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30 mars 2011

Sesanga rejoint Tshisekedi : Il disqualifie Vital Kamerhe et JP Bemba

 

*Pour Delly Sesanga, il y avait plus de démocratie sous le régime Mobutu qu’aujourd’hui. Ce qui est une injure aux victimes de la dictature mobutienne et à tous ceux qui ont passé le clair de leur carrière politique à combattre cette dictature.

De quel côté se trouve Delly Sesanga ? C’est une question qui était sur toutes les lèvres depuis que le président de la Commission PAJ de l’Assemblée nationale n’était plus en odeur de sainteté dans son parti politique, le Mlc de JP Bemba. Ce dernier lui aura tout donné sans doute, à la mesure de ses compétences. Directeur de cabinet du Vice-président de la République en charge de l’Economie et Finances, puis ministre du Plan. Pour tout terminer, Delly Sesanga a été désigné président d’une importante commission au sein de la chambre basse du parlement congolais, à savoir la commission politique, administrative et juridique (PAJ). Depuis que son parti politique ne le sens plus engagé, parce que ne participant plus à aucune activité de cette formation, il lui a été demandé de dégager le poste.

Delly Sesanga, pour le pain, mais aussi pour avoir une tribune, n’a pas eu le courage, que dis-je, l’honnêteté intellectuelle de remettre le mandat de député. Il semble que le mandat de député n’est pas impératif. Mais la Constitution est claire à ce sujet. Lorsqu’on quitte son parti politique, on perd son mandat. Cela suppose que la Constitution reconnaît que le mandat des députés élus sur la liste de leurs partis politiques est un mandat du parti. Par contre, si c’est le parti qui se débarrasse du député en l’excluant du parti, il conserve son mandat. Le législateur avait voulu ainsi protéger les députés contre les règlements de comptes. L’expérience démontre que ce sont plutôt les députés qui se jouent de leurs partis politiques. Ils partent du parti politique sans le déclarer afin de conserver leur mandat. C’est le cas de Delly Sesanga qui, depuis des mois, si pas des années, n’est plus visible au Mlc. Par contre, il a créé un mouvement soi-disant social dénommé « Envol » qui n’a aucun lien avec le Mlc et auquel il consacre l’essentiel de son temps. Pour nombre d’observateurs, « Envol » est un parti politique qui ne dit pas son nom.

Sesanga dans les nuages

Au cours d’un entretien à RFI comme invité, Delly Sesanga a peu parlé, mais beaucoup dit. Au sujet de la présidence de la République, Delly Sesanga a déclassé Vital Kamerhe. Pour lui, il n’est pas question de parler en termes de Vital Kamerhe lorsqu’on parle du candidat de l’opposition. Sinon on mettrait la dissidence du régime actuel au pouvoir. Le confrère de RFI qui, de bonne foi, croit encore Delly Sesanga dans le Mlc, a voulu savoir celui qui pouvait être candidat de son choix dès le moment où, il n’est pas certain que dans neuf mois qui nous sépare des élections, JP Bemba sera libéré pour prétendre à cette candidature de l’opposition à la présidentielle de novembre prochain. Le Mlc, compte tenu de cette incertitude, va-t-il présenter un autre candidat ?

Delly Sesanga a fait savoir qu’il n’est pas indiqué de chercher à la hâte un candidat au Mlc. Par conséquent, le candidat qui convient pour représenter l’opposition, c’est Etienne Tshisekedi. Cette position n’étonne personne. En dépit de quelques gesticulations du leader de l’Envol dans le Maindombe et ailleurs, il sait qu’il ne peut compter que sur son fief dans le Kasaï-Occidental. Réaliste, Delly Sesanga sait qu’en se sevrant de l’effet Bemba, il doit trouver une autre mamelle où s’accrocher. La mamelle indiquée, c’est Tshisekedi. Ce n’est pas un choix libre. L’ancien président de la PAJ sait que dans le Kasaï, il a un peu plus de chance de se positionner pour 2011 en allant faire la génuflexion dans la chapelle du « lider maximo ». Ce n’est pas un mariage d’amour. Le contraire nous aurait étonné.

