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Kasai Direct
20 novembre 2011

Après avoir pris possession du Bandundu, V. Kamerhe triomphe à l’Equateur

Après le succès fou remporté lors de sa tournée dans le Bandundu, Vital Kamerhe a mis le cap sur l’Equateur. Au départ, il était question de commencer par Mbandaka, mais il se trouve que Léon Kengo wa Dondo avait également programmé une descente sur la capitale équatorienne le même mardi 15 novembre. Vital Kamerhe est un bon prince, et il a le respect des aînés, malgré la légitime apprêté du combat politique: après quelques conciliabules avec le président du Sénat, il laisse la place à Léon Kengo, et met le cap sur Gemena, dans le district du Sud-Ubangi. A quelque chose malheur est bon : Léon Kengo sera accueilli par dame la pluie dans Mbandaka, et ne tiendra donc aucun meeting. De son côté, Vital Kamerhe savoure encore le bonheur d’une journée mémorable qu’il a passée à Gemena.

En effet, dès son arrivée à l’aéroport, le président de l’UNC est impressionné par l’immensi de la foule qui l’y attend. Des milliers de personnes se sont donné rendez- vous en ce lieu, et entonnent des chansons en lingala et en ngbaka en son honneur. Ensuite, la foule lui impose une longue marche à pied jusqu’au stade Mototo. Celui-ci est noir de monde, et l’ambiance y est électrique. Kamerhe prend la parole, fier et reconnaissant envers cette population qui s’est mobilisée sans limite. «Je commence ma tournée en Equateur par Gemena, chez mon frère Jean-Pierre Bemba Gombo». La phrase touche la corde sensible des habitants, car le président du MLC est ici un héros vivant. La charge émotive est intense. Et les tribulations que vit Bemba présentement, avec son arrestation et sa détention à La Haye sont interprétées en Equateur, à tort ou à raison, comme le fruit d’un complot ourdi par le pouvoir de Kinshasa.
La foule vibre alors de toutes ses forces. Kamerhe poursuit son avantage. Il détaille l’état de misère généralisée du district ainsi que la situation sociale de ses habitants, démontre qu’aucune réalisation n’a été enregistrée dans ici dans le cadre du programme des «5 chantiers». La foule hurle à tue-tête, pendant plusieurs minutes, un nouveau slogan : «5 chantiers égale zéro». Kamerhe entame alors l’explication de son propre programme de reconstruction du pays. A la fin du meeting, c’est tout Gemena qui était en effervescence. Tous étaient sûrs d’une chose : le candidat de l’UNC a réussi son entrée en campagne dans l’Equateur.

