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Kasai Direct
5 mai 2011

MLC : Muamba et Luhaka en justice !

L’empoignade a bel et bien commencé. François Muamba Tshishimbi, appuyé par sept autres membres du Collège des fondateurs du Mouvement de Libération du Congo(MLC), a décidé de porter depuis 72 heures devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe, les différends qui les opposent à leurs pairs du parti, conduits par Thomas Luhaka Losendjola. Au cœur de la querelle, rappelons-le, la guerre sans merci que se livrent les deux camps pour conquérir la légalité de la direction de la formation politique chère à Jean-Pierre Bemba.

En effet, c’est hier, mercredi 4 mai 2011 à l’hôtel Sultani, que François Muamba a révélé à l’opinion le sens de sa démarche vers la justice afin de faire constater la nullité de la décision portant sa destitution du Secrétariat général du MLC. « C’est illégal, grave et intolérable ! Les actes posés par ces hauts cadres violent les textes fondamentaux qui régissent le MLC. Ils ne peuvent être cautionnés ! » a clamé François Muamba, tout en ajoutant que ce qui arrive au MLC est un problème d’intérêt. D’ores et déjà, il s’est engagé à prendre acte de la décision qui découlera des instances judicaires et d’en tirer toutes les conséquences. En attendant, tranche-t-il, les textes sont clairs : « le Secrétaire général, c’est moi ! »

 Défendant  la légalité, l’élu de Kabeya Kamuanga a annoncé que conformément au pouvoir que lui confèrent les Statuts du MLC, il va convoquer dans les tout prochains jours le deuxième congrès du parti, afin d’évaluer les actions posées, de faire le bilan, de désigner les candidats à tous les niveaux aux prochaines joutes électorales etc. « Nous allons maintenant aller très vite dans l’organisation de ces assises pour traiter de toutes les questions non répondues au MLC… »
 Pointé comme l’auteur intellectuel des revendications faites par les 23 élus nationaux dans un mémorandum lui adressé, François Muamba a déclaré qu’il serait irresponsable de croire qu’il n’était pas au courant. « Je le savais ! Mais d’une manière responsable, je ne pouvais garder silence devant un suicide collectif qui se profilait à l’horizon. Aujourd’hui, je voudrais pouvoir leur dire que je partage totalement leurs préoccupations », a-t-il souligné.
 Face aux nombreuses préoccupations des journalistes, entre autres, sur son absence au siège du parti, l’appel aux « Forces de progrès », le soutien de la base, les accusations de léthargie par ses collègues du MLC, etc., François Muamba a fourni des réponses précises. Pour lui, l’occupation du siège est question de temps et de circonstances. D’ailleurs, se convainc-t-il, l’actualité récente dans un pays d’Afrique, nous y a enseigné profondément. Concernant l’usage de l’expression « Forces de progrès », il a expliqué qu’il s’agit tout simplement des Forces positives politiques et civiles déterminées à bannir le statu quo. Tout en balayant les accusations de léthargie, François Muamba a invité l’opinion à se remémorer les différentes actions menées sous son impulsion (12ème anniversaire du MLC, la visibilité du parti durant cette 1ère mandature de la 3ème république, etc.)
 Concernant enfin le nouveau calendrier électoral rendu public, solidaire avec l’ensemble de l’opposition politique, le MLC est partie prenante à la position étudiée par ses pairs. « Toutefois, je me réjouis déjà de constater que les revendications substantielles émises par l’opposition lors des consultations ont été prises en compte ; à savoir le maintien du couplage de l’élection présidentielle et des élections législatives d’une part et, d’autre part, le respect des délais constitutionnels »        

Tshieke Bukasa (Le Phare)

CONFERENCE DE PRESSE DU SECRETAIRE GENERAL
PRESIDENT AD INTERIM DU MLC
Mesdames et Messieurs,

C’est une litote que d’affirmer que le MLC, cette belle machine politique que notre peuple a portée sur les fonts baptismaux depuis 2006, en tant que deuxième Force politique du pays est aujourd’hui, en proie à une crise d’une ampleur jamais égalée auparavant.
Cette situation trempe certainement ses racines dans les convulsions politiques consécutives à l’atterrissage, pour le moins mouvementé, du processus électoral de 2006 et à l’éloignement de la scène politique du Président national du Parti, le Sénateur Jean-Pierre Bemba, aujourd’hui détenu à La Haye. Par ailleurs, dans le développement de cette crise qui prenait de plus en plus d’ampleur avec le temps, l’opinion se souviendra, notamment, de la perte par l’Opposition, d’un levier de combat politique aussi important que la désignation de son Porte-parole, conformément à la loi. La cause de cette défaillance, il faut le dire, est entièrement imputable à l’absence de confiance qui minait déjà le sommet de la Direction politique du MLC.
Mais, ces derniers jours, deux faits majeurs sont venus accélérer cette crise qui couvait ainsi depuis pratiquement quatre ans.
Il s’agit tout d’abord de l’initiative prise par vingt-trois Elus Nationaux du MLC, d’adresser en date du 30 mars 2011 un Mémorandum interpellant la Direction du parti. En résumé, ces hauts cadres sollicitaient, en cette veille des échéances électorales, la convocation du deuxième Congrès du MLC, en vue de placer le parti en ordre de bataille et de désigner ses candidats à tous les niveaux, y compris à l’élection présidentielle.
Il s’agit ensuite de l’initiative précipitée de certains Collègues, Membres Fondateurs du Parti qui, au lieu d’adhérer à cette démarche somme toute salutaire ont, en date du 18 avril dernier, opéré une fuite en avant en prétendant procéder, en toute illégalité, à la destitution du Secrétaire Général du Parti et, par voie de conséquence, ont voulu chambarder les structures du MLC.

