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Kasai Direct
13 août 2011

A propos de l’article : « Xénophobie au Kasaï Occidental – Mgr Gérard Mulumba Kalemba en danger de mort à Mweka »



Distingué confrère,

Nous avons lu avec regret l’article « Xénophobie au Kasaï Occidental. Mgr Gérard Mulumba Kalemba en danger de mort à Mweka », article paru dans votre livraison n° 5300 du jeudi 11 août 2011 et signé par le « journaliste » Donatien Ngandu Mupompa.

D’entrée de jeu, nous aimerions relever ici que l’éthique professionnelle et la déontologie du journaliste congolais recommandent que, pour des faits graves mettant en cause directement ou indirectement toute personne, en vertu de son droit à l’honneur et à sa dignité, le journaliste puisse confronter les sources d’information pour raison d’objectivité. Ce principe a été scandaleusement violé par l’auteur de l’article à qui nous conseillons la relecture des textes légaux sur l’exercice de la liberté de la presse en RDC.

Bien que ce dernier ne s’assume pas, dans sa relation partisane des faits, en citant ouvertement celui qu’il appelle « le fils du terroir bien en vue dans la capitale congolaise », « Responsable de la radio de Mweka, qui aurait pesé de tout son poids sur l’issue d’un certain procès », il apparaît clairement que l’auteur de cet article fait allusion et s’attaque méchamment à l’Honorable Evariste Boshab. Voilà qui fonde, conformément à la loi en la matière, ce droit de réponse destiné à éclairer la religion des lecteurs quant aux allégations mensongères, sur fond d’un acharnement politique, contenues dans ce pamphlet. Il nous a paru, hélas, malsain eu égard à notre éducation de mêler un prélat catholique à un activisme politique.

Mais comme vous en avez pris l’initiative, avec ou sans son aval, nous aimerions, point par point, et sur base des informations vérifiables fournies par la population de Mweka, après lecture de votre article, vous apporter toute la lumière que vous ne saurez pas, hélas, éteindre.

S’agissant de la radio de Mweka que vous assimilez malencontreusement à la radio de Mille collines, non seulement vous ne rapportez aucun propos de xénophobie ou de haine à l’endroit de ceux que vous, vous appelez étrangers à Mweka, mais aussi aucune preuve sonore n’étaye cette accusation surtout lorsque les autres tribus qui vivent à Mweka depuis la nuit des temps se sentent chez elles.

Vous prétendez que le Prélat catholique, l’évêque de Mweka est traité comme un étranger et vous utilisez les expressions « manyomunga » et « nuhu mbe asa ria honu » pour traduire cette réalité. Pour votre information, ces expressions n’existent pas dans le registre linguistique kuba, la langue locale. C’est une invention abjecte qui ramène à la surface la manipulation politicienne cachée derrière la tête de l’auteur de l’article.

Plus grave, vous prétendez que la radio de Mweka aurait déjà eu des différends avec la Monuc sans dire à quel sujet et quand. Pour votre information, la Monuc n’a jamais eu de quartier général à Mweka, territoire qui n’a jamais connu la guerre. Encore une preuve d’acharnement.

Concernant l’apostolat de l’évêque de Mweka « rendu difficile par la population de Mweka », selon vous, nous préférons vous éclairer par des questions répondantes sur base des informations nous fournies par la même population.

* Pourquoi dans ses homélies, l’évêque de Mweka s’attaquerait-il aux militants d’autres formations politiques comme le PPRD ? Appartient-il à un parti politique alors que le mercredi 10 août dernier, les chefs des confessions religieuses se sont, dans une déclaration officielle, abstenues de soutenir un candidat aux élections prochaines ?

* Pourquoi avait-il, au cours d’une messe récemment, présenté officiellement M. MINGA MBENGELE comme le candidat de l’UDPS pour le territoire de Mweka ? Pourquoi les fidèles auraient-ils vigoureusement réagi en pleine eucharistie selon un chrétien catholique du lieu ? Et le même jour dans la soirée, pourquoi ses prêtres lui auraient-ils déconseillé de participer à une réunion de l’UDPS selon une source proche du diocèse de Mweka ?

* Enfin, n’est-ce pas, croit-on, que c’est une attitude qui pourrait justifier les écueils que l’évêque de Mweka rencontrerait dans son apostolat ?

Par ailleurs, vous évoquez le détournement du don du gouvernement (350.000 $ US) envoyé au Diocèse de Mweka lors de son centenaire et qui auraient « été détournés par des carapaces du coin ». Pour votre gouverne, en 2004, vous le reconnaissez dans votre article, le don du Chef de l’Etat (85.000 dollars américains) était arrivé à destination. C’est vrai parce que c’était l’honorable E. Boshab, à l’époque Directeur de cabinet, qui avait remis ce don. Mais la question que la population de Mweka se pose est celle de savoir ce que le diocèse en a fait lorsque plusieurs infrastructures diocésaines sont sans bancs et sont encore couverts de carreaux brisés depuis 1960.

Quant aux 350.000 dollars américains que vous évoquez, qui les avait donnés ? Quel gouvernement parce qu’en 2004, on était sous 1+4 et c’est le Chef de l’Etat qui incarnait l’exécutif national. Et donc, il ne pouvait pas donner deux fois. Manque d’informations dans le chef de l’auteur de cet article qui laisse dangereusement la sentimentalité tribale prendre la place de la rationalité professionnelle.

A propos des réalisations du prélat catholique que vous évoquez dans votre article, la population de Mweka les trouve en dessous de la moyenne après plus de 20 ans d’apostolat.

Comme si cela ne suffisait pas à l’auteur de l’article incendiaire, il évoque un fait divers dans un tabloïd de grande renommée internationale, un fait divers sans lien logique avec son acharnement contre l’élu de Mweka E. Boshab. A savoir, la présence dans la cour du Roi Nyimi, sous peu et par un lien de mariage, d’un Luba. Quoi de plus normal ! Sur ce point précis, je tiens à informer vos lecteurs qu’il s’agit d’un haut cadre de votre journal et qui est un chef hiérarchique de surcroît. Nous doutons fort que l’auteur de cet article ait écrit cette digression sous son contrôle. Si tel est le cas, nous le regrettons.

Ceci dit, l’évêque de Mweka est chez lui. Sa vie n’est pas en danger du fait de qui que ce soit. Peut-être que c’est l’auteur de l’article avec ou sans la bénédiction du concerné qui veut l’insécuriser. Alors, il devra aller se confesser pour l’avoir mêlé à un activisme politique incompatible avec son apostolat.

Avec nos regrets.

Pour l’honorable professeur E. Boshab

Louis d’Or Balekelayi,

Conseiller en communication

Note de la Rédaction

Nulle part dans notre article, nous n’avons cité le nom du président de l’Assemblée nationale. Nous sommes donc surpris par la réaction de son conseiller en communication, qui n’a aucune leçon de journalisme à nous donner.

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