Triomphe inégalé dans le Bandundu
Nul n’en douterait désormais. Comme ailleurs en RDC, les populations du Bandundu sont acquises au changement. Et elles ont trouvé en Vital Kamerhe le porte-étendard ‘une espérance nouvelle pour la RDC. Pendant 5 jours, de jour comme de nuit, le président de l’UNC a visité monts et vallons, hameaux et villages, conféré avec  hommes, femmes, jeunes et vieux. Suscitant partout le même engouement de la part d’un peuple meurtri par la dureté de sa misère de tous les jours, et qui se découvre - carrément - un sauveur. Partout, sur ses terres que l’on donnait acquises au PALU d’Antoine Gizenga, et que prétendaient se disputer d’autres seconds couteaux - les Kin-Kiey Mulumba, Jean Kimbunda Mudikela, Théophile Mbemba - la population s’est offerte sans réserve à Vital Kamerhe. Les prétendus leaders du Bandundu ont été mis K.O. à domicile. Propos d’un pasteur d’une Eglise du réveil de Kikwit : «ce n’est pas un simple triomphe, comme nous disons dans nos milieux évangéliques, il a carrément pris possession du Bandundu. A présent, il peut repartir tranquille». Soldat baroudeur, Vital Kamerhe a démontré qu’il n’est jamais dans son meilleur élément que devant l’adversité. Dans ce Bandundu présenté souvent comme le fief du PALU, dans ce Bandundu dont deux fils se sont succédé à la primature tout au long de la mandature, le président national a donné la preuve du contraire. En allant prêcher le discours du changement dans le saint des saints du PALU, la terre d’Antoine Gizenga. Ce jeudi 10 novembre, c’est à Gungu-centre que le candidat Kamerhe a réussi l’exploit inédit de triompher aux milieux des populations incroyablement acquises à sa cause. A Gungu ? Ce territoire qui a offert à Gizenga un score soviétique en 2006, ce territoire d’origine des premiers ministres Gizenga et Muzito ? Eh bien, oui. Vital Kamerhe l’a fait. Mieux qu’un triomphe, ce fut une vraie conquête.
C’est à 16H55 que la délégation de l’UNC est entrée dans Gungu. Elle est accueillie par une marrée humaine qui entraîne Vital Kamerhe dans une longue marche à pied ponctuée des chants et des danses, des tambours et trompettes, xylophones et nzenze. Pendant deux heures pleines, la procession va traverser la cité jusqu’au lieu du meeting - la Place de la tribune officielle - aux environs de 19h. Des villages entiers s’étaient donné rendez-vous à Gungu pour voir, toucher, et écouter celui que sa réputation d’homme intelligent a précédé en ces lieux. Combien étaient-ils ? En tout cas, des centaines des milliers.
Vital Kamerhe fait alors son discours devant des compatriotes avides de l’entendre. «Je dois dire mon indignation devant le spectacle de misère généralisée que je constate dans ce territoire. On ne parlerait même de sous-développement, mais d’un territoire et d’une population à l’abandon, abandonnés à leur triste sort. Si c’est cela la réalité dans le territoire même des deux premiers ministres qui ont dirigé le gouvernement depuis 5 années, quel serait alors le sort des autres territoires de notre cher et beau pays ?» Kamerhe fait mouche. Dans la foule, de nombreuses personnes en sont aux larmes. Et c’est l’occasion pour ce héraut de la nation congolaise de prêcher son discours favori. «Vous voyez qu’il n’importe pas nécessairement d’être gouvernés par les ressortissants de chez soi, mais par des Congolais compétents et aimant leur pays. La RDC dispose de nombreuses richesses qui sont aujourd’hui pillées par la classe dirigeante, mais que nous pouvons utiliser pour faire le bonheur de notre peuple. Je me propose à vous pour conduire cette oeuvre de la renaissance de notre pays si vous me donnez vos suffrages pour diriger la RDC après le 28 novembre». La foule explose de j oie, des cris et des applaudissements fusent de partout.
Tout au long de son discours, Vital Kamerhe est interrompu par des longues minutes d’ovations du public. Après le discours, des milliers de Gungois heureux raccompagnent leur hôte jusqu’à la sortie de la cité sur des longs kilomètres. La campagne de Vital de Vital Kamerhe a commencé par une stratégie de proximité. A Kinshasa, il a ainsi fait le tour des quartiers populaires périphériques - Camp Luka, cité Pumbu, Malweka, N’Djili sainte Thérèse - où se trouvent le peuple réel, et sont concentrés les vrais problèmes du Congo. Passée l’étape de Kinshasa, il est ainsi parti à la conquête du Bandundu. Ici la population n’est guère facile à berner étant donné son combat révolutionnaire de l’époque des guerres lumumbistes. «En 1963- 1964, la révolution nationaliste a commencé dans deux provinces : le Bandundu, pour l’Ouest, et le Sud-Kivu, pour l’Est. Je suis originaire du Sud-Kivu, et j’ai tenu à rendre homme è votre province pour ce début de campagne», a expliqué Vital Kamerhe. Dès le départ, la mayonnaise a pris. Restait à l’assaisonner Un discours programme pragmatique, l’usage de la langue locale, le Kikongo, le bilan calamiteux des autorités actuelles, le charisme personnel et le punch de l’homme ont fait le reste. Et ce qui, logiquement, devait être un simple triomphe, a fini par virer carrément à une conquête.

