Elections 2011 : Les explications de la CENI

Bruxelles, ACP Le déroulement du processus électoral, la logistique, les relations avec les partis politiques ont constitué l’essentiel des points abordés par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, au cours d’un déjeuner de presse vendredi dernier à Bruxelles en prévision des élections présidentielle et législatives du 28 novembre prochain en République démocratique du Congo.

Le pasteur Ngoy, qui revenait d’une mission en Allemagne, était accompagné de plusieurs membres de la CENI, dont M. Jacques Djoli, vice-président de cette institution. A propos du calendrier électoral, le président de la CENI a rejeté les critiques de tous ceux qui jugent ce calendrier « illogique, irréalisable et précipité », expliquant que, pour des élections apaisées, son institution devait absolument respecter les délais constitutionnels.

Il a insisté sur l’exigence d’avoir un « Président de la république élu à la date du 6 décembre 2011 ». Le pasteur Ngoy a rappelé que la CENI, entrée en fonctions le 3 mars dernier, a trouvé le processus en cours, lancé par l’ancienne Commission électorale indépendante (CEI), qui avait déjà entrepris l’enrôlement des électeurs au Bas-Congo et au Maniema.

Pour mener ce processus à terme, faire face aux contraintes financières et respecter les délais constitutionnels, la CENI a bénéficié de moyens additionnels de 147,8 millions USD. « Le budget a explosé », a commenté M. Ngoy, qui a indiqué que le budget initial pour l’ensemble du processus électoral jusqu’en 2013 était de 830 millions USD. Le gouvernement congolais en supporte 80%, les 20 % restants étant la contribution des partenaires extérieurs.

Grâce aux moyens financiers additionnels, la CENI a pratiquement doublé son personnel technique notamment pour l’enrôlement. Devant l’incapacité de l’industrie locale à satisfaire aux besoins de la CENI, celle-ci a dû s’adresser à plusieurs pays pour commander les matériels nécessaires ; l’Allemagne, la Chine et l’Afrique du Sud notamment. L’institution a mobilisé des bateaux et des avions gros porteurs.

Le pasteur Ngoy  a précisé que l’ensemble du matériel non sensible sera déployé d’ici au 21 octobre prochain, tandis que le matériel sensible (bulletins de vote) le sera vers le 21 novembre. D’autre part, étant donné l’absence d’infrastructures de base (écoles, bâtiments administratifs) dans plusieurs coins du pays, des émissaires ont été envoyés en provinces pour repérer des sites où seront plantées des tentes devant servir de bureaux de vote.  La CENI a prévu 62.000 bureaux de vote avec cinq personnes par bluteau, a rappelé son président.

De son côté, M. Djoli a souligné que la consolidation du schéma politique actuel en RDC est conditionnée par le respect du calendrier électoral tel que prévu par la Constitution. Il a déclaré que la CENI devait faire face à trois défis. Il lui fallait trouver un consensus avec les partis politiques afin de pouvoir organiser les élections. La CENI devait aussi expliquer aux formations politiques la nécessité d’un couplage et, donc d’une symétrie dans l’organisation des élections dont la fiabilité dépend de la présence des témoins des partis politiques dans les centres d’enrôlement.

A propos de fraudes éventuelles lors de l’enrôlement, M. Djoli a dit que la CENI n’a pas eu connaissance d’une présence de militaires ou de mineurs sur les listes électorales, mais a enregistré « quelques cas illégaux, faisant observer que l’absence des fichiers d’état civil pouvait expliquer ces cas illégaux. Par ailleurs, concernant le dépôt des candidatures, 11 candidatures ont été retenues à ce jour pour la présidentielle, alors que quatre autres candidatures attendaient encore l’avis de la Cour suprême de justice.ACP/FNG/BUM