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Kasai Direct
18 août 2011

Le Parti lumumbiste unifié est à la peine face à ses militants orphelins

 

Il subsiste toujours des problèmes de communications au Palu. Fin juillet, le secrétaire général Antoine Gizenga Fundji avait créé la surprise. Il venait de réunir en sa résidence de Kintambo dans la Capitale la base du Parti Lumumbiste Unifié. Le message était si important qu'il nécessitait que le vétéran parle lui-même et s'adresse au «Peuple». Ce message l'était en effet. La direction du parti venait de prendre une décision historique: le Palu ne prendrait pas la course de la Présidentielle de novembre; il allait se préparer sérieusement pour celle de 2016.

LE MALENTENDU QUI CONDUIT À DES SÉANCES D'EXPLICATION.

Entre-temps, il ne donnait aucune consigne de vote. En clair, le Palu n'appellerait à voter pour aucun candidat président de la République sauf pour celui qui serait de «gauche», qui lui présenterait «un programme de gauche nationaliste».

Dans la foulée, Gizenga regrettait - «hélas!», disait-il - qu'un accord n'ait point été trouvé avec «notre partenaire» - le PPRD - en dépit d'une invitation en bonne et due forme lancée par le Palu.

Le Palu qui renouvelait sa décision de barrer la route à tout candidat libéral, les Libéraux qui ont fait trop de mal aux «nationalistes» depuis l'indépendance du pays en 1960...

C'était clair. On rappelle que compagnon de Patrice Lumumba, Gizenga qui fut en 1960 vice-premier ministre du premier gouvernement du Congo indépendant, avait dû quitter Kinshasa en pleine crise pourchassé par Mobutu appuyé par les Américains pour s'installer à Kisangani alors Stanleyville où il dirigea en 1961 un gouvernement rebelle «nationaliste» pro-Lumumba. Ce gouvernement fut reconnu par 21 pays d'Afrique, d'Asie, et d'Europe de l'Est. Arrêté, Gizenga fut emprisonné à Bula-Mbemba de 1962 à 1964, libéré après que des membres du MNC-L avec à leur tête Antoine Kiwewa eurent exigé sa libération. Sorti de prison, Gizenga portait sur les fonts baptismaux le Palu consacrant la fin du MNC (Mouvement National Congolais) et du PSA (Parti Solidaire Africain) dont il fut le président. C'est ce Palu créé le 24 août 1964 qui le portait au pouvoir après avoir fait de lui - avec 13,06% des votes obtenu au premier tour - le grand arbitre du second tour de la Présidentielle entre Joseph Kabila Kabange et le chef du MLC Jean-Pierre Bemba Gombo.

C'est le Bandundu - sa province d'origine - où il arriva en tête qui lui permit de conquérir le pouvoir après un accord entre les deux tours passé le 30 septembre 2006 au Grand Hôtel de Kinshasa avec le camp présidentiel AMP. L'accord de coalition visait à faire élire le président Kabila le 29 octobre lors du second tour. L'accord prévoyait le poste de Premier ministre allant à membre du Palu. A la victoire aux présidentielles, Gizenga est nommé informateur chargé de trouver air sein du Parlement une majorité puis le 30 décembre 2006, il devenait Premier ministre. Il prend la tête de la nouvelle équipe le 5 février 2007 avant d'être remplacé un an plus tard le 10 octobre 2008 en pleine fronde parlementaire par le ministre du Budget Adolphe Muzito Fumundji présenté comme son neveu et dauphin politique au sein du Palu, à en croire le très sérieux site Wilkipedia. Pour la base du Palu qui se recrute exclusivement au Bandundu - dans les districts du Kwilu (Gungu, Idiofa, Bulungu, Masimanimba) et dans la diaspora kinoise, le Palu avait passé son tour en 2006 pour réclamer celui de 2011. Le tour d'accéder au pouvoir suprême dont ce Peuple mystico-religieux a tant rêvé. Il en rêvait - depuis les années prison de Gizenga, mais on le lui répétait aussi sans cesse. La Ville Sainte était pour bientôt. Le bonheur absolu! Mais voilà que soudain l'horizon s'assombrit, que tout espoir s'interdit! Que le peuple continue de croupir - et va continuer de croupir - dans la misère. Ni Gungu, ni Idiofa, ni Bulungu, ni Kikwit - ni, encore moins Masimanimba - n'ont rien vu démarrer! Alors que les «apparatchik» du parti acquièrent tout, construisent tout et partout! De là les scènes de désolation et aux chants «héroïques» («Nyoka me mina Nyoka», le serpent a avalé le serpent pour dire le Palu a absorbé l'Amp) allaient se succéder ceux de détresse, de dépit et de défi («Nyoka me luka Nyoka», le serpenta vomi le serpent pour dire le Palu a été incapable d'absorber l'Amp trop forte). Plus grave: si en province, le Palu se délite, à Kinshasa, l'appareil se vide. Il ne se passe pas une semaine sans annonce. A Masimanimba, l'épouse d'un apparatchik de passage a semé le trouble en appelant publiquement à ne pas voter Palu aux élections de novembre 2011 «sauf si vous êtes vraiment des imbéciles»!

Les hauts dirigeants du parti continuent de passer plusieurs messages; assurant au passage le camp présidentiel sur le vote Palu. On se rappelle le tremblement de terre de 2006: ayant si durement diabolisé l'AMP et son candidat avant le premier tour, au second tour, le candidat de l'AMP ne se contenta même pas d'un trop mauvais report de voix d'un Palu qui tire profit de l'appareil de l'État depuis le début de la législature. Les mêmes causes produisent les mêmes effets...

                                                                                                         D.DADEI

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