Elections 2011, l’ANR entre en jeu

Depuis 10 heures de  ce matin, il n’est plus possible de faire de sms sur l’ensemble de la République quel que soit le réseau. Cette fois-ci la faute ne revient pas à votre opérateur de télécommunication, il ne s’agit d’une panne technique ou d’encombrement du réseau cellulaire, un ordre a été donné par l’Agence nationale de renseignements à tous les opérateurs, de mettre fin à ce service.

En effet, c’est depuis hier, le vendredi 02 décembre, que tous les opérateurs de télécommunication (Vodacom, Airtel, CCT, Tigo)  ont reçu une note circulaire de l’ANR. Dans cette note, l’ANR a demandé à ces opérateurs, de suspendre les transactions sms pour raison d’Etat. Dans la même correspondance, les responsables des services de renseignements, précisent qu’il se pourrait qu’ils interrompent également les transactions vocales et data (Internet). A travers cette mesure radicale le gouvernement veut reprendre la main sur une situation qu’il lui a totalement échappée. Les congolais communiquent beaucoup par sms en ces temps électoraux pour dénoncer des cas de fraudes avérées ou supposées. Avec ce moyen des communications, ils se transmettent même les résultats électoraux compilés ça et là. Au finish, la population congolaise en général et celle kinoise en particulier est convaincue dans sa large majorité que les élections ont été  remportées par Etienne Tshisekedi le leader de l’UDPS, le PPRD a tenté de reprendre la main en publiant un document qui donné Kabila vainqueur avec 51 %, rien n’y fait les kinois, confortés par les résultats électoraux de Kinshasa, sont convaincus que le sphinx de Limete a gagné le scrutin présidentiel du 28 novembre.

Gardiens de cette victoire, les Kinois s’envoient des textos pour alerter sur telle ou telle autre situation qui confisquerait la victoire de leur champion. Comme ce sms que tout le monde a reçu qui disait que des avions en provenance de l’Afrique du Sud avec des bulletins de vote, avaient atterri à l’aéroport de Ndjili, pour servir de bourrage des urnes. Depuis le scrutin, c’est chaque jour que les sms arrivent sur les portables. En prenant cette mesure liberticide, digne d’une république bananière et   l’ANR va renforcer le sentiment dans l’opinion congolaise que le pouvoir s’apprête à faire un forcing électoral. Cette mesure va en rajouter à l’ambiance déjà délétère qui s’observe dans tout le pays, avec l’instauration des couvre-feux. En tout cas, le gouvernement doit trouver le moyen d’indemniser les opérateurs de télécommunication, qui risquent de payer très cher la tension politique que connaît le pays au lendemain des élections.
Cette mesure de l’ANR est une première  dans l’histoire du pays, elle atteste du mauvais climat politique et vient botter en touche les assurances du gouvernement, qui doit emporter toute la responsabilité pour avoir bâclé le processus électoral.