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Kasai Direct
21 septembre 2011

Kin-La-Noire

Il fait noir à Kinshasa. Non pas que le Bon Dieu nous a privé de la lune, mais à cause du mauvais service de la Société nationale d’électricité (SNEL). Et, comme tout comportement irresponsable n’y va pas sans conséquences, les Kinois paient de lourds tributs dus à l’échec cuisant de la SNEL à fournir le courant électrique. La recrudescence du gangstérisme urbain, vols à main armée, vagabondage des hommes en uniforme non contrôlés et surtout le très célèbre phénomène « kuluna ». Le tableau est trop sombre. Sombre comme l’est devenue la ville elle-même. Et les dirigeants de la SNEL ne doivent pas s’en enorgueillir. Au contraire.

Chers Apostrophiles, la situation est sérieuse. Il suffit d’effectuer un tour crépusculaire ces derniers jours dans les rues de Kinshasa. Toute la ville, ou presque, est plongée dans un noir obscur. Incroyable ! La situation dure des semaines, des mois, voire des années pour certains quartiers. Sans rien exagérer, il y a encore, dans cette ville, des enfants qui ont fêté leur deuxième anniversaire de naissance sans jamais avoir vu une ampoule allumée.

Pauvres Kinois ! Qu’avez-vous fait pour mériter un tel sort ? Avez-vous déjà inventorié des dégâts causés, avec mort d’hommes, par la SNEL ? Que des dommages d’appareils subis ! Découragés, beaucoup de ménages ont carrément rangé leurs réchauds électriques et leurs fers à repasser au placard. Les postes téléviseurs, avec leurs fils déjà rongés par les souris et les cancrelats, sont remplis des toiles d’araignée et réduits aujourd’hui en vulgaires objets d’ornement.

En vérité, en vérité, je vous le dis : si des millions d’abonnés de la SNEL avaient où se plaindre, croyez-moi, cette société répondrait chaque jour à un procès contre X ou contre Y. Mais, nous sommes dans un pays qui est le nôtre.

Le plus étonnant dans la tumultueuse relation de la SNEL-abonnés, c’est la facturation. Quel que soit le temps que peut prendre le délestage, la facture ne tient jamais compte. Si par un étonnant concours de circonstance, la population d’un quartier donné se lève pour manifester son ras-le-bol, la réponse lui réservée est toujours la menace de coupure définitive. Comme toujours, des prestidigitateurs de la parole avancent des arguments cousus de fil blanc pour justifier l’injustifiable. Et demander à la population de comprendre. Sans se demander pourquoi elle doit toujours comprendre l’Etat et non l’inverse. Au secours ! Kin-La-capitale, Kin-La-Belle est devenue Kin-La-Noire.

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