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Kasai Direct
6 novembre 2011

CAMPAGNE MENSONGERE : Na Raïs - Kabila : rien de vrai dans sa campagne



Trains et bateaux des affiches de Kabila n’existe nulle part. Une campagne électorale mal conçue et mal orientée de la part du candidat Joseph Kabila. A deux points de vue : elle est d’abord personnalisée avec le slogan «Na Raïs 100% sûr» là où Etienne Tshisekedi wa Mulumba a placé les populations au coeur de ses préoccupations avec le mot d’ordre .«Le peuple d’abord» sur ses affiches de campagne. Cette personnalisation traduit une tendance observée depuis l’avènement de Joseph Kabila au pouvoir, en janvier 2001, au «culte de la personnalité» en même temps qu’elle montre l’état d’esprit d’une majorité si incertaine de faire gagner son candidat qu’elle prend le raccourci d’une sorte d’«autoproclamation ou d’une réaffirmation égocentrique de soi». Du narcissisme, rien que du narcissisme appelé trivialement en lingala «ki ngai ». D’ailleurs, l’affiche de campagne de Kabila en elle-même donne à penser à une pub commerciale -un pepsodent par exemple tant le sourire est mis en évidence – qu’à l’objectif d’accrocher les électeurs pour un projet, politique. D’un côté, le sourire, de l’autre le signe tshisekediste V de la victoire qui charrie tout un message dans une RD-Congo pas toujours dépouillée des oripeaux de la République dictatoriale du Maréchal Mobutu. De deux : cette campagne repose sur un tissu de mensonges, notamment à travers les affiches qui présentent, au nombre des réalisations de Kabila, un train aux couleurs nationales et l’horizon d’un TGV -train à grande vitesse et des bateaux placés dans la même perspective. Trois séquences pour les trains: le «kibolabola» hier, le train au tricolore national aujourd’hui et le TGV pour demain. Les Kinois constatent que le «kibolabola» n’a pas encore été retiré de la circulation. C’est le même qui arpente encore le rail chaque matin pour transporter les Chinois «les habitants de Masina et Kimbaseke» de l’extrême Est de Kinshasa jusqu’à la Gare centrale. L’autre aux couleurs nationales ne compte que deux exemplaires affectés au chemin de fer interurbain. Deux exemplaires pas acquis sur fonds propres mais reçus en donation de la part des Belges à la suite des longs mois de négociation. Deux locomotives avec chacune une dizaine de voitures pour une population estimée à près de 70 millions d’âmes et un pays- continent d’une superficie de 2345.000 kms2. Indécent et immoral de s’en vanter, pire d’en faire un argument de campagne. Flattons-nous plutôt de la générosité belge pour constater que ces deux pièces de quincaillerie roulent sur un réseau ferroviaire complètement délabré et même envahi par des hautes herbes de la Gare centrale à la destination finale à Kasangulu. Qui prétend parler train ne’ peut pas ne pas évoquer ce que la SNCC est devenue avec son plus grand réseau de chemins de fer de la RD-Congo. Et l’ONATRA? L’ex-office a connu un programme de stabilisation avec Progrosa qui a fini de le ruiner.
Chaque fois qu’il avait été question d’évaluer ce programme de deux ans comme le prévoyait le contrat, la toute-puissante Jeannine Mabunda s’y est toujours opposée. Au mépris même des instructions de la «hiérarchie». L’ONATRA ne vit pus que des modiques recettes du port de Matadi et de celui de Boma. La SNCC, elle , est en faillite et toutes les cures proposées par le gouvernement ont échoué. A commencer par le programme de stabilisation confiée à Vecturis, une firme française, compromis à cause de l’attitude des autorités congolaises -notamment la «femme de caractère» Jeannine Mabunda- qui ne conçoivent pas un marché s’il n’y pas d’ « opération retour». La Banque mondiale s’en est indignée au point de geler un apport des fonds de plus de 200 millions de dollars. Et du TGV promis pour l’avenir. Il faudra se demander où il roulera si déjà le réseau ferroviaire ne trouve pas des moyens pour sa réhabilitation. «On ne commence pas par les trains, on commence par le rail qui représente l’infrastructure. Combien de kilomètres de rail a-t-on construit ou réhabilité pendant cinq ans», s’est interrogé un syndicaliste de l’ONATRA qui ne demande qu’à poser cette question au candidat Joseph Kabila s’il lui était donné de participer au débat électoral prévu par le CSAC -Conseil supérieur de l’audio-visuel et de la communication. Les concepteurs de la campagne de Kabila n’ont donc pas de rail à montrer. De toutes les façons, s’ils avaient des réalisations colossales à présenter aux Congolais, ils n’auraient pas recouru à cette supercherie cousue de fil blanc. Une supercherie qui va des trains et bateaux vantés jusqu’aux «cliniques mobiles», ces ambulances présentées avec pompe à leur arrivée mais qui moisissent dans la cour de la Clinique Ngaliema où elles sont stationnées depuis sans aucune explication. Blaise Bula les présente dans sa chanson à la gloire de Kabila sans y comprendre quelque chose lui-même. Quant aux bateaux, l’affiche de campagne de Kabila part d’une image des pirogues qui peuplent encore abondamment nos cours d’eau. Ailleurs, elles sont plus utilisées pour la pêche et même pour voyager. A Kinshasa, elles servent, la nuit tombée, à un trafic auquel la fameuse «police de frontière» prête sa complicité. De la pirogue à la vedette que ceux qui empruntent le fleuve pour le terminal de Kisangani recherchent en vain sur tout le parcours. Ici, le moyen de locomotion le plus usité, ce sont les barges arrimées à un pousseur fabriqué pour remorquer moins que ce que lui impose les armateurs en RD-Congo. Particularité : chaque barge est surpeuplée, voyageurs et marchandises s’y entassent pêle-mêle. Malheur à ces voyageurs s’ils sont surpris par la pluie car ils la prendront sur eux jusqu’à la fin de l’averse, faute d’abris dans une embarcation de fortune à peine couverte. Comme le fleuve n’est plus dragué depuis de longues années et que le balisage n’est pas effectué, ces infortunés mettent de longues semaines sur l’eau avec des capitaines qui naviguent presque à vue. Allez-y alors avec le bateau le plus performant de l’affiche de Kabila pour une navigation à vue pour le Congo de demain.
                                                                                              Matthieu KEPA

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