incidents survenus lors de l'intervention des forces de l'ordre, notamment aux alentours des lieux de culte de Kinshasa.

L'Union européenne appelle les autorités d la RD Congo à prendre les dispositions nécessaires afin de garantir les droits et libertés d'expression de tous les citoyens dans cette période cruciale pour l'évolution démocratique du pays et de créer les conditions nécessaires à l'instauration d'un débat politique ouvert."

La réaction du gouvernement ne s'est pas fait attendre. Par la bouche du vuvuzelateur Mende, le gouvernement s'en prend à la déclaration de la délégation des Etats membres de l'Union Européenne et dénonce l'ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat souverain. "Le gouvernement congolais ne tolère pas l’ingérence des pays amis dans les affaires intérieures de la RDC".

L'ambassadeur de France en République Démocratique du Congo, Luc Hallade,  a, quant à lui, dans sa réplique à Mende rappelé que les pays amis doivent des fois se dire des vérités qui froissent lorsqu'il s'agit des libertés fondamentales d'une population. "«Quand il s'agit de respecter la liberté d'expression, de manifestation de la population congolaise, cela nous paraît important de s'y intéresser. Nous sommes partenaires, et des amis et quand on est des amis et des partenaires, on doit pouvoir se dire, y compris des choses qui quelquefois froissent éventuellement, mais contribuent à ce que le pays avance aussi dans la bonne direction»

Les réactions de la diaspora sont mitigées. Certains trouvent dans la déclaration de la délégation des Etats membres de l'union Européenne une condamnation de façade. Ils souhaiteraient que l'Union Européenne désavoue carrément le régime de Kabila au vu  des dérives totalitaires dans le chef de ce régime. Certains d'autres voient dans cette déclaration un pas positif ou un revirement de la part de l'Union Européenne dans son appréciation du régime sanguinaire de Kinshasa.

Lumbamba Kanyiki

Comments

[LUTUMBA BONIFACE]

D'un cote, ils soutiennent ce regime quels que puissent etre des irregularites decriees par le monde entier notamment par eux-memes (tricheries, fraudes, manquements graves relatifs au droit humain etc..)

De l'autre cote, ils sont leurs amis a qui ils doivent dire seulement des verites qui froissent pour ne pas conmdanner.

Cessez de nous distraire. La lutte du peuple congolais continue jusqu'a la victoire certaine.