Mesdames et Messieurs,

 Je voudrais d’emblée indiquer à l’opinion tant nationale qu’internationale, que les actes posés par ces hauts cadres du Parti sont graves et intolérables, car ils violent les textes fondamentaux qui régissent le MLC. Ils ne peuvent donc être cautionnés, et c’est la raison pour laquelle après mûre réflexion, je me suis, malgré moi, résolu depuis quarante-huit heures, avec l’appui de sept autres collègues membres du Collège des Fondateurs du MLC, de porter cette triste affaire devant le tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe, enrôlée sous le Numéro RC 105064, pour faire constater la nullité de cette décision illégale et celle d’autres actes posés dans la foulée.
 En conséquence, je voudrais demander, d’abord aux Institutions de la République, à la classe politique, aux partenaires tant nationaux qu’internationaux, et ensuite, aux structures centrales et fédérales du MLC, aux cadres et militants du Parti, de prendre acte de la procédure judiciaire ainsi engagée, ; dont le corollaire est que les textes qui régissent le MLC restent d’application jusqu’à la conclusion de cette action en justice.
 En substance, et en conformité avec les articles 46 et 48 des Statuts du MLC, la seule personne habilitée à engager le Parti demeure le Secrétaire Général que je suis. En effet, l’article 46 dispose que « En cas d’empêchement du Président, ses fonctions sont exercées par le Secrétaire Général. Le Président peut déléguer une partie de ses compétences à ce dernier », tandis que l’article 48 stipule que « Le Secrétaire Général a pour mission, entre autres, d’assurer l’intérim du Président National en cas d’empêchement ». Ces dispositions sont donc de rigueur et opposables à tous.

Mesdames et Messieurs,

 S’agissant de ma réaction attendue de mes collègues à leur mémorandum du 30 mars 2011, je voudrais pouvoir leur dire que je partage totalement leurs préoccupations.
 Aussi, prenant la mesure du temps et de l’urgence, j’annonce ma volonté de convoquer dans les tout prochains jours, un Congrès ordinaire, dans les formes requises par les textes qui régissent notre Parti, de manière à soumettre entre autres, aux débats et délibérations des congressistes, les différents points pertinents soulevés dans le mémorandum.
 Ces importantes assises seront aussi une occasion pour notre cher Parti, outre de désigner les candidats qui vont porter ses couleurs à tous les niveaux des compétitions électorales annoncées pour se tenir de 2011 à 2013 de dresser également son bilan des cinq dernières années, tant au regard de son projet de société que de ses structures. Il s’agira également d’évaluer l’action du Parti, face aux attentes et autres aspirations du peuple congolais, qui sont sa finalité et sa véritable raison d’être.

Mesdames et Messieurs,
 
 De l’accord de Lusaka de 1999 aux élections générales de 2006, en passant par le Dialogue inter- congolais de Sun City et la transition politique, le MLC a, d’une manière pérenne, été une Force motrice qui a contribué d’une manière significative à construire la paix, la concorde nationale et la bonne gouvernance, comme mécanismes devant servir au mieux le peuple congolais. Cette posture de notre parti sera maintenue et amplifiée.
 De même que, pour parvenir à réaliser ses objectifs, le MLC a toujours prôné par le passé, le rassemblement des Forces positives politiques et civiles, de même, cette fois-ci encore, je pèserai de tout mon poids lors du futur Congrès, pour que le MLC réconcilie tout d’abord ses propres enfants, aujourd’hui éparpillés dans différentes autres structures, sans jamais avoir renié le projet de société qui les avait naguère mis ensemble. Il s’agira également d’amener le Parti à s’ouvrir davantage aux ressources humaines nouvelles, gage de l’enrichissement de ses idées et de son action.
 Je pense en particulier à tous ces compatriotes formés, puis abandonnés à eux-mêmes, qui se nourrissent d’expédients alors même que leurs familles ont enduré d’énormes sacrifices pour les faire parvenir à la connaissance. Je pense à nos concitoyens condamnés à vivre dans la diaspora, loin de la terre qui les a vus naître, terre qui s’avère incapable de les faire travailler, afin qu’ils puissent vivre du fruit de leur labeur et chez eux.
 Quant aux Forces de progrès déjà constituées, je demanderai aux miens de les convier à se regrouper dans une large plate-forme politique. C’est dans ce format et dans ce format seulement que nous tous qui avons en partage une certaine idée de la République Démocratique du Congo, serons à même de faire à notre peuple, le don d’un réel changement, qui soit porteur de ce qu’il est convenu d’appeler le bonheur.
 Mesdames et Messieurs, je ne puis clore ce propos sans dire un mot sur le calendrier électoral que la CENI vient de rendre public. Bien entendu, solidaires de l’ensemble de l’Opposition politique, le MLC est partie prenante à la position que toute l’Opposition étudie et va publier dans les heures qui viennent. Toutefois, laissez-moi me réjouir d’orès et déjà de constater que les revendications substantielles émises par l’Opposition lors des consultations conduites par le Président de la CENI ont été prises en compte, à savoir le maintien du couplage de l’élection présidentielle et des élections législatives d’une part et d’autre part, le respect des délais constitutionnels.
 Mesdames et Messieurs, je vous remercie et me tiens à votre disposition pour répondre à des questions éventuelles.

Fait à Kinshasa, le 4 mai 2011
François MWAMBA Tshishimbi
Député National

 
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