Plusieurs embûches
Pourtant, le parcours a été semé de plusieurs embûches. Le mardi 8 novembre, lorsque la délégation de Vital Kamerhe pénètre dans le Bandundu par Kenge, des nouvelles de Kenge font état des stratagèmes concoctés par le député Théophile Mbemba pour saboter l’arrivée de Kamerhe dans le chef- lieu du district du Kwango. Des informations font état de l’argent qui aurait été distribué à la population afin de boycotter le meeting du leader d’opposition. Mais lorsque le long cortège de l’UNC pénètre dans Kenge à 14h20, c’est un vrai triomphe que lui réserve la population. Et ce qui est devenu un rituel est respecté : longue procession à pied, chansons en l’honneur de l’hôte de marque de la ville, et - surtout - le «Zala na mbangu», la danse fétiche de Wazekwa, au pas de course, qui entraîne tout le monde dans l’effervescence.
La foule entraîne M. Kamerhe et sa suite jusqu’à la Tribune de Kenge, noire de monde. Après l’animation et les ovations du public, l’homme du jour prend enfin la parole. «Depuis 2007, les gouvernements congolais successifs sont dirigés par des fils du Bandundu. A Kinshasa, on nous fait croire que le Bandundu ressemble aujourd’hui à l’Europe. Je suis venu palper de mes doigts les réalités de Kenge aujourd’hui, et je me rends compte que mon peuple du Kwango vit dans une misère noire», commence Vital Kamerhe, qui reçoit des chauds applaudissements en retour le candidat de l’UNC rappelle alors tous les indices qui démontrent le mal vivre de la population carence en courant électrique et en eau potable, l’inexistence d’un système de santé à même de prendre en charge les Congolais en cas de maladie, l’inefficience du système éducatif, la modicité des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat et leur non-paiement pendant des longs mois, l’inexistence d’un Etat régalien.
«Avant de quitter Kinshasa, j’ai suivi le Premier ministre à la télévision. Il a affirmé que l’économie congolaise se comporte aujourd’hui bien. Est-ce que vos conditions de vie se sont-elles améliorées depuis 2006 ?», demande Vital Kamerhe à une foule des milliers de personnes charmées par son discours, et qui répondent bruyamment par la négative. Il poursuit alors : «Je serai d’accord pour dire que les conditions de vie du Premier ministre, du Président de la République et des autorités du pays se sont nettement améliorées, mais pas celles de la population», provoquant l’hilarité générale en guise d’approbation. Plus sérieusement, l’orateur rappelle à l’attention du public que le PNUD, structure spécialisée de l’ONU, vient de publier son dernier classement de 187 pays du monde selon l’IDH, indice du développement humain. «Eh bien, sur les 187 pays classés, la RDC est 187ème, C’est-à-dire qu’elle la dernière de tous les pays du monde, elle vient derrière même un pays comme la Somalie qui, depuis puis de deux décennies, n’existe même plus comme un Etat ». A ces mots, la foule répond par des cris d’horreur. Par la suite, Vital Kamerhe explique son programme électoral. Celui-ci s’articule en plusieurs objectifs. Il y a d’abord la restauration de l’Etat. Celle-ci passe par la création d’une police et d’une armée réellement nationales et républicaines équipées pour, respectivement, assurer l’ordre public et sécuriser l’intégrité du territoire. Ensuite, il s’agira de restaurer une justice réellement juste, équitable, et qui fasse droit à tout celui qui le mérite, et qui sévit contre tous les fautifs, quel les que soient leur appartenance politique, origine ethno-provinciale, ou leur position dans l’Etat ou leur situation de fortune. Il y aura également la réhabilitation de l’administration publique et des fonctionnaires eux-mêmes. «Cela se fera par le paiement d’un salaire décent aux fonctionnaires, par la restauration du système des ayant- droits afin de permettre l’accès des fonctionnaires et les membres de leurs familles aux soins de santé», a Soutenu le président de l’UNC.
Côté social, une politique réfléchie de bancarisation de l’économie permettra d’octroyer le créait, non seulement aux entrepreneurs afin de créer la richesse et les emplois, mais aussi aux femmes ci aux petits commerçants, pour leur permettre de créer la valeur ajoutée dans leurs activités. Enfin, en ce qui concerne les jeunes sans emplois qui virent trop souvent au banditisme et deviennent ce qu’on appelle aujourd’hui «kuluna», il sera créé des centres de formation à l’instar de l’ex-Service national où ils seront formés à de nombreux métiers, et d’être, ainsi, réinsérés utilement dans la société.
