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11 février 2012

La Société Civile Congolaise au SG de l'ONU Elections : recompter les voix ou organiser un 2ème tour

Dans une lettre datée du 07 février 2012, la Société Civile Congolaise regroupée au sein de l'AETA (Agir pour les Elections Transparentes et Apaisés) interpelle le Secrétaire de l'ONU, Ban Ki-Moon, au sujet de la crise multiforme qui prévaut en République Démocratique du Congo, et dont la plis redoutable est d'ordre politique. Pour ce qui est du volet politique, le pays baigne dans une ambiance délétère provoquée par les contestations et les frustrations post-électorales.

Les activistes de la Société Civile font savoir au numéro un des Nations Unies que la RD Congo court le risque d'une implosion aux conséquences difficiles à prévoir. Il n'y a, selon eux, qu'une thérapeutique pour résoudre la crise la politique, c'est le retour à la vérité des urnes. Aussi, dans ce créneaux proposent-ils une alternative : faire recompter les voix tant pour les élections présidentielle que législatives ou organiser un 2me tour couplé pour les mêmes scrutins.

Afin de garantir leur transparence et leur crédibilité, le Secrétaire Général de l'ONU est appelé à solliciter, auprès du Conseil de Sécurité, la certification des résultats par la Monusco.

Ban Ki-Moon est invité personnellement à s'investir pour aider les Congolais à sortir de la crise. Compte tenu de la gravité de la situation, la Société Civile Congolaise pense que la communauté internationale ne devrait plus tergiverser et agir dans un délai minimum de six mois.

Comme pour apporter de l'eau au moulin des organisations non gouvernementales battant pavillon « AETA », l'on apprend qu'un nouveau Dialogue Intercongolais, à format très réduit, est en chantier du côté de Bruxelles, sous la médiation de l'ancien président ghanéen Kuffuor et du pasteur congolais exilé en Belgique Moka. L'initiative, dit-on serait parrainée par l'Union Africaine.

On laisse entendre que 7 délégués de la Majorité Présidentielle, 7 de l'Opposition et 7 autres de la Société Civile devraient se retrouver à la mi-mars dans la capitale belge, pour examiner les voies et moyens de sortir la RDC du bourbier post-électoral. Il est même prévu un second round à Accra (Ghana) et un troisième et dernier à Kinshasa. C'est là, croit-on, une indication fort significative sur l'effectivité de la crise politique congolaise, que d'aucuns semblent banaliser, pour des intérêts personnels, alors que l'intérêt général commande qu'aucun paramètre du malaise post-électoral ne soit négligé. Ci-dessous, te texte de la missive.

A Son Excellence Monsieur Ban Ki-Moon Secrétaire Général des Nations Unies/New York

Objet : Lettre de la Société Civile Congolaise au SG des Nations Unies sur la Crise POst-Electorale en RDC

Monsieur le Secrétaire Général,

Au moment où votre Représentant Spécial en RDC du Congo s'apprête à vous présenter son rapport périodique, il nous a paru utile de vous faire part de l'évaluation, par la Société civile congolaise de la situation post-électorale comme elle prévaut actuellement. La situation générale du pays est caractérisée par une profonde crise sur les plans politique et institutionnel, socioéconomique ainsi que sur le plan des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

Néanmoins nous voulons mettre l'accent sur le plan politique, plus particulièrement en ce qui concerne la crise post-électorale. Il sied en effet d'informer à votre déférente connaissance que les congolais vivent une situation bicéphale à la tête du pays : « D'une part, un président légal mais non légitime et un autre président légitime mais non légal. »

Notre conclusion est que si une attention particulière n'est pas portée sur cette situation, la paix et la sécurité peuvent être sérieusement affectées pour de longues années à venir, non seulement en RDC, mais- aussi dans la sous-région. Il ne serait pas exagéré de parler d'une future IIe Guerre africaine où plusieurs armées africaines se confronteront. Dès leurs origines, les Nations Unies sont une institution sur laquelle reposent la paix et la sécurité des populations et des nations. C'est dans ce cadre que se situe la mission actuelle de la MONUSCO que le peuple congolais apprécie à sa juste mesure. Au moment où les crises financières poussent à l'austérité et bousculent les économies mondiales, il suffirait aujourd'hui de consacrer un peu plus de ressources financières et en hommes en vue d'un effort supplémentaire pour éviter de faire face demain à une situation qui deviendra incontrôlable et plus coûteuse. 

