Résultats de la présidentielle du 28 novembre L'opposition exige des procès-verbaux authentiques

Contestant les résultats partiels publiés par la CENI, la plate-forme qui soutient Etienne Tshisekedi attend de Ngoy Mulunda des preuves sur l'avance donnée à Joseph Kabila.
Au quatrième jour de la publication des résultats partiels de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l'opinion tant nationale qu'internationale n'arrive pas

comprendre l'écart que creuse le candidat n°3 à la présidentielle du 28 novembre 2011, face au candidat Etienne Tshisekedi dont les scores affichés devant les bureaux de vote à travers toute l'étendue de la République démocratique du Congo lui sont plutôt favorables.

Mardi 6 décembre dernier, le bureau de la Ceni a donné les résultats de 89% de l'ensemble des voix compilées du territoire national. Joseph Kabila est en tête avec 8.352.573 voix, contre 5.693.530 pour le candidat de l'Opposition, Etienne Tshisekedi Wa Mulumba. Un écart inexplicable de plus de 2.700.000 voix.

Au regard de ces résultats partiels, l'Opposition politique, à travers l'Union sacrée pour l'alternance (USA), pla-forme de soutien à Etienne Tshisekedi, a fait hier mercredi 7 décembre 2011 à Kinshasa une déclaration politique intitulée « Déclaration de souveraineté du peuple congolais, souverain primaire et source de toute légitimité ».

Dans cette déclaration, elle exige de la CENI la publication progressive des résultats au prorata de leur réception sur base des procès verbaux authentiques de dépouillements par bureau de vote à sa disposition, pour permettre à tout le monde de prendre progressivement connaissance des tendances de la vérité des urnes ainsi qu'aux uns et aux autres de se disposer à son acceptation.

L'opposition politique refuse cette “ mascarade “ de publication des résultats « fantaisistes », après avoir constaté des violations de la loi électorale. Pour elle, la CENI publie des résultats non désagrégés en référence aux aspects techniques relatifs aux bureaux de vote, aux taux de participation, aux bulletins nuls, aux PV de dépouillements authentiques affichés disponibles afin d'en assurer la traçabilité.

Ainsi, l'Opposition recommande à la Cour suprême de justice d'assurer une administration neutre et impartiale de la justice si elle ne veut pas se disqualifier, aux policiers et aux Fardc d'observer strictement leur apolitisme et de veiller, chacun en ce qui le concerne, respectivement à la protection des personnes et de leurs biens pour les uns, et à l'intégrité du territoire national et l'intangibilité des frontières pour les autres, sans réprimer le peuple souverain qui s'exprime conformément à l'article 64 de la Constitution actuellement en vigueur. Aux confessions religieuses, l'Opposition recommande de veiller en âme et conscience sous l'éclairage de la parole inspirée et sans complaisance ni compromission à l'observation conséquente de leur dernier appel à la paix, plus particulièrement la CENCO qui, dans sa déclaration du 3 décembre 2011, n'a pas caché son inquiétude de voir le train RDC aller contre le mur, se doit non seulement de mettre, à toutes fins utiles, à la disposition du peuple congolais et de la communauté internationale, tous les PV authentiques de dépouillement dont elle dispose, mais aussi et surtout de tenir « en aeternam » à ses objectifs et à son devoir de vérité et justice, selon l'engagement pris par Mgr Fridolin Besungu, président de la Commission Justice et paix.

A la communauté internationale, l'Opposition lui demande de s'impliquer dans la dynamique de sauvegarde de la volonté populaire exprimée au cours des élections tenues en RDC et de veiller, à travers la Monusco, à la stricte application de l'article 7 de son mandat de protection civile.

Enfin, au peuple congolais, de prendre résolument ses responsabilités pour assurer sans failles la validation de la vérité des urnes exprimée à travers le vote sanction du 28 novembre.

                                                                                                        DOCILIA H.