Vital Kamerhe dénonce également les tartuferies du pouvoir de Kinshasa qui prétend avoir construit la route Kinshasa-Kikwit, alors qu’en réalité, il s’agit de la même route réalisée à l’époque de Mobutu par le ministre Takizal. « C’est seulement la partie au niveau de Kenge qui a été refaite, ailleurs, ce sont quelques replâtrages, et tout cela vous entendrez que ça a coûté des millions». La population en arrive à la seule conclusion qui s’impose : «Cinq chantiers zéro», chante la foule en coeur. Et c’est sous des chants de joie et des danses que la marrée humaine accompagne Vital Kamerhe jusqu’à la sortie de la ville.
Commence alors un vrai marathon. Et Kamerhe doit user de ses réserves de vitalité : tour à tour, Tiabakweno, Wanza, Mangayi, Kingulu, réservent le même accueil et reçoivent le même discours. Avant Kenge, c’était le tour de Menkao, Bita, Mikitshini, Ndako ya pembe, Kinguma Pundi, Kiseke, Impuru, Bolingo, Pema, Mutiene, Dumi, Diwale, Ibi, Bongo Lumene. C’est ainsi que, conduisant lui-même sa Jeep Ford, il entre dans Masimanimba presque à la nuit tombée.
Tôt le matin du mercredi 9 novembre, tout Masimanimba vibre. Mais c’était sans compter avec le député PPRD Jean Kimbunda Mudikela. Qui lance ses deux pick-up avec des mégaphones s’installer carrément devant l’hôtel qui sert de QG à Vital Kamerhe. Un partisan du PPRD menace de faire couler le sang si jamais Kamerhe tenait son meeting dans Masimanimba. La police finit par intervenir pour séparer les partisans des deux camps. A 9h, Vital Kamerhe entame une marche à pied en direction du stade, suivi par des milliers de personnes exécutant des chansons à sa gloire. Mais les envoyés de Kimbunda étaient venus s’installer juste à l’entrée du stade. Finalement, l’affrontement tant redouté a lieu. On enregistre des blessés, et la police intervient efficacement, et les partisans de Kimbunda sont mis en fuite. Finalement, tous ces événements vont susciter un grand mouvement de sympathie en faveur de Vital Kamerhe, et c’est un stade noir de monde qui l’accueille.
Après le meeting, le marathon, reprend. Mamboma, Mwinda, Mosango, Kasaï, Kibengi, Sakivuvu, Kwenge reçoivent la visite du leader de l’opposition. Tout se passe bien, et Kamerhe communie avec les populations. C’est à Kikwit que tout se corse à nouveau. Des jeunes se présentant eux-mêmes comme des gardiens du temple PPRD - et connus comme tel dans la capitale du Kwilu , conduits par un certain Ninja, le même qui avait lancé des pierres pour perturber le meeting de Joseph Olenghankoy l’année dernière, interdisent l’entrée de la ville au cortège de l’UNC. La police se montre complaisante. Les échanges de paroles se muent en affrontements violents qui font de nombreux blessés, dont le surnommé Ninja, interné dans un centre hospitalier.
Finalement, Kamerhe fait son entrée dans la ville. Et c’est une longue marche à pied qui s’enclenche, depuis l’entrée de la ville jusqu’au centre catholique La Touraine, dans la commune de Lukolela. Bon prince, Vital Kamerhe pénètre dans les permanences respectives du PALU et de l’UDPS, où il salue et congratule chaleureusement tous les membres trouvés sur les lieux.

«Votez Kamerhe»
Le jeudi 10 novembre, Vital Kamerhe a commencé la deuxième partie de sa tournée dans le Bandundu par un meeting au stade d’Idiofa. Par la suite, c’est par avion qu’il se rend à Bandundu-ville puis à Inongo. Comme partout, la même ambiance populaire de carnaval, le même discours novateur, la même communion avec la population invitée à prendre la parole. Telle cette épouse de militaire qui a plaidé pour la prise en charge des blessés et mutilés de guerre, ou cet enseignant qui a expliqué les difficultés qu’il éprouve à imposer la discipline à des élèves qui le prennent en charge, ou encore ce membre du PALU, drapé dans une tenue aux couleurs du parti gizengiste, qui a dit son désavoeu du mot d’ordre donné par la direction politique de son parti, et qui a, lui, appelé à voter Vital Kamerhe.
                                                                                               BELHAR MBUYI

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