Point n'est besoin de revenir aux graves constats du chaos et à l'ampleur incommensurable de la fraude qui ont caractérisé la préparation, l'organisation, le dépouillement et la proclamation/publication des résultats de élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2011 en RDC. Le manque de crédibilité de ces élections a été reconnu par tous les observateurs : l'Union européenne, le Centre Carter, les observateurs nationaux, les observateurs de l'Eglise Catholique, pour citer que ceux-là.

Le fait est qu'aujourd'hui la grande majorité du peuple congolais ne se reconnaît pas dans les résultats publiés comme étant ceux des votes auxquels ils ont pris part. Les témoins ne reconnaissent pas la grande partie des procès-verbaux officiels d'aujourd'hui comme étant ceux sur lesquels ils avaient apposé leur signature.

Les résultats de ces élections -présidentielles et législatives- sont aujourd'hui contestés par les principaux partis de l'opposition et par plusieurs candidats, y compris certains membres des partis de la coalition gouvernementale. La Commission Electorale Nationale Indépendante, CENI, a failli à sa mission d'organiser les élections libres, transparentes et crédibles et ne mérite plus, de ce fait, la confiance des acteurs politiques et de la population congolaise.

La Conférence Nationale des Evêques Catholiques du Congo (CENCO) par sa Déclaration de l'assemblée plénière extraordinaire de janvier 2012 et la Société Civile ont lancé un appel en vue d'un dialogue national. Jusqu'à ce jour, malgré la gravité et l'ampleur de la situation, la MONUSCO s'est bornée à des voeux, appelant à ne pas recourir à la violence et à poursuivre les revendications par les canaux institutionnels, c.à.d. les cours et tribunaux connus pour leur manque de neutralité et de transparence.

On ne peut pas enfermer les uns e résidence surveillée, leur demandant de suivre une procédure caduque, pendant que d'aucuns envisagent déjà de mettre en place le processus de la mise en place des institutions résultant des élections frauduleuses. Profitant de la présentation du rapport du Représentant du Secrétaire général, nous vous proposons de saisir cette occasion pour lancer une initiative efficace en vue de sortir de la crise post-électorale en RDC. A cette fin nous soumettons à votre attention les propositions ci-après de la Société Civile congolaise :

Le Conseil de Sécurité et Secrétaire général doivent :

- Accorder à la MONUSCO le mandat d'observation électorale et de certification des résultats;

- Obtenir au préalable la mise sur pied d'un nouveau Bureau crédible et intègre à la CENI en remplacement de la vieille équipe en fonction actuellement et y inclure la société civile;

- Appliquer toute solution aux élections présidentielles et législatives sans les séparer;

- Exiger la divulgation par la CENI de l'ensemble des PV tels qu'affichés le soir du scrutin;

- Demander clairement et fortement au gouvernement de garantir la libre expression démocratique du peuple congolais, notamment la liberté de manifester;

- Obtenir pour l'ONU le mandat d'observation électorale et de certification des résultats;

- Décider entre les 2 options ci-après :

1. recompter les votes;

2. organiser un deuxième tour de vote pour les présidentielle et législatives qui sera combiné avec les élections locales et provinciales. Celles-ci pourraient avoir lieu dans un délai de 6 mois; plutôt qu'en mars 2012 pour ne pas bâcler encore les Opérations;

- Protéger les principaux responsables de l'opposition au moyen d'un cordon de sécurité fait de gardiens armés sélectionnés de commun accord avec les personnes à protéger. Plus spécifiquement, la sécurité de M. Etienne Tshisekedi doit être assurée par un contingent de l'ONU;

- Assurer la liberté de mouvement et d'expression de tous les responsables politiques.

Fait à Kinshasa, le 07 février 2012 

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