Quel combat auprès de Tshisekedi ?

Le côté naïf de ceux qui pensent que le fait de se déclarer pour Tshisekedi suffit pour obtenir le positionnement espéré, réside dans le fait qu’ils ignorent à quelle compétition ils s’engagent. S’il est facile de demander à sa petite base de voter pour Tshisekedi, en sera-t-il le cas aux législatives ? Pour être plus précis, l’Udps va-t-il laisser des quartiers aux législatives aux candidats députés des partis politiques qui auront choisi de voter pour Tshisekedi ? L’espoir de tout ce monde réside dans le programme commun qu’il appelle de tous ses vœux. A l’Udps, on pense programme Udps. Et pourtant, ceux qui viennent dans sa cour voient au-delà du programme commun, un engagement pour le partage du pouvoir. Tant que cette question ne sera pas mise sur la table, l’unité de l’opposition ne sera qu’un rêve sans fin. La suppression du deuxième tour de la présidentielle a bouleversé beaucoup de choses. Elle exige beaucoup de travail et beaucoup de sérieux de la part des acteurs politiques congolais. Sans doute, hier, Delly Sesanga, à voir comment il s’époumonait avec son Envol, avait l’ambition de s’essayer à la présidence, obtenir un positionnement qui lui permettrait de négocier au deuxième tour le report des voix. Ce rêve s’est éteint. Les observateurs constatent que depuis ce temps, on ne parle pratiquement plus de « Envol » qui semble être un rêve manqué.

Sesanga amer et aigri

On comprend dès lors l’amertume de Delly Sesanga. L’ampleur de cette amertume est égale à l’excès de ses déclarations. Sur le plan de la démocratie, Delly Sesanga estime que le régime Mobutu était mieux qu’aujourd’hui. Il fait cette déclaration sur une radio internationale devant des auditeurs qui ont connu le régime Mobutu et qui ont suivi les laborieuses négociations de Sun City qui ont abouti au « nouvel ordre politique » actuel. Ce que Delly Sesanga a aussi dit entre les lignes, c’est que la transition 1+4 était plus démocratique que la troisième République, parce qu’il était lui, au pouvoir. La troisième République aurait été démocratique si le Mlc avait gagné la présidentielle et obtenu la majorité parlementaire. Nous sommes certain que, si le Mlc était au pouvoir, Delly Sesanga ne prendrait pas les distances qu’il a prises aujourd’hui vis-à-vis de ce parti et de son leader. Tout est clair, il y a démocratie si Delly Sesanga occupe des positions aux premières loges du pouvoir. Nous croyions que le renouvellement de la classe politique éloignerait les démagogues et les « mangeurs ». Delly Sesanga est donc un cas qui contredit cet espoir de voir naître dans ce pays une classe politique capable de discernement et de détachement.

Aigri jusqu’à la moelle épinière, l’ancien président de la PAJ est dans un affolement au bord du délire. C’est tout ce qui peut justifier une déclaration selon laquelle le régime Mobutu serait plus démocratique que les institutions de la troisième République. Lorsque cet éminent juriste dit cela, on ne peut plus suivre ce qu’il dit dans la suite. Il est même inutile de se mettre à démontrer que par ses déclarations, son livre dont il fait la promotion sur Rfi, est une preuve de démocratie. Quelqu’un qui joue au sournois avec son parti politique, qui conditionne son agir politique au pain, est-il capable de jugement désintéressé ? Acteur politique de l’opposition, personne n’attendait de Delly Sesanga des éloges du régime Kabila. Mais, en critiquant ce qui ne relève pas de la gestion, mais du système, il a déçu au point de donner de la